CHAPITRE IIL’infirmière Mon cher papa, Je vais te faire un gros chagrin… ou le causer un gros ennui, selon que tu prendras la chose ; mais l’alternative me fâche et, en t’écrivant, je suis toute tremblante… je ne veux pas te faire languir davantage et je vais tout de suite lâcher mon paquet… je suis infirmière à l’hôpital temporaire Masson de la Caille. Voilà… J’ai fait cela sans ta permission et je t’en demande pardon de tout mon cœur ; d’autant que j’avais un peu, – très peu, – prémédité mon crime. Tu m’as vue triste, à la Mazurie, tu m’as vue tourmentée au point de l’en inquiéter et de me demander pourquoi ta petite Riette était devenue une petite « pleurette », eh bien, une grosse partie, la plus grosse de mon tourment, venait de ce que je me sentais inutile, égoïste, au milieu du gr