Keesia :
Je suis dans le noir total. J’ai froid au point d’en claquer des dents et je n’arrive pas à ouvrir les yeux. J’entends autour de moi des voix, mais celle-ci me sont étrangère. Génial, Tom a dû appeler les secours quand je me suis évanouie… Pourtant, les voix ne semblent pas s’exprimer en français. On dirait du gaélique… Merci grand-mère de m’avoir appris ta langue natale…
_ Qu’est-ce qu’elle fait là ? Et nue qui plus est?
_ Je n'en sais rien, Madock. Elle a de drôle de marque sur sa peau ? Donne-moi ta couverture.
Quelques secondes, plus tard, je sentis quelque chose de doux et de chaud couvrir mon corps… Merci, à celui qui m’a couverte, je suis gelé... Ou son Tom et Tamara ?…
_ Tom… Tamara…
J’articule avec difficulté les noms de mes amis espérant les entendre me répondre. Qu'ils me dissent de ne pas m’inquiéter, qu’ils sont là. Mais rien… Seuls les autres voix se faisaient entendre.
_ Vous m’entendez ?
_ … O… Oui… Je… J’ai froid…
_ Normal, vu le manque de vêtements par ce temps de chien. Vous avez de la chance d’être tombé sur nous et non sur les Cameron. Eux, n’auraient pas été si tendres avec vous.
Comprenant où il voulait en venir, j’en ressentis des frissons dans tout le corps qui n’ont rien à voir avec le froid mordant qui m’entourait. Qui c’est ça, les Cameron ??… Et eut, qui sont-ils ???
_ Que fait-on d’elle ?
_ On ne peut pas la laisser ici. On devrait la ramener au château.
_ Mieux vos couvrir son corps. Si les villageois venez à voir une femme à demi-nue dans les bras d’un homme. Ils pourraient s’imaginer des choses.
_ Choses que moi-même, j’imagine très bien.
_ … Me… Pas… Touchez… Vos... Sale… Pattes… Marmonnais-je.
_ Personne ne vous touchera, je vous le promets. Dit la voix la plus proche de moi.
Je sentais qu’on me soulevait du sol et quand j’entendis le bruit de chevaux, mes yeux s’ouvrir d’eux-mêmes. J’ai une peur bleue des chevaux. Alors que je me débats pour descendre des bras du type qui me porter. Je réalise qu’ils sont plusieurs autour de moi à me fixer comme si j’étais folle… Mais le plus drôle, c’est qu’il n’y a aucune trace de Tom et Tamara. Ni de la voiture, ni de notre pique-n***e, ni de nos affaires…
_ Qui êtes-vous !! Où sont mes amis ?
Alors qui continue de me scruter, je resserre la couverture autour de moi pour leur cacher mon corps. Mais aussi pour me réchauffer car, sa caille sa mère !!! J'suis en maillot de bain et il fait au moins, moins quarante degrés. En plus, étant entouré d’hommes, je commence un peu à flipper…
_ Calmez-vous. Vous êtes sur les terres des MacDougall. J’ignore ou son vos amis, ni même vos vêtements et si vous restez ici, vous allez attraper la mort.
_ Je ne monterais pas là-dessus.
_ Il va bien falloir pourtant, sauf si vous voulez marcher plus d’une heure à pied en plein hiver.
_ En pleins hivers ???… Comment ça, en pleins hivers…
_ Oui… Maintenant, assez. Il ne faut pas rester ici.
Je ne réagissais plus trop… Pourquoi disait-il que nous étions en hiver ? Alors qu’il montait sur son affreux cheval, je sentais l’un des autres types me tenir par la taille, exactement comme l’avait fait Tom quelque minutes plus tôt. Il me souleva et m’aida à m’installer à l’avant du cheval du type à la voix chaude et grave.
_ Évité de trop bouger, vous pourriez nous désarçonner et nous faire tomber.
_ Je risque pas de bouger, sinon ce monstre va me mordre !!!
Je l’entendis rire. Et il poursuivit ça discutions avec moi.
_ Je m’appelle Asha MacDougall.
_ Keesia Landa…
Le rythme de l’animal finit par avoir raison de moi, en plus d’avoir passé l’après-midi en plein air et d’avoir nagé. Je finis par m’endormir sur le torse de cet étrange cavalier…
Asha, décembre 1714
Alors que nous rentions au château, Madock aperçu au loin un corps. Faisant un écart pour nous diriger vers celui-ci. On découvrit le corps nu, d’une femme. Elle ne portait que deux bouts de tissus sur elle, qui couvrait à peine ses fesses et sa poitrine. On aurait dit une déesse endormie. La jeune femme endormie dans mes bras était complètement froide. Avait-elle attenté à sa vie en plongent dans ce lac gelé ?… Et pourquoi était-elle nue ??
_ Alors, ton chargement n’est pas trop lourd ?
_ Non Ian, un vrai plume.
_ Une bien jolie plume. Je n’avais jamais vu une femme aussi belle.
_ Gare à ce que ta femme ne t’entende pas parler. Ou tu risques de dormir seul, ce soir.
_ Tu n’iras pas le lui répéter.
_ Je ne sais pas, pour avoir le plaisir de la voir te poursuivre avec ton épée.
_ Pour ça, faudrait-il qu’elle arrive à la soulever et dans son état actuel, elle n’irait pas très loin.
Tout le reste du chemin, ils continuèrent à ce foutre de moi et de mon chargement. Faut dire qu’elle avait fini par se blottir tout contre moi. Et la savoir nue dans mes bras n’était pas pour m’aider. Quand enfin, le château apparaissait devant nous. Je faisais tout pour oublier ce que je tenais. Je ne voulais pas que mes hommes me voient dans un état assez délicat. Quand on arrive au château, mon frère demanda que le couloir et soit vidé.
_ On va l’installer dans la chambre verte.
_ Tu crois, elle est un peu froide… Ce serait mieux qu’elle soit plutôt dans une chambre déjà chauffée.
_ Que proposes-tu ?
_ De l’installer dans ma chambre, j’irais dormir ailleurs en attendant.
Je le suis peu après, grimpant les escaliers et installant la belle dans mon lit. J’avoue que de la voir allonger là, je me dis que c'est là, qu’est ça place.
_ Ava, prépare des habits pour la dame afin qu’elle soit présentable et prévient nous dès qu’elle est réveillée. Dit mon frère en voyant la servante entrée.
_ Oui, Laird.
On laissa la belle endormie et sortant tous les deux de là. Nous avions tous les deux hâtes qu’elle se réveille pour savoir qui elle était. Ce qu’elle faisait là et surtout pourquoi était-elle nue. Une fois isolés dans l’intendance, on pu en discuter à l'abri des oreilles indiscrètes. Nous avions déjà donné l'ordre de ne pas ébruiter cette affaire aux hommes qui nous accompagnaient. Sous peine d’en subir les conséquences.
_ Alors, qui crois-tu qu’est cette fille ?
_ Je l’ignore, mais gardons méfiance. Aussi belle soit-elle, elle peut très bien être une espionne des Cameron.
_ C’est ce que j’ai pensé sur le coup… Mais pourquoi une telle tenue. Elle n’avait aucun vêtement sur elle.
_ Nous serons cela à sont réveille… Tu sembles l’apprécier. Je t’ai vu l’admirer à plusieurs reprises.
_ Quel homme sain d’esprit ne l’admirerait pas ? De plus, j’étais tout à fait conscient de sa nudité.
_ Tu as tenu plus d’une femme nue dans tes bras. Cela ne t’a jamais dérangé habituellement.
_ … Je vois très bien où tu veux en venir et…
Quand on toqua à la porte, il invita la personne à entrer.
_ Pardonnez mon dérangement, mais la dame est réveillée… Et elle semble… Très animé.
_ Qu’entends-tu par là ?
_ Elle cherche à savoir où elle se trouve. Elle semble perdue et… Emplois des termes que je ne connais pas.
_ Très bien, merci Ava. Tu peux disposer.
_ Bon, allons voir notre invité… Animé. Dis-je à mon frère en me retenant de rire.
On sort de la pièce et nous retournons à l’étage. On n'était pas arrivé en haut que je l’entendais déjà crier…
_ NON, mais vous êtes dingue !!! Je ne vais pas mettre ses fringues de m***e !!! JE VEUX MES HABITS !!! Et d’abord ou son Tamara et Tom !!
On entre sans frapper et nous y regrettons notre geste. La dame était toujours presque nue, un simple drap couvrait son corps et la pauvre femme de chambre ne savait plus quoi dire où faire. En nous apercevant, elle eut un mouvement de recul.
_ Désolés, nous ignorions que vous n’étiez pas encore habillé.
_ Et frappé à une porte, vous ne savez pas comment faire non plus !!!! Vous vous croyez ou à entrée comme ça !!
Je pouvais voir Ian serrer les mains. Il n’appréciait certainement pas qu’une femme lui parle sur ce ton, surtout une étrangère…
_ Habillez-vous de ce pas, nous sortons pour vous en laissez le temps. Vous avez cinq minutes.
Et sans en dire plus, j’invite mon frère à me suivre hors de la chambre. On attend quelques minutes et quand la femme de chambre sort, nous la rejoignons.
_ Bien, si vous voulez bien nous suivre. Dit mon frère en sortant à nouveau.
Je suppose qu’il se venge un peu pour la manière dont elle nous a parlés tout à l’heure en la faisant attendre. Une fois dans sa pièce, il se tourne vers elle… Elle, admire la pièce.
_ Joli bureau.
_ Bureau ???…
Il me regarde comme pour me demander la traduction de ce mot. Mais je n’en sais pas plus que lui. Je soulève mes épaules en signe d’incompréhension.
_ Venons-en au fait, qui êtes-vous et que faite vous sur nos terres. Et la question la plus troublante, pourquoi ne portiez-vous pas de vêtements ?
_ Il me semble vous l’avoir déjà dit. Je m’appelle Keesia Landa.
_ Eh bien, Keesia Landa, que faites-vous ici ?
_ J’étais avec mes amis. On est en vacances et on a décidé de visiter l’Écosse.
_ En vacances ??…
_ Ben ouais, en vacances. Je ne sais pas où sont mes amis. Ils étaient avec moi et quand je suis sortie de l’eau… Y avait personne. Même mes fringues ont disparu.
_ Vos fringues ??
La moitié des mots quel employé m’était inconnu. J’ignore d’où elle sort, mais elle a un drôle de langage.
_ Et d’ailleurs pourquoi dites-vous qu’on est en hiver ?
_ Parce que c’est le cas.
_ Oh, on est quels jours ?
_ Nous comme le lundi 10 décembre...
_ Le 10 décembre...
_ 1714.
Je ne sais pas si elle me demande de préciser l’année ou si elle voulait être sûre qu’on était au mois de décembre. En tout cas, cette fille semblait perdue…
_ 1714… Vous dites que l’on est en 1714… Vous vous foutez de ma gueule ?
_ Eu… En quoi est-ce étrange ?… Avez-vous perdu la mémoire ? Lui demande mon frère. Ou alors joué vous un double jeu pour le compte des Cameron. Peut-être vous jouez-vous de nous.
_ J’ne connais pas vos Cameron… Et je ne joue pas un double jeu. J’étais dans le lac pour me baigner. Tom a dit qu’il fallait rentrer avant la nuit. Il est sorti de l’eau pour aller réveiller Tamara, sa sœur qui c’était endormi après le repas. Moi, j’ai voulu faire un dernier aller-retour et j’ai fait un peu de sous l’eau. Durant quelques secondes, je me suis sentie perdu dans les profondeurs du lac et je n’arrivais plus à trouver la surface. Alors j’ai repensé à ce que mon coach me disait. Comme quoi le corps flotte et retourne de lui-même à la surface. Et quand j’ai sorti la tête de l’eau, j’ai d’abord ressenti le froid et j’ai voulu sortir de l’eau qui était tout d’un coup gelée. Puis après plus rien… Enfin si, je vous ai entendu et c’est tout.
_… Je n’ai pas tout compris… Certains mots de votre langue nous échappent. Mais j’ai compris que vous étiez perdu. Dit mon frère.
Elle nous regardait tour à tour, puis se dirigea vers l’une des fenêtres. Elle en poussa un crié de stupéfaction et se retourna lentement…
_ Où… Où sont les routes ?… Et la ville ?… Les lumières… Et… Comment ai-je fait pour atterrir ici ??… Le vieux !! Il disait que le lac faisait disparaître les gens… C’est ça !! Il faut que je retourne au lac et que je replonge !!
Sur ses mots, elle passa devant nous à une vitesse que je ne lui aurais pas crue. Mon frère me fit signe de la rattraper et je refermai la porte sur elle. Est-elle folle ? Elle voulait vraiment plonger dans un lac gelé ??
_ Vous voulez vraiment mourir. Le lac est complètement gelé. Vous allez attraper la mort si vous y retournez. Vous avez d’ailleurs de la chance d’être encore en vie. À l’heure actuelle.
_ Vous ne comprenez pas, Tom et Tamara doivent être morts d’inquiétude !!! Ils vont penser que je me suis noyé, que le courant a emporté mon corps et… Je dois y retourner !!
_ Caileag (1), vous ne pouvez pas…
_ Arrêtez avec les cérémonies deux balles, appelez-moi Kees.
Je la fixais sans trop quoi dire et ce qui est sur c’est que mon frère pensé pareil. Kiss voulait dire b****r en anglais. Ce surnom me plaisait un peu. Pourquoi est-ce que je ressentais ça ??
_ Quoi qu’il en soit, nous ne pouvons vous laisser retourner le bas. Une tempête approche et il serait dangereux pour vous de sortir du château.
_ … Mais… Je dois trouver le moyen de joindre mes amis… Ils vont s’inquiète et…
_ Nous pourrons toujours leur envoyer un messager pour leur dire que vous êtes ici. Où pouvons-nous les joindre, dès que le temps le permettra, j’enverrais un homme à leur rencontre. Propose mon frère.
_ Eu… Je ne sais pas trop… Comment les joindre… Je ne me sens pas très bien.
_ Voulez-vous asseoir ? Lui demandais-je en m’approchant d’elle.
_ Non… Oui, je n'en sais rien…
Elle semblait encore plus pâle qu’a son arrivée. Je lui propose de la raccompagner dans la chambre afin qu’elle s’y repose un peu, ce qu’elle accepta…
(1) : Caileag : Jeune fille.