8. Les péniches d’Essen Je demeurai étendu sur ce lit dans le grenier pendant quatre jours. L’ouragan s’était calmé, et le dégel faisait fondre la neige. Les enfants jouaient sur le seuil des portes, et le soir se racontaient des histoires devant le feu. Sans doute, les myrmidons de Stumm parcouraient-ils toutes les routes et troublaient-ils d’innocents piétons. Mais personne ne s’approcha de la chaumière, et ma fièvre baissa tandis que je demeurais en paix. Ce fut une mauvaise attaque, mais elle me quitta le cinquième jour. À bout de forces, je restai couché à regarder les poutres et la petite lucarne. C’était une vieille masure délabrée, pleine de courants d’air, mais la paysanne eut soin d’empiler sur moi couvertures et peaux de bêtes afin que j’eusse chaud. Elle venait me voir de tem