CHAPITRE VLettre de Marie de Merckheim à la Baronne Gustave de Merckheim sa tante. Ma chère Tante, Mes télégrammes vous ont, je pense, déjà rassurés tous deux ; Charles va aussi bien que possible. Il est soigné chez lui parce qu’on n’a pas voulu le mêler à des blessés allemands et que je ne sais quelle chinoiserie administrative empêchait qu’on ne le comptât parmi les Français ; mais aucun soin ne lui fait défaut et ces soins, d’ailleurs, se réduisent maintenant à peu de chose. Je crois donc que ni mon oncle ni vous n’avez besoin de venir ici ; le voyage est long, pénible et Charles lui-même me charge de vous dire qu’il ne voudrait pour rien au monde vous imposer cette fatigue, après toutes celles que vous avez dû supporter pour échapper à ces misérables Allemands. Dès qu’il sera sur pie