à fleur detoi

1421 Words
Le Voyage d’Ella Je m'appelle Ella, j'ai 18 ans, et je viens d’une petite île au milieu de l’océan Indien, l’île de La Réunion. Cette île volcanique, avec ses 2 512 kilomètres carrés, est mon berceau, le lieu où j’ai grandi, entourée par l’immensité de la mer et la chaleur des traditions familiales. Malgré notre situation modeste, la fierté que j’éprouve pour mes parents est immense. Leur vie est un exemple de respect et de dignité, et c’est cette exemplarité qui me pousse à aller de l’avant. Chaque jour, je vois en eux une source inépuisable de courage et de force. Leur dévouement, leur éthique de travail et leur détermination face aux défis constants sont pour moi des modèles de vie. Ma mère, avec son cœur généreux, et mon père, avec son engagement envers la terre, m’ont inculqué des valeurs qui résonnent profondément en moi. Leur amour inconditionnel, même face aux difficultés financières, a toujours été ma plus grande motivation. Leur capacité à rester dignes et à donner le meilleur d’eux-mêmes, même lorsque les ressources sont limitées, m’inspire à persévérer et à ne jamais abandonner. Le respect que je leur porte est profond, car ils m’ont appris par l’exemple que la véritable richesse ne se mesure pas en argent, mais en intégrité et en passion pour ce que l’on fait. Leur fierté est la mienne, et chaque accomplissement que je réalise est une manière de leur rendre hommage. Leur soutien constant et leur sacrifice silencieux sont les fondations sur lesquelles je bâtis mes rêves et mes ambitions. Aujourd’hui, je m’apprête à réaliser l’un de mes plus grands rêves : quitter l’île avec ma meilleure amie Kelly pour intégrer Harvard, l’une des plus prestigieuses universités du monde. Ce moment que nous avons rêvé et imaginé est enfin arrivé, mais il n’a pas été facile d’arriver jusqu’ici. Depuis notre enfance, nous avons toujours dû nous battre contre les regards méprisants et les jugements des gens aisés. Nous étions ces filles de famille modeste, regardées de haut, comme si notre avenir était déjà scellé. Chaque fois que nous passions devant ces grandes maisons ou que nous entrions dans une classe où nous étions les seules à ne pas avoir de vêtements neufs, nous ressentions ce dédain, ce mépris voilé. Ces jugements nous ont fait mal, mais ils ont aussi allumé en nous une flamme, un désir inébranlable de prouver que notre valeur ne dépendait ni de l’argent, ni de notre origine sociale. Nous savions que pour échapper à ces chaînes invisibles, il nous faudrait travailler deux fois plus dur. Les longues nuits de révisions, les sacrifices, les moments où la fatigue aurait pu nous submerger, nous les avons surmontés avec un seul objectif : réussir, non seulement pour nous, mais aussi pour tous ceux que la société a condamnés à l’échec. Notre serment était de prouver à tous ceux qui nous ont rabaissées que nous valions bien plus que ce qu’ils voulaient nous faire croire. Harvard, avec son aura d’excellence, est devenu le symbole de notre revanche. Nous ne voulions pas seulement réussir ; nous voulions nous hisser là où personne ne nous attendait, démontrer que, malgré nos origines modestes, nous pouvions rivaliser avec les meilleurs. Intégrer Harvard n’était pas qu’une question de prestige. Pour nous, c’était l’opportunité de faire mentir tous ceux qui nous avaient sous-estimées, de montrer que le mérite et le travail acharné peuvent surmonter les préjugés les plus tenaces. Nous avons sacrifié nos loisirs et repoussé nos limites pour décrocher cette opportunité unique. Lorsque les résultats du baccalauréat sont tombés, ce fut une victoire éclatante. Non seulement nous avions obtenu les meilleures notes, mais nous avions aussi décroché une mention d’excellence et une bourse précieuse, notre ticket d’entrée pour Harvard. Harvard, un rêve que beaucoup considèrent comme inaccessible, est devenu notre réalité. Ce n’est pas seulement une victoire académique ; c’est la preuve que nos efforts, notre persévérance et notre détermination peuvent nous mener là où nous voulons aller, même lorsque le chemin semble difficile. Kelly et moi nous connaissons depuis notre enfance, bien avant de comprendre la profondeur de notre amitié. Nos familles étaient voisines, et dès nos premiers pas, nous étions inséparables. Ensemble, nous avons exploré chaque recoin de notre île, partagé nos rêves, nos peurs, et nourri une ambition commune de réussir. En grandissant, notre amitié est devenue une véritable ancre dans nos vies. Nous avons traversé des moments difficiles, souvent confrontées aux moqueries des autres enfants en raison de nos origines modestes. Mais ces épreuves n’ont fait que renforcer notre détermination à prouver que nous étions capables de grandes choses. Nous avons aussi partagé des moments de joie, comme ces après-midis passés à réviser sous le manguier, nos cahiers éparpillés autour de nous. Nous savions que l’éducation était notre clé pour échapper à la pauvreté et bâtir un avenir meilleur. Nos longues heures de travail acharné ont finalement porté leurs fruits, réalisant notre rêve commun : être acceptées à Harvard. Le jour où nous avons reçu nos lettres d’admission, le monde semblait s’ouvrir à nous. Nous nous sommes échangées un regard, les yeux emplis de larmes de joie, conscientes que tout ce pour quoi nous avions travaillé si dur était enfin à notre portée. C’était une victoire pour nous et pour nos familles, qui avaient sacrifié tant de choses pour nous offrir cette opportunité. Kelly a toujours été plus qu’une amie ; elle est ma sœur de cœur, ma confidente. Nous avons appris à nous soutenir dans les moments de doute, à célébrer nos victoires ensemble, et surtout, à ne jamais abandonner. Maintenant que nous sommes à Harvard, nous savons que de nouveaux défis nous attendent, mais nous sommes prêtes à les affronter, main dans la main. Le départ fut déchirant. Nous n’avions jamais été aussi loin de nos familles, de nos racines. Les au revoir étaient marqués par des étreintes longues, des larmes retenues, et des mots d’encouragements murmurés avec difficulté. Mes parents, habituellement si forts, ne pouvaient dissimuler leur tristesse. Ma mère m’étreignait comme si elle ne voulait jamais me laisser partir. Mon père, d’ordinaire réservé, me fit promettre de ne jamais oublier d’où je venais. Kelly, de son côté, ressentait son cœur se serrer en voyant ses parents troublés de douleur et de fierté. Ce voyage vers l’inconnu était le plus grand pas que nous ayons jamais fait, mais aussi le plus effrayant. Nous allions devoir nous acclimater à un monde totalement différent, confrontées à des défis encore plus grands que ceux que nous avions connus. Quand le taxi arriva pour nous conduire à l’aéroport, une vague d’émotions contradictoires m’envahit. L’excitation se mêlait à la peur, l’espoir à la tristesse. Mais nous savions que nous étions prêtes. Prêtes à affronter cette nouvelle vie, à prouver que nos rêves n’étaient pas impossibles, même pour deux filles venues de loin. Kelly et moi nous échangions un regard complice, promettant de ne rien laisser ni personne nous détourner de notre objectif. Le trajet vers l’aéroport fut rempli de pensées mélancoliques. Les images de notre île, des rues que nous connaissions si bien, défilaient lentement à travers la fenêtre du taxi, nous rappelant ce que nous laissions derrière nous. Les regards échangés avec nos parents résonnaient encore dans nos esprits. Une fois à l’aéroport, la fatigue se fit de plus en plus lourde. Les heures d’attente, les contrôles de sécurité, les formalités administratives, et les longues heures de vol créaient un tourbillon d’émotions et de fatigue. Le décalage horaire et le stress commençaient à se faire sentir, chaque étape du voyage semblait interminable. Le vol fut une épreuve en soi. Assises côte à côte, nous nous accrochions à nos sièges, les yeux fatigués mais les cœurs pleins d’espoir. Les heures passées en altitude nous paraissaient encore plus longues, chaque minute nous rapprochant de notre destination et nous éloignant du monde que nous avions toujours connu. Malgré la fatigue, nous gardions en tête notre objectif. Nous savions que ce voyage représentait l’aboutissement de nos efforts et le début d’un nouveau chapitre. Les défis et la fatigue du voyage nous rappelaient que nous avions déjà surmonté tant d’obstacles. C’était cette même force et détermination qui nous permettaient de continuer, malgré l’épuisement, vers notre avenir à Harvard. Nous étions prêtes à affronter ce nouveau monde avec la même passion qui nous avait guidées jusqu’ici. Le long trajet et la fatigue n’étaient que des étapes nécessaires sur le chemin de notre rêve. Et, malgré tout, chaque instant de ce voyage, aussi éprouvant soit-il, était une affirmation de notre détermination à réussir.
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