Scène V HÉLÈNE Ils sont partis. Je vais ranger les livres et les papiers de mon bon maître. Ô Dieu ! que vous m’avez donné un noble ami ! Pourquoi ne puis-je en être digne ! Je voudrais, pour reconnaître ses soins, le contenter dans tous ses goûts, et satisfaire le modeste amour-propre qu’il met à m’instruire. Son plus cher désir serait de me voir savante ; mais, hélas ! j’ai l’esprit si borné et la mémoire si faible que je ne puis faire de progrès. Ah ! cette longue maladie a épuisé ma pauvre tête. Quelle langueur pénible s’empare de moi quand j’ouvre ces gros livres ! Rien que leur odeur de parchemin moisi me fait défaillir, et tous ces caractères alignés et pressés avec une désespérante symétrie me donnent des vertiges. Ce brave maître ! sa douceur et sa patience ajoutent à ma honte e