CHAPITRE IILa lettreLe déjeuner s’achève dans la petite salle à manger d’hôtel où les officiers allemands déjeunent ; ils sont, comme toujours, très montés de ton car le repas fut copieux et les boissons abondantes. Maintenant ils prennent leur café accompagné de liqueurs en fumant des cigares ou de grosses pipes ; ils sont mieux là, plus chez eux que dans les cafés de la ville et on leur a conseillé la prudence. Les journaux français s’étendent sur les « atrocités allemandes » et Schreiber vient de lire en ricanant un article de l’Après-Demain qui reproduit le rapport authentifié d’un ministre de Belgique et dresse une liste de martyrs. Il jette le journal et hausse les épaules : – Mensonges infâmes, la guerre est la guerre, c’est évident ; mais ceci ce sont des lamentations de vaincus