ÉPISODE 02
HÉLÈNE MINDEBAHO
Je viens de quitter la maison toute nerveuse pour me rendre au bureau du père de mon fils. J’y vais pour récupérer rapidement ce qu’il me doit depuis un moment. Je suis tellement nerveuse et vous allez savoir pourquoi d’un moment à l’autre mes chers confidents. Je roule tellement vite que je n’ai pas mis du temps pour arriver en face de l’entreprise de ce dernier. J’espère juste que tout se passera bien. J’ai même failli renverser cette jeune femme qui attendait sur le trottoir. Elle ose me faire la main. A croire que je suis un taxi. Dès que je sors de mon véhicule, elle vient vers moi et m’attaque comme si je lui devais par le passé des palabres :
Elle : Mais madame vous avez failli m’écraser là !
Moi : Écraser comment ! Vos gros yeux-là vous servent à quoi finalement ?
Elle : Mais je suis sur le côté réservé aux piétons ! Je suis bel et bien sur le trottoir et non sur la chaussée madame. Il fallait juste vous excuser et puis ça s’arrête là. Ce n’est pas pour vous embêter mais vous êtes très arrogante.
Moi : Continuez de brasser du vent. Trottoir ou chaussée, tout ça c’est la route. Heureusement pour vous et j’ai failli vous écraser. Dites merci à Dieu. Fallait ne pas vous planter là mais aller plutôt devant pour prendre votre taxi.
Je la dépasse avec mépris pour me diriger vers le secrétariat de l’entreprise. Une fois en face de la secrétaire, j’accroche mon sac à mon bras tout en les croisant. Sacrée Joanis ! Je prends ensuite mon classement et je porte mon regard ailleurs :
La secrétaire : Bonjour madame et soyez la bienvenue !
Moi : Bonjour, lui répondis-je sans lui accorder d’attention.
La secrétaire : Puis-je vous aider en quelque chose s’il vous plait ?
Moi : C’est bien pour ça que vous êtes assise là non ? Je suis là pour mon règlement. Vous devez déjà être instruite par votre boss avant mon arrivée non ?
La secrétaire (Surprise) : Euh allez-y avec un ton plus doux je vous en prie. Je ne suis pas recrutée pour ça. Maintenant de quel règlement vous me parlez déjà-là ?
Moi : De mon règlement en rapport avec votre patron monsieur AMOUSOU !
La secrétaire : Ah oui ! Excusez-moi. Votre argent est bien là, mais avant de le récupérer, vous devez écrire votre nom et ensuite vous allez signer. Juste en bas.
Moi (Prise d’étonnement) : Mais comment ça ? Vous avez l’habitude de le faire à ma place pourtant ! Pourquoi vous décidez que je le fasse moi-même ? Allez-y.
La secrétaire : Madame excusez-moi hein, mais là ce n’est pas mon travail ! Non.
Moi : Je sais bien, mais ça vous coûte quoi de m’aider à le faire maintenant ? Oh !
La secrétaire : J’ose croire que vous êtes une chef d’entreprise non madame ? Vous ne savez pas écrire votre nom ou bien c’est quoi votre souci ? Moi je ne peux malheureusement pas le faire à votre place hein, et là il me faut nécessairement votre signature avant que l’argent ne puisse sortir d’ici. Terminé !
Moi : Ounnnnnnh !
La secrétaire : Eh oui ! C’est comme ça ou soit il n’y aura pas de règlement. Bon écoutez ! C’est déjà l’heure de la pause et moi je dois sortir pour manger. Bougez !
Dès qu’elle a dit ça, elle m’a ignoré et s’est mise à ranger ses affaires. Comment dois-je faire pour récupérer cette somme mon Dieu ? J’en ai vraiment besoin mais voilà ce à quoi je suis confrontée actuellement. Cette Joanis avec sa taille fine ne veut pas me faciliter les choses. Voilà le pourquoi elle est toujours svelte.
Je reste debout un moment réfléchissant à quoi faire, et je finis par sortir de là.
MADAME AMOUSSOU, ALIAS HAUTE TENSION
Appelez-moi Mélissa. Je suis mariée à Patient depuis quelques années, mais depuis lors, c’est toujours des prises de bec. Il n’y a jamais du calme dans cette maison. J’ai quarante-deux ans. Mes journées se ressemblent généralement. D’ailleurs, je suis en ce moment dans mon salon en train de suivre mes feuilletons. C’est à tout ce dont je me consacre le plus. Cette villageoise que j’ai comme domestique s’occupe du nettoyage des ongles de mes pieds. Elle ne sait rien fait à part manger et dormir. Ce sont les deux choses qu’elle peut faire avec succès sans se tromper. Pendant que je parle de l’un, voilà l’autre qui se ramène ! De toute façon, ils savent de quel bois je me chauffe ! Ils me connaissent assez :
Le gardien : Madame ?
Moi (Le visage décomposé et impulsive) : Qu’est-ce qu’il y a ?
Le gardien : Il y a votre petite sœur qui est au portail !
Moi : Ma petite sœur ?
Le gardien : Oui madame !
Moi : Est-ce que je t’ai dit que j’attends de la visite aujourd’hui ?
Le gardien : Non madame excusez-moi !
Moi : Eh alors qu’est-ce que tu me dis là ? Qu’est-ce qu’elle veut ?
Le gardien : Elle disait qu’elle voudrait vous voir pour des questions familiales très importantes. C’est tout ce qu’elle a dit et moi je n’ai pas voulu en savoir plus.
Moi : Hein ? Des questions familiales ? Franchement ! Ne t-avais-je pas plusieurs fois dit ici que je ne recevrai pas des gens dans ma maison sans un rendez-vous ?
DÉMIURGE, L'OMNIPRÉSENT, L’OMNISCIENT ET L’OMNIPOTENT
Je suis celui qui sait tout sur ce monde et tout sur ceux qui y vivent. Je connais les pensées des Hommes avant même qu’ils ne les pensent et ne les extériorisent !
Depuis là-haut, je vois tout et j’observe tout, mais en silence. Je viens d’ailleurs d’assister à la petite scène qui vient de se produire. La secrétaire après le départ d’Hélène a tenu des propos que moi seul j’ai pu entendre. Je dispose ce pouvoir :
La secrétaire : Regardez-moi ça ! De grandes tenues, de grands airs avec autant d’arrogance mais elle n’est même pas fichue d’écrire son nom. C’est vraiment pathétique hein ! À sa place, j’aurai vraiment honte pour venir ici. C’est quoi ça ?
Dans ce récit, je ne suis ni juge ni arbitre. Je suis juste là pour observer et vous rapporter quelques pensées des différents personnages, qui vous échapperont et que moi seul peux savoir. Toutefois, n’oubliez pas qu’on ne moissonne que ce qu’on a semé ici-bas, et tout finit par se dévoiler un jour. Vous allez comprendre.
HÉLÈNE MINDEBAHO
Une fois dehors, je me précipite toujours nerveuse pour regagner ma voiture. Au moment d’ouvrir la portière pour m’installer au volant, j’aperçois la jeune fille de tout à l’heure que j’ai failli renverser lorsque j’étais arrivée. Elle est encore debout à la recherche d’un taxi. Il faut l’aborder. Je décide alors de me rapprocher d’elle :
Moi : Madame ? Dis-je pour commencer et elle porte son regard sur moi. Je suis vraiment désolée pour l’incident de tout à l’heure hein ! Je ne l’ai pas fait délibérément. En fait, on vient de m’annoncer le retour de ma génitrice vers le Père et là j’ai le moral dans les chaussettes. Si vous avez fait attention vous aurez vu que je suis rentrée dans l’enceinte là il y a un moment. Eh bien, c’est pour récupérer un pli pour me rendre au deuil, mais par malchance, la dame au secrétariat là-bas me complique la vie. Du coup, je ne sais pas si vous aurez l’amabilité de me rendre un service. Ce n’est vraiment rien de si compliquer hein !
Elle me regarde étrangement et balance son corps en arrière sans me dire mots :
Moi : Croyez-moi. Ce n’est rien de grave que je vous demande madame. Vous allez m’aider à juste émarger parce que je tremble et ma main n’arrive pas à tenir le stylo. J’ai vraiment le cœur meurtri. Vous allez me prêter main-forte et après ça, je pourrai vous déposer en chemin. Faites-le pour moi s’il vous plaît madame.
Elle ne dit toujours rien. Elle se contente de me regarder avec méfiance pendant quelques secondes mais finit par accepter et nous allons dans le bureau de la secrétaire. Elle m’aide à inscrire mon nom dans le registre. La secrétaire elle, elle ne faisait que me regarder comme si j’étais différente d’elle mais je ne m’occupe pas de cette vipère. Avec cette attitude, elle peut grossir ? Au moment où la jeune dame veut apposer sa signature, elle l’arrête et me contraint à le faire moi-même :
La secrétaire : Non madame ! Vous avez déjà écrit son nom. C’est à elle d’apposer sa signature et non vous. Tenez pour émarger ! Mais prenez le stylo là madame !
Qu’est-ce qu’elle raconte cette petite secrétaire ? Joanis ! Comme tout à l’heure, je la regarde en prenant un de ces classements. J’hésite mais je lui prends le stylo :
Moi : Je pose ma signature où ?
La secrétaire : Signez-là ! Vous ne pouvez pas transcrire votre nom-là ? Se contente la vermine de me demander tout en me montrant du doigt mon nom sur le registre. Signez-là ! Là je vous en prie madame. C’est aussi simple dis donc !
Je me suis tellement emportée que pour apposer ma signature, ma main n’arrêtait pas de trembler. Je bricole rapidement quelque chose puis je dépose son écritoire.
La secrétaire (Souriante) : Ok maintenant c’est bon !
Elle range les documents sur le bureau d’abord et sort l’argent d’un tiroir enfin :
La secrétaire : Voilà votre argent !
Je lui arrache nerveusement l’argent des mains puis je dis ensuite à la jeune dame :
Moi : On s’en va d’ici !
Nous sortons puis montons à bord du véhicule et je démarre. En route, nous profitons pour faire les présentations avant qu’on ne se laisse dans peu de temps.
Arrivée sur le premier boulevard que je trouve, je freine. Je là m’arrête ensuite :
Moi : Blessing ?
Blessing : Oui ?
Moi : Merci beaucoup hein ! Je t’assure que cette femme voulait vraiment tout faire pour me mettre en courroux mais bof, j’ai été très ravie de faire ta connaissance. Sans toi aujourd’hui, je me demande ce que je pouvais bien faire !
Blessing : Benh écoute ! Ce n’est rien du tout ! Tout le plaisir est pour moi de t’avoir rencontré également ! Dis ! Qu’est-ce que ça te dit qu’on échange les numéros de téléphone pour rester en contact ? On ne sait jamais hein ! Tu vois ?
Moi : Mais c’est une très bonne idée ça. Ça ne me dérange aucunement moi hein !
Nous échangeons alors nos mobiles, et chacun sauvegarde son numéro dedans :
Blessing : Au fait, elle était malade ? De quoi elle est morte ? Si je peux savoir !
Moi : Tu parles de qui déjà ?
Blessing (Faisant un tic) : Mais ta génitrice qui a passé l’arme à gauche bien sûr !
Moi (Revenant à la réalité) : Ah oui oui ! En fait, elle était gravement indisposée.
Blessing (Compatissant) : Mes condoléances à toi ! Tu devras être assez forte !
Moi : Merci pour ta compassion !
Blessing : Bon moi je vais descendre ici.
Moi : Ah quelle coïncidence ! C’est comme si je le savais avant de m’arrêter !
Blessing : Ah oui ! Bon je vais m’en aller maintenant !
Moi : Euh… Attends un instant.
Je prends quelques billets neufs dans l’argent que j’ai retiré pour les lui remettre :
Moi : Tiens c’est pour toi !
Blessing : Oh non pas du tout ! Je n’ai fait que te rendre un service et tu n’as pas besoin de me récompenser pour ça ! Je ne refuse pas, mais c’est vraiment gentil ton geste. Je ne t’ai pas aidé pour être en retour rémunérée en réalité mon amie !
Moi : C’est vrai mais c’est justement grâce à toi que j’ai pu avoir cet argent ! Hein !
Blessing : Non ce n’est pas vrai. Merci beaucoup pour ta gentillesse ma grande.
Moi : Tu refuses mon argent ? Tu as peur de quoi ? C’est moi qui te le donne !
Blessing : Je n’ai absolument peur de rien ! Tu n’as juste pas besoin de faire ça.
Elle ne me prend pas l’argent des mains et ouvre la portière. Elle descend puis la referme avant de me dire au revoir par la main et s’en va. Je regarde l’argent dans ma main et je suis surprise par son refus. En deux mille vingt, les gens refusent encore de l’argent avec toute la misère qui frappe partout ? C’est surprenant hein.
Je la regarde prendre par un portail pour rentrer dans une cour de maison. Elle disparaissait à peine de mon champ de vision lorsque soudainement, j’aperçois un jeune homme mal habillé se mettre à sa poursuite. Je le trouve assez bizarre et c’est sans doute l’un des ravisseurs du quartier qui la guettait depuis que je me suis arrêtée. Je l’observe à travers le pare-brise puis j’attends qu’il avance. J’ouvre ensuite la boîte à gants du véhicule pour prendre ma lampe torche de défense puis je me mets derrière lui à son insu. Il fallait que je protège cette jeune femme.
Au moment de s’attaquer à ma nouvelle amie, je pose la lampe sur son cou pour le paralyser avec. C’est en ce moment que Blessing voit qu’elle est suivie et crie :
Blessing : Pourquoi tu as fait ça ?
Moi : Il veut t’agresser et je suis venue pour te défendre.
Blessing : Mais c’est mon petit ami ! Mathias ? Mathias ? Crie-t-elle en lui tapotant les joues pendant que je les regarde stupéfaite. Réveille-toi chéri ! Math ?
DÉMIURGE, L'OMNIPRÉSENT, L’OMNISCIENT ET L’OMNIPOTENT
Depuis mon siège, je continue d’observer les Hommes avec leur façon de se conduire vis-à-vis de leurs semblables. N’a-t-on pas parlé d’assistance à personne en danger ? Quel sens prend l’amour du prochain aujourd’hui ? Que des intérêts.
Voilà Blessing qui est sur le point de se faire braquer par son propre petit ami ! La femme qu’elle venait d’aider ne le sachant pas l’a pris pour un hors la loi et le met hors d’état de nuire avant d’apprendre la vérité. Pendant ce même temps, j’aperçois ce vieux qui observe la scène mais a préféré nourrir ses yeux en regardant les cuisses claires de cette dernière. Elle avait porté une robe, du coup, il fallait qu’elle la tire vers le haut pour éviter qu’elle ne la dérange au moment d’intervenir. C’est là que le vieux vicieux, qui au lieu de porter secours à la jeune femme en danger avait porté son attention sur les cuisses de la femme qui veut défendre son amie. Il passe son temps à regarder sans agir. Il va loin en lui disant :
Le vieux vicieux : Encore ! Vas-y monte ça encore !
Sérieux là ? Voyez comment cet homme est resté insensible du fait de sa libido ! Je continuerai d’observer en silence, car chaque chose arrivera en son temps. Oui...