Le maestro veut prendre la lyre. LE PEINTRE Ah ! de grâce, un instant !… LE MAESTRO Mais à quoi vous amusez-vous donc là, mon cher peintre ? ne perdez pas le temps à faire autre chose. LE PEINTRE Qu’est-ce que vous dites ? Vous ne voyez pas mes deux sirènes ? Il me semble que j’ai saisi la courbe avec le sentiment de la chose. LE CRITIQUE Facétieux ! Vos deux satyres ne sont pas mal ; mais j’aime mieux les sirènes. Pourquoi, d’ailleurs, des satyres sur un pareil instrument ? LE PEINTRE Voilà la véritable manière du critique. On lui donne à juger un poème héroïque, et, quand il désespère d’y trouver à mordre, il taille sa plume et il écrit : « En tant que poème, celui-ci renferme certainement quelques beautés ; mais si nous le considérons (comme nous devons et comme nous voulons l