9. Le retour de Traînard Avant de me coucher, ce soir-là, je travaillai ferme pendant plusieurs heures dans la chambre des machines. Le navire était en assez bon état, et je vis que mes fonctions ne seraient pas ardues. Il n’y avait pas de véritable ingénieur à bord. En plus des chauffeurs, il n’y avait que deux jeunes gens qui, un an auparavant, étaient apprentis au chantier de Hambourg. Ils étaient tous deux tuberculeux et d’une politesse extrême. Ils m’obéissaient sans rien dire. Si vous m’eussiez vu à l’heure du coucher, vêtu de ma cotte bleue, chaussé d’une paire d’espadrilles et coiffé d’une casquette plate (tous ces objets ayant appartenu à feu Walter), vous eussiez juré que j’avais passé toute ma vie dans la chambre de chauffe d’un navire ! En fait, j’avais appris tout ce que je s