XIXNous fîmes la route lentement, nous asseyant sous tous les arbres, à l’ombre de toutes les treilles, causant, rêvant, marchandant à toutes les jeunes Procitanes les paniers de figues, de nèfles, de raisins qu’elles portaient, et donnant aux heures le temps de couler. Quand, du haut d’un promontoire, nous aperçûmes notre embarcation qui se glissait furtivement sous l’ombre de la côte, nous pressâmes le pas pour arriver en même temps que les rameurs. On n’entendait ni pas ni voix dans la petite maison et dans la vigne qui l’entourait. Deux beaux pigeons aux larges pattes emplumées et aux ailes blanches tigrées de noir, becquetant des grains de maïs sur le mur en parapet de la terrasse, étaient le seul signe de vie qui animât la maison. Nous montâmes sans bruit sur le toit ; nou