Chapitre 27

1551 Words
Caroline J'étais en chemin pour la fac. J'appréhendais un peu ma rencontre avec Alessandro. J'espérais qu'il me laisserait l'occasion de lui expliquer que ce b****r n'avait aucune importance. J'entrai en classe quand le professeur avait déjà commencé la leçon. Je me faufilai discrètement jusqu'à ma place près d'Alessandro. Je m'assis près de lui et le cherchai du regard. Il regardait résolument dans la direction du professeur. - Bonjour Alessandro, chuchotai-je courageusement. Il détourna enfin la tête et posa le regard sur moi. Nos yeux s’accrochèrent un bref moment. - Bonjour Caroline, lâcha-t-il avant de reporter son attention sur le professeur. Je le regardai de profil un bref moment avant de soupirer. Il semblait tellement rigide dans sa posture qu'il était évident qu'il n'était pas à son aise. Le premier cours se déroula dans le silence le plus absolu. Je n'osai pas lui adresser la parole. Je ne savais pas qu'Alessandro pouvait être aussi sévère. Nous restâmes à nos places à attendre le prochain professeur. Il avait l'habitude de me proposer de prendre un café durant les pauses, ce qu'il ne fit pas. Le prochain professeur arriva et le cours se déroula dans les mêmes conditions que le précédent. - Nous en avons terminé pour aujourd'hui, n'oubliez pas de relire le chapitre15 pour le prochain cours, dit le professeur en concluant le cours. Les étudiants se levèrent activement et commencèrent à sortir de l'amphi, certainement pour se rendre pour la plupart d'entre eux à la cantine. Alessandro se leva à son tour et se mit à rassembler ses effets. - Euh Alessandro, euh, si tu as deux minutes à m'accorder, j'aimerais m'entretenir avec toi. Il suspendit son geste un bref moment avant de reprendre. - Sans problème, répondit-il enfin. Son visage était tellement fermé que j'en avais quasi peur de l'affronter. - On pourrait parler dans la voiture, dit-il enfin en se tournant vers moi. - D'accord, répondis-je d'une petite voix. J’apprêtai rapidement mes effets et nous sortîmes de l'amphi. - J'ai garé juste là, derrière la file de voiture à notre droite, m'indiqua Alessandro un endroit précis. - Pas de soucis, répondis-je. Nous étions maintenant installés dans la voiture. Un lourd silence régnait dans l'habitacle. - Je t'écoute, parla enfin Alessandro, rompant ce silence embarrassant. Je pris mon souffle un long moment avant de me lancer. - Euh, euh, Ale, je tenais avant tout à m'excuser pour la scène de vendredi dernier avec Thomas. Je ne sais vraiment pas ce qui lui est passé par ... - Caroline, l'as-tu embrassé ? me coupa rudement Alessandro. - Ale, s'il te plaît laisse-moi tout t'expliquer ? En fait... - Caroline, gronda cette fois Alessandro, je t'ai posé une question et j'attends une réponse ! - En fait, euh... oui, mais s'il te plait, laisse-moi tout t'expliquer, le suppliai-je. - Je t'écoute Caroline, marmonna Alessandro d'une voix désabusée. Je pris une profonde inspiration. - Te rappelles-tu m'avoir demandé de mettre au clair ma relation avec Thomas ? Eh bien, j'avais décidé de le rencontrer pour lui demander de cesser de m'importuner. Nous nous étions rencontrés dans un bar et j'avais été claire avec lui, je lui avais demandé de me laisser en paix. Il avait semblé compréhensif, mais à la sortie du bar, il m'avait volé ce b****r par surprise. - Je vois, répondit Ale d'un air pensif. L'as-tu immédiatement repoussé ? - Euh, euh, en fait, pas immédiatement, répondis-je honteusement. Je préférais être totalement sincère avec lui. - Pourquoi ? demanda Alessandro en me fixant cette fois dans les yeux. - Disons qu'il m'a surprise dans un premier temps, mais quand je me suis remise de mes émotions, je l'ai repoussé. Alessandro resta silencieux un bref moment. - L'aimes-tu encore ? demanda-t-il enfin en fixant un point au loin. - Ale, dis-je en tournant délicatement sa tête vers moi, Thomas est de l'histoire ancienne, c'est avec toi que je veux être. Je savais que je n'avais pas vraiment répondu à sa question, mais je savais aussi au fond de moi que je ne retournerai pas avec Thomas. Je me sentais bien avec Ale. Il est d'ailleurs le seul avec qui j'éprouvais le besoin de vivre quelque chose. Ce weekend loin de lui, sans entendre sa douce voix au téléphone, ses mots d'amours, sa tendresse, m'avait semblé interminable. - Ale, je me sens bien avec toi et je ne veux pas perdre ce que nous vivons tous les deux, je te veux toi ! Je rapprochai progressivement ma tête de la sienne et je vis avec soulagement qu'il n'avait pas de mouvement de recul. Je pris doucement ses lèvres contre les miennes et après quelques secondes, je vis Alessandro répondre timidement à mon b****r. Quelques instants après, le b****r devint enflammé et Alessandro me dévora les lèvres avec passion. Je laissai échapper un profond soupir de bien-être et répondis à son b****r avec la même vigueur. Alessandro lâcha mes lèvres et descendit au niveau de mon cou. Il y parsema de petits baisers pendant que je me perdais dans un océan de plaisir. Je me mis à haleter honteusement. Ale reprit mes lèvres dans un b****r endiablé et nous dûmes nous séparer quelques minutes plus tard à bout de souffle. Il desserra lentement son étreinte et me regarda dans le blanc des yeux. - Es-tu sûre de toi ? demanda-t-il enfin. - Oui, répondis-je en hochant vigoureusement la tête. Un large sourire se forma sur ses lèvres, illuminant ainsi son visage. Comme ce sourire m'avait manqué ! On resta dans notre petite bulle durant toute la pause, nous n'avions même pas déjeuné. - On devrait retourner en cours, s'écria Ale en regardant sa montre. - T'as raison. Nous reprîmes le chemin de l'amphi main dans la main. Nous nous jetions de temps en temps des petits coups d’œil complices durant le cours. Après le cours, on fit un petit tour en amoureux au centre-ville et on s'arrêta dîner. - Tes parents ne t'attendent pas ? - T'inquiète, j'ai envoyé un message à ma mère pour l’informer que je rentrerai plus tard ce soir, répondit allègrement Ale. On mangea dans la bonne humeur avant de se séparer quelques heures plus tard au pied de mon immeuble. On échangea un long b****r avant que je ne descende de la voiture. Je rentrai dans l'immeuble pendant qu'Alessandro démarrait et s’éloignait au loin après m'avoir envoyé un b****r de la main. Je montai les marches de mon appartement et fus tentée de m’arrêter chez Tiziana pour lui demander si tout allait bien, mais je craignais de la déranger. J'entrai finalement dans mon appartement et me dirigeai immédiatement aux toilettes pour me débarbouiller. J'enfilai le pyjama et me couchai sur mon lit. Je reçus à cet instant un message d'Ale. " Ciao amore, je suis bien arrivé à la maison et tu me manques déjà". " Haha Ale, attention de devenir accro", répondis-je en souriant. " Trop tard bébé" répondit Alessandro en ajoutant des émoticônes de cœur. Son message me réchauffa le cœur, mais je ne pus m’empêcher d'éprouver un petit malaise. J'espérais que le problème avec Thomas était définitivement réglé. Je serais tout de même appelé à le revoir, car dans la ville de Brescia, nous étions une petite communauté de camerounais, nous nous connaissions tous ou presque et nous retrouvions très souvent dans des occasions spéciales : anniversaire, soutenances, baptêmes ecc... Après ce jour, Alessandro et moi étions inséparables. Nous passions la majeure partie de notre temps ensemble, nous nous séparions généralement quand je devais aller bosser. - T'es où bébé ? demanda Alessandro d'une voix un peu inquiète. - J'arrive chéri, je ne suis plus loin. Alessandro organisait une soirée chez lui avec des amis à lui. Il avait vraiment insisté que je sois de la partie. Je n'étais pas particulièrement enthousiaste d'y participer, car je ne les connaissais pas. Je jetai un bref coup d’œil au navigateur et vis que je n'étais plus loin de chez lui. Je garai la voiture devant cette modeste villa et en descendis. Je n'eus pas le temps de sonner que je vis Alessandro débarquer. Il vint vers moi et saisit mes lèvres dans un doux b****r. - Tu vas bien ? murmura Ale d'une voix douce en collant mon front au sien. - Ça va, répondis-je. Il prit ensuite ma main et me guida à l'intérieur de leur domicile. - Je vous présente Caroline, dit Alessandro quand nous fîmes notre entrée dans leur salon. - Salut à tous, répondis-je timidement. Il y avait près de 10 personnes présentes dans la pièce. Vu la proximité entre certaines personnes, je pouvais aisément imaginer qu'il y en avait qui étaient en couple. Alessandro me présenta à tous : Marco, Paola, Veronica, Paolo, Patrizia, Luigi, ecc... Je ne saurai retenir les noms de tous. Certains me saluèrent froidement pendant que d'autres étaient chaleureux. - Viens, je vais te présenter aux parents, ils se sont retirés au sous-sol pour avoir un peu de tranquillité. Mon cœur se mit à battre à ces mots. Je n'avais pas pensé rencontrer ses parents et sincèrement, j'aurais préféré ne pas le faire. - D'accord, répondis-je un peu à contrecœur. Alessandro ralentit un moment et fronça les sourcils en me regardant attentivement. - Y'aurait-il un problème ? demanda-t-il sans me lâcher du regard, - Euh, pas du tout, répondis-je.
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