Scène III ALBERTUS, seul. Qu’il me tardait de me voir seul ! Ah ! celui qui prend sur soi la responsabilité des croyances et des principes d’autrui, celui qui ose se mêler d’enseigner et de diriger d’autres hommes, ne sait pas de quel fardeau il écrase sa vie ! Celui qui fait de la sagesse une profession est bien fou et bien malheureux quand il n’est pas un vil imposteur ! Au moment où il croit posséder la vérité, au moment où il monte en chaire pour la proclamer, ses yeux se troublent, les ténèbres descendent autour de lui, des lueurs confuses s’agitent dans un lointain obscur, et sa bouche prononce des mots qui n’ont plus de sens pour son esprit. Tout n’est qu’orgueil et mensonge dans la vaine science de l’homme. Il ne sera peut-être pardonné là-haut qu’à celui qui aura su douter et se