Liam
J'entendis la porte de la chambre d'en face se refermer et je me levai à nouveau du lit. Je me rendis aux toilettes et pris une douche rapide. J'allai ensuite dans ma chambre pour m’apprêter pour le boulot.
J'enfilai une chemise blanche immaculée et un pantalon jean. Une paire de sneckers et j'étais enfin prêt pour le travail. Au moment de sortir, je toquai délicatement à la porte des filles.
Tiziana entrouvrit la porte et me regarda d'un air interrogateur.
- Désolé de déranger, dis-je en la dévisageant. Euh Caroline m'a parlé hier de faire des puces. Il y a une boutique pas très loin.
Je lui donnai toutes les indications nécessaires.
- D'accord, répondit-elle simplement.
- Pas de quoi, et bah, bonne journée, répondis-je en m'éloignant.
Je ne prenais d'habitude pas de petit déjeuner le matin. Je mangeais généralement à midi avec les collègues dans un resto pas très loin de notre boite.
J'arrivai au boulot et entamai immédiatement ma journée de travail. J'étais en train de discuter avec une collègue quand mon téléphone se mit à sonner. C'était un appel de maman.
- Désolé Stéphane, m'excusai-je auprès du collègue en décrochant l'appel. Bonjour maman.
Maman m'informa que son bus était censé arriver aux environs de 17 heures. Je poursuivis mon entretien avec mon collègue et décidai de passer prendre les filles à la maison pour un petit tour avant de récupérer maman à la station des bus.
J'arrivai à la maison aux environs de 13 heures et les filles étaient installées à table.
- Hé Liam, nous ne t'attendions pas, s'exclama Caro en se levant et en se rendant à la cuisine.
- Bonjour Liam, me salua timidement Tiziana tout en évitant mon regard.
- Bonjour Tiziana, répondis-je simplement.
Caroline retourna au salon sur ces faits. Elle tenait à la main un sous-plat et des couverts pour moi. Je m'installai et on mangea en conversant gaiement.
Tiziana était très souvent silencieuse, j'imagine que cela était aussi dû à ses difficultés à parler couramment français, mais je devais admettre qu'elle se débrouillait assez bien.
- Au fait, maman arrive à 17 h, je pensais qu'on pouvait aller faire quelques achats avant d'aller la récupérer à la station.
- Oui, on a passé la matinée enfermées ici, répondit Caro.
Les filles s’apprêtèrent rapidement et à 14 h 30, nous étions déjà dans la voiture en direction du centre-ville. On s'arrêta dans un supermarché de la place et on fit des emplettes.
- Je crois qu'on en a pris assez pour au moins une dizaine de jours, lança Caro d'une voix satisfaite.
Nous étions maintenant à la caisse et nous avions pu tant bien que mal vider le charriot sur le rouleau du supermarché.
- Ce sera 60.355 F, dit la caissière.
- Vous acceptez les cartes bancaires ? demanda Caro en fouillant dans son sac.
- Que veux-tu faire là ? l'interrogeai-je sévèrement.
J'ouvris rapidement mon portefeuille et extrais des billets de banque que je tensdis à la caissière, quelques minutes plus tard, nous étions hors du supermarché.
Nous étions maintenant dans la voiture en direction de la station des bus. Le bus de maman qui était censé arriver dans quelques minutes arriva avec près d'une demi-heure de retard.
- Mamannnnnn, hurla Caro comme une petite fille en se jetant dans les bras de maman.
Maman la réceptionna et elles échangèrent une étreinte interminable. Elles s'embrassaient en coulant des larmes.
- Ma fille, dit maman en relâchant enfin Caroline et en la détaillant de la tête aux pieds. Tu es une grande fille maintenant.
Caroline lui répondit par un sourire éclatant.
- Maman, viens que je te présente ma copine, elle s'appelle Tiziana.
Maman se tourna vers Tiziana et la prit dans ses bras.
- Bienvenue ma fille, la salua chaleureusement.
- Merci madame, répondit timidement Tiziana.
- Pas de madame avec moi, appelle-moi maman Chantal.
- D'accord, répondit Tiziana d'un air embarrassé.
- On va y aller, nous avons mal garé, intervins-je à ce moment.
Je pris l'énorme valise de maman et relevai rapidement le regard vers elle.
- Mais maman, tu as mis un cadavre dans cette valise ? demandai-je en riant.
- Tu as vu comme ta sœur a maigri ? Elle meurt sûrement de faim là-bas en Europe. Je lui ai apporté de quoi manger pendant des mois.
- Haha, maman, pendant des années, tu veux dire.
Nous éclatâmes tous de rire et prîmes le chemin de mon véhicule le cœur léger. J'étais heureux d'avoir les deux femmes de ma vie à mes côtés.
Nous étions maintenant installés dans la voiture quand mon téléphone se mit à sonner. Étant ce dernier connecté au bluethoot de la voiture, le nom de Lucile apparut en grande ligne sur l’écran de mon véhicule.
- Liam Nganso, tu continues dans la bêtise ? demanda maman d'une voix fortement irritée.