Andrew
J’arrivai au boulot presque en sautillant. J’avais salué chaleureusement tout le monde sur mon passage. Je voyais certains de mes collaborateurs qui me regardaient surpris. Rien à cirer, j’étais heureux.
J'entrai dans mon bureau et trouvai l'enveloppe sur la table. Je la pris et la jetai dans le petit seau poubelle disposé au pied de mon bureau. J'en avais plus besoin ! J'avais eu tort de douter de ma princesse. J'allais enfin être papa, PAPA !!!!!
Je pris tout ce qui me servait pour le voyage et étais prêt à sortir quand mon regard tomba sur l’enveloppe Kaki. Je la pris quand même pour avoir la confirmation de ce que je savais déjà. Je l’ouvrirai dans la voiture.
- Bonjour Arnaud, dis-je à mon chauffeur, nous pouvons y aller ?
- Oui monsieur, tout est prêt.
Je m’assis comme d’habitude sur le siège arrière et entrepris la conversation avec le chauffeur.
- Alors, Arnaud, comment allez-vous ?
Il me regarda un moment dans le rétroviseur surpris, que voulez-vous ? J’étais heureux et j’allais être papa, j’avais envie de le crier sur tous les toits.
- Je vais bien monsieur et vous ? me demanda-t-il visiblement embarrassé.
- Très bien merci. La vie est vraiment belle, ne trouvez-vous pas ?
Il me regarda à nouveau dans le rétroviseur, il se demandait sûrement si j’avais ivre. J’avais envie de partager mon bonheur avec tous. Papa Andrew, ça sonnait tellement bien.
- Oui en effet monsieur, il y’a un beau soleil aujourd’hui.
On papota de tout et de rien. Je sentais qu’il était même mal à l’aise. Le pauvre, il n’était pas habitué à voir son boss aussi joyeux.
Je remontai la vitre qui nous séparait et entrepris de dormir un moment. J’avais beau faire la tête à ma femme, mais moi-même, j'avais été très mal et j’avais très mal dormi ces derniers jours. Mon corps et ma tête avaient besoin de repos.
Dès mon réveil, mon regard se posa sur l’enveloppe et la curiosité m’envahit. J’allais quand même l’ouvrir, juste pour y jeter un coup d’œil rapide et m’en débarrasser. Samantha ne devait jamais savoir que j'avais ouvert une enquête sur elle. Elle m'en voudrait à mort, et avec raison !
J’ouvris l’enveloppe et mon regard tomba sur une photo format A4 où on voyait clairement Samantha sur le seuil d’une porte en train d’embrasser un homme. Mon cœur se mit à battre à vive allure. J’avais de la peine à croire ce que mes yeux voyaient. C’est la main tremblante que je défilai la deuxième photo. Cette fois, j’ai cru que mon cœur allait carrément s’arrêter. L’homme qui embrassait Samy n’était nul autre que Georges, mon ami de toujours. Regardant la date sur la photo, je me rendis compte que la photo avait été prise hier soir.
Les photos avaient été prises d’en haut. Le détective avait probablement positionné une caméra sur le mur en face de la porte d’entrée de Georges, et avait extrait les photos des vidéos enregistrées.
De grosses gouttes d’eau se mirent à tomber sur le papier et ma vue se brouilla.
Pour la première fois de ma vie, je me mis à pleurer sans la moindre retenue. C’était une double trahison. Je ne savais pas si mon cœur supporterait une telle douleur.
Andrew mon ami de toujours, Samy, la femme de ma vie. Ce n'était simplement pas croyable. Qu’avais-je fait au bon Dieu pour mériter une telle trahison. Mon cœur était brisé en mille morceaux.
Je réussis à me calmer un moment et baissai la vitre qui me séparait du chauffer.
- Arnaud, pouvez-vous vous arrêter un moment ? J’ai besoin de prendre un peu d’air.
J’avais l’impression d’étouffer dans l’habitacle de la voiture.
Je descendis de la voiture et me mis à marcher aveuglément. Je m’arrêtai devant un ruisseau et retirai ma bague et la jetai très très loin de moi. Mon mariage était fini, je ne pourrais jamais pardonner une telle trahison. Ils allaient me le payer cher. On ne se moque pas impunément d’un Thorne.
Qu’avait manqué Samantha pour me trahir de la sorte ? Elle avait une carte de crédit illimitée, elle dépensait mon argent sans compter. Elle ne manquait pas d’amour ou d’attention. Où avais-je péché pour qu’elle aille se consoler dans les bras de mon ami ?
Je retournai à la voiture une heure plus tard, amassai toutes les preuves de la trahison de cette chienne, les remis dans l’enveloppe et enfilai l’enveloppe dans la petite poche sur le siège avant.
Je fermai les yeux en espérant ne plus jamais les rouvrir. J’avais envie de mourir pour ne plus ressentir cette souffrance.
J’arrivai à l’hôtel comme un zombie, récupérai la clé de ma chambre et m’enfermai dans ma chambre sans un regard pour mon chauffeur,
Le pauvre Arnaud, il devait penser que j’étais bipolaire.
Samantha
- Hello chéri, je suis devant ta porte, mais tu n'es pas là.
Je me trouvais actuellement devant la porte de Georges qui devrait rentrer d’un moment à l’autre. J’avais sonné plusieurs fois sans réponse.
- Oui bébé, j'arrive.
J’avais ma petite valise et je comptais passer les 4 jours d’absence d’Andrew chez Georges.
J’avais envoyé un message à Andrew pour l’avertir que je passerais la semaine chez les miens. J’avais essayé de l’appeler plusieurs fois et étais restée sans réponse.
« Mon bébé, tu sais que dans mon état, il n’est pas bon que je reste toute seule. J’ai décidé de rester chez les parents durant ton absence »
Je lui avais écrit il y avait plus de 3 heures et depuis, pas de réponse. Il devait être occupé, c’est un big boss mon homme, il a une grande société à diriger.
Georges arriva et ouvrit la porte.
On se jeta l’un sur l’autre en refermant la porte.
- Alors ma belle, t’es là pour combien de temps ?
- Je rentre chez moi vendredi.
- Wouah cool, on aura l’occasion de passer du temps ensemble.
- Ne te berce pas d’illusions Georges, tu sais bien pourquoi je suis là.
- Mais bien sûr, je n'ai pas de problème moi, chacun prend son pied sans prise de tête, et Andrew, comment va-t-il ? Le pauvre, il ne se doute de rien.
- Haha, j’ai failli être cramée l’autre jour. J’avais utilisé Nicole comme couverture et malheureusement, il l’avait vue dans la rue. Mais tu peux me faire confiance, je lui ai servi un mensonge tellement parfait qu’il a gobé sans plus se poser de questions.
- Haha, trop bête ton mec.
- Haha, tu parles. Je le mène par le bout du nez et il me suit comme un bon petit toutou.
On s’endormit après une bonne séance de jambes en l’air.
- Hé bébé, je ne sais pas pourquoi, mais t’es juste wow ces derniers temps. Quand je me perds en toi, j’ai plus envie d’en sortir, me dit Georges.
- Haha et toi, tu es juste exceptionnel au lit.
Au matin, je fus réveillée par une terrible nausée, je dis m’enfuir vers les toilettes pour vider mon estomac.
Quand je rentrai dans la chambre, Georges me regardait bizarrement.
- Elle n’est pas passée ta gastro depuis la dernière fois ?
- Bah, je ne sais pas, parfois, elle revient le matin.
Je n'avais pas l’intention de lui dire quoi que ce soit pour le moment. Je voulais profiter de l’instant présent, car je ne savais pas comment il réagirait s’il découvrait que j’étais enceinte.
Le même scénario se répéta le lendemain et le surlendemain matin.
- Hum bébé, tu devrais aller consulter, tu sais, tu ne veux pas que je t’amène à l’hôpital, il le disait en me regardant dans les yeux.
- Mais non, ce n'est rien du tout, ça devrait passer d’ici peu. J’irai demain si je ne vais pas mieux.
- D’accord bébé.
Andrew ne m’avait pas toujours fait signe depuis son départ. C’était vraiment bizarre. Il avait lu mon message et ne m’avait pas répondu. Nous nous étions séparés en très bons termes et je ne comprenais pas ce qui lui arrivait.
J'avais appelé son hôtel le mardi soir quand Georges était allé au travail. Je commençais sérieusement à m’inquiéter.
- Bonjour madame, je suis madame Thorne, pourrais-je parler avec mon mari, chambre 106.
- Bonjour madame, un instant que je vérifie. Il n’est pas dans sa chambre pour le moment, veuillez rappeler plus tard.
- Merci madame.
Mais c’était quoi son problème cette fois ? On s’était séparés en bons termes le lundi matin.
Je rappelai en soirée et on me passa sa chambre.
- Bonjour madame, je voudrais parler à monsieur Thorne, de la part de son épouse.
- Un moment s’il vous plaît, il est rentré il y’a peu.
Après un moment d’attente, j’entendais la sonnerie retentir.
- Allô, j’entendis sa voix virile à l’autre bout du fil.
- Oui bébé, j’étais morte d’inquié…
Tic tic tic, il venait de me raccrocher le téléphone au nez. Ce n'était simplement pas croyable ! Que s’était-il passé entre-temps bon sang ?
Je rappelai à la réception et la dame me fit savoir qu'Andrew avait demandé à ce qu’on ne lui passe aucun appel. Mais que lui arrivait-il ? On verra bien à son retour, je voulais profiter au max de mon bref séjour chez Georges.
Andrew
Le message de Samantha était arrivé hier soir et j’avais jeté mon téléphone très fort contre le mur. J’étais prêt à parier que c’était encore une de ses excuses pour aller chez son amant.
J’avais passé une journée de m***e. J’avais été ridicule durant mon intervention. J’avais été perdu dans mes pensées pendant toute la conférence et je n’avais pas su répondre aux questions comme il se devait ayant été distrait durant les différents speechs.
J’entrai dans ma chambre et décidai d’appeler la maman de Samantha.
- Allô, bonjour maman Joséphine.
- Bonjour Andrew ? Comment vas-tu mon fils ?
- Je vais bien maman, je pourrai parler à Samy un moment, je l’ai appelé plusieurs fois, mais je n'ai pas réussi à la joindre.
- Désolée mon fils, elle n’est pas ici.
- Tu sais à quelle heure elle rentrera ?
- Je l’ai eue au téléphone hier matin et elle allait bien. Elle m’a annoncé la bonne nouvelle. Je suis tellement heureuse pour vous, vous méritez vraiment ce petit bonheur
- Merci maman Joséphine. Je vais y aller. Bonne soirée.
- Toi aussi mon fils.
Je raccrochai le cœur meurtri. Je me demandais depuis combien de temps Samantha se moquait de moi. Depuis quand entretenait-elle cette relation ? Sincèrement, je n'avais pas envie de savoir ! Je n'avais pas envie de découvrir quelque chose qui émietterait totalement mon cœur, si ce n’était pas encore le cas.
Je manquai subitement d’air, il fallait que je sorte d’ici. Je commençai à marcher sans destination fixe. Je repérai un bar à l’angle de la rue et m’y rendis avec l’idée de me soûler la gueule et tout oublier.
J’entrai et m’assis au bar.
- Un verre de scotch s’il vous plaît.
- Un verre de scotch s’il vous plaît.
Nous avions parlé au même moment. Je me tournai pour regarder à qui appartenait cette voix douce et sensuelle à la fois.
Je me perdis dans des yeux pénétrants aux prunelles noires.
- Allez-y, me dit-elle.
- Vous plaisantez, je suppose ? lui répondis-je d’une voix que je trouvai rauque.
- D’accord. Elle fit signe au barman qui se rapprochait.
- Deux verres de scotch s’il vous plaît, dis-je au barman en déposant un billet de 50 livres sur le comptoir.
- Mais non ! dit-elle avec véhémence en prenant précipitamment son sac, elle déposa, elle aussi, un billet de 50 livres sterling sur le comptoir.
Je pris son billet et le lui mis dans sa paume de main. Une décharge électrique me traversa à ce moment. J’osai un regard vers elle et vis une lueur de désir traverser son regard avant de disparaître totalement. Elle baissa ensuite le regard.
- Vous offrirez la prochaine tournée si vous y tenez vraiment, lui dis-je, d’une voix rauque.
Elle releva la tête à mon intonation, elle avait perçu mon désir dans ma voix. Elle se troubla quand elle croisa mon regard et baissa à nouveau les yeux.
Au diable la raison ! J’avais envie de m’envoyer en l’air ce soir. J’avais envie d’oublier le sale coup que m’avait fait Samantha, ne serait-ce que pour quelques heures. J’avais lu du désir dans son regard et j’avais l’intention de tenter ma chance si jamais, elle aussi, était intéressée à une nuit de sexe sans engagements.
- Alors, comment s’appelle ma belle inconnue ? lui demandai-je avec un regard aguicheur en regardant fixement ses lèvres. Elles étaient bien charnues et j’avais envie de les dévorer.
Elle s’humecta les lèvres pour essayer d’avoir une certaine contenance, mais je voyais bien qu’elle était troublée par mon regard.
- Euh, euh Amber, balbutia-t-elle.
- Hum Amber, joli prénom pour une jolie dame. Amber serait-elle mariée ?
Elle respirait bruyamment, signe qu’elle n’était pas parfaitement maîtresse d’elle.
- Hum, non et vous ?
C’est bien ce que je pensais. Son intérêt pour mon statut matrimonial faisait clairement comprendre que je ne la laissais pas indifférent.
- Pas du tout ma belle. Je suis libre comme l’air.
C’était un demi-mensonge, car je le serai d’ici peu. Après le coup que Samantha m’avait fait, hors de question que je reste marié à elle.
J’appelai le serveur pour un deuxième verre que mon inconnue insista pour payer, mais je m’y opposai farouchement.
On se regardait maintenant dans les yeux sans réussir à détacher le regard l’un de l’autre. Elle détacha enfin son regard et se saisit de son verre d’une main tremblante. Elle en avala le contenu en une seule gorgée et se mit à toussoter. Apparemment ma belle inconnue avait, elle aussi, des soucis qu’elle essayait de noyer dans l’alcool.
- Hé, doucement ma belle. Je lui fis de légères tapes sur le dos et elle se calma enfin.
Je maintins ma main dans son dos et continua mes délicates caresses. Elle me regarda un moment en se demandant ce qui me prenait.
Elle tremblait tout entière. Je posai une main sur sa cuisse et me mis à faire des mouvements circulaires. Son corps fut parcouru de violents frissons. Je me rapprochai d’elle en lui murmurant d’une voix suave à l’oreille.
- Alors, ma belle Amber, ça vous dirait qu’on aille dans un endroit plus calme pour faire plus ample connaissance ?
Elle me regarda et moi, je regardais fixement ses lèvres.
Elle hocha simplement la tête pour donner son consentement.
- Allons-y, tu ne vas pas le regretter ma jolie.
Je lui pris la main et elle me suivit docilement. Sur le chemin de l’hôtel, on repéra une pharmacie qui avait un distributeur automatique et on acheta une boîte de préservatifs.
On entra dans l’hôtel précipitamment, l’envie de se découvrir mutuellement était tellement forte.