La première séance fut décisive. Henri avait fait transplanter dans son jardin tout le fonds d’un fleuriste de Montmartre ; il avait mis des plates-b****s jusque dans l’atelier. « Si j’allais chez elle, pensait-il, je lui porterais un bouquet tous les jours ; je ne veux pas qu’elle perde. » Rosalie adorait les fleurs, comme toutes les Parisiennes, et elle vivait depuis longues années dans l’espérance d’un jardin. Par un singulier caprice de la nature, cette enfant, née de parents ineptes, avait tous les besoins de la vie élégante. Elle se serait passée de pain plus volontiers que de musique, et elle jugeait les fleurs plus utiles que les chaussures. Ses yeux s’allumaient à la vue d’un bel attelage, quoiqu’elle ne fût jamais sortie qu’à pied ou en omnibus. Elle aimait la toilette, sans avoi