Chapitre 3-1

2128 Words
Chapitre Trois Kane me guide à travers la maison jusqu’à la chambre principale comme s’il m’escortait au bal de fin d’année… une main lovée au creux de mon dos, l’autre tenant la mienne devant nous. J’ai l’impression qu’il faudrait remonter le couloir en dansant la valse plutôt qu’en marchant. C’est la première fois de ma vie que j’entre dans une chambre à doubles portes. Au-delà du seuil, c’est clairement son domaine. La chambre est spacieuse, c’est même plus une suite, décorée avec goût dans des couleurs feutrées, dans les tons taupe et brun. Les meubles noirs resplendissent, et je n’imagine pas le moindre grain de poussière survivre même qu’un instant dans cette maison. Aucune pile de vêtements ni bouteille d’eau de Cologne ou de lotions en vue, pas de chaussette égarée ni de paire de chaussures en vue. La chambre est aussi bien rangée que Kane avec un K. Il serait peut-être un peu choqué s’il voyait mon appartement. Mais ce n’est pas le moment d’y penser. Non. Pour l’instant, il me dirige vers le centre de la pièce et me laisse tourner en rond pendant qu’il me reluque de haut en bas, comme un filet mignon sur le point d’être dévoré par un végétarien qui s’accorderait un morceau de viande en cachette. Ma voix se brise lorsque je demande : — Tu veux que je me déshabille ? Parce que sinon, pourquoi m’aurait-il emmenée dans sa chambre ? Pour la tasse de café que je n’ai jamais vue ? — Non. Il s’arrête, et sa voix grave dans mon dos agit comme un aphrodisiaque. La gâterie que je lui ai offerte m’a déjà laissée mouillée. Je suis déjà prête à ce qu’il me prenne fort, profondément et vite. Mais il n’a pas l’air d’un homme ordinaire. Il semble vouloir prendre son temps, ne pas se précipiter. Profiter des moindres détails. — Tu es délicieuse, murmure-t-il. Il passe les doigts dans mes longs cheveux, puis en saisit soudain une poignée et me tire férocement la tête en arrière. Il appuie sa bouche sur la zone sensible où mon cou rejoint mon épaule. Qui aurait cru que ce bout de peau avait le pouvoir de me faire fondre ? Peut-être que ce n’est pas ma peau, mais l’homme. Il est possible que partout où il pose sa bouche, je me décompose comme lui plus tôt dans la cuisine. Mais je crains de ne pas tenir aussi longtemps que lui. Je n’ai pas autant de contrôle… et je ne suis pas sûre d’en vouloir. Ses bras se croisent devant moi, il saisit l’ourlet de mon pull et le remonte lentement. Le tissu glisse sur mon ventre, sur mes côtes, mon soutien-gorge – et le dos de ses mains effleure mes mamelons. Je ferme les yeux sous la sensation. Il progresse si lentement que j’en deviens folle. Il continue, tirant la matière douce au-dessus de ma tête, mes cheveux retombant autour de moi une fois libérés. Il laisse mes bras dans les manches. Je comprends pourquoi lorsqu’il fait glisser le pull le long de mes bras et de mon dos. Il le laisse enchevêtré autour de mes poignets. Mes mains se retrouvent attachées derrière moi un peu trop facilement. Simplement avec mon pull. Mes lèvres s’écartent et un souffle saccadé m’échappe. Il est dur contre mes fesses, mais il y a trop d’épaisseurs de vêtements entre nous. Je grogne d’impatience et entends un ricanement en guise de réponse. — Lila, nous avons tout notre temps. Non, ce n’est pas vrai. J’ai une échéance à respecter, et il doit aller quelque part. Même si je n’ai toujours aucune idée de la destination. C’est un homme qui doit être quelque part, occupé à faire quelque chose. Peut-être n’a-t-il de comptes à rendre qu’à lui-même. Je respire difficilement et tourne la tête pour le considérer. — Regarde devant toi, m’ordonne-t-il. Mon premier réflexe est de le remettre à sa place. Naturellement, j’aurais tendance à répondre qu’aucun homme ne peut me dire ce que je dois faire. Mais je sais que ce n’est pas vrai. Pas ici. Pas maintenant. Pas avec lui. Alors j’obéis. Je fixe son grand lit et je me demande dans combien de temps nous serons dessus. Dans combien de temps sera-t-il complètement nu ? Et, plus important encore, dans combien de temps je jouirai... Les bras liés derrière moi, il me mordille les épaules, la base du cou, la colonne vertébrale, ne s’arrêtant que parce que mes poignets le gênent. Sa langue parcourt ma colonne vertébrale jusqu’à la racine de mes cheveux. Avec aisance, il détache mon soutien-gorge, mais celui-ci tombe vers l’avant jusqu’à ce que les bretelles s’accrochent à mes coudes. Il prend mes seins, les soupèse, effleure de ses pouces les pics durcis. Il va et vient, va et vient, jusqu’à ce que mes seins soient lourds de désir. L’envie de sa langue, de ses lèvres, de sa bouche. — Magnifique, murmure-t-il dans mon oreille avant d’en l****r le lobe du bout de la langue. Il prend mon lobe dans sa bouche et je sursaute à l’idée qu’une chose aussi simple puisse être aussi érotique. Je ferme les yeux pendant qu’il s**e et que ses doigts s’emparent de mes deux mamelons, les tordant, les tirant, les taquinant jusqu’à ce que mes genoux se dérobent. Il relâche rapidement mon oreille et me rattrape, serrant un bras autour de ma poitrine. — Ah, tu aimes ça. Quel euphémisme ! — Oui, exhalé-je. Une large paume parcourt mon ventre, l’autre presse et pétrit un sein tandis que son souffle chaud joue le long de mon oreille. — Parfaite. Je ne suis ni délicieuse, ni belle, ni même proche de la perfection. Mais je porterai ses compliments comme une deuxième peau, car personne, pas même un seul des hommes que j’ai eus dans mon lit ne m’a jamais qualifiée de la sorte. Même si ça ne doit pas durer, j’accueillerai ses compliments. Il n’a pas besoin de prononcer ces mots pour me mettre à nu, et je sais qu’il en est conscient. Et j’en viens presque à penser qu’il croit peut-être à ce qu’il dit. Je me sens bien, désirée. Et j’ai encore plus envie de lui, si seulement c’est possible. Kane saisit mes poignets emprisonnés et me fait pivoter jusqu’à ce que nous nous retrouvions face à face. Il a l’air un peu débraillé. Sa chemise ressort de son pantalon depuis l’épisode de la cuisine, la boucle de sa ceinture est desserrée et le tissu tient à peine autour de ses hanches. Son érection reste forte, son g***d lisse et bombé dépassant de l’élastique de son boxer, comme pour nous rappeler son existence. Je pense qu’aucun de nous ne l’oubliera. J’ai envie de le l****r à nouveau, de me mettre à genoux. Mais j’ai besoin de plus aussi. J’ai besoin d’une satisfaction personnelle. Et ma patience s’est envolée depuis longtemps. — Déshabille-toi, ordonné-je. L’un de ses sourcils s’arque légèrement et ses lèvres se resserrent un instant avant qu’il ne réponde : — Je ne pense pas que tu sois en position d’exiger quoi que ce soit. — Je peux dénouer le pull autour de mes mains. — Je sais que tu peux, mais tu ne le feras pas tant que je ne t’en donnerai pas la permission. Bon sang. Il a raison. J’aime le pouvoir qu’il a sur moi. J’en ai des frissons jusqu’aux orteils. C’est plus que du s**e. Parce que si ce n’était que du s**e, il m'aurait déjà baisée et on serait dans la voiture, à mi-chemin de mon appartement. — Jusqu’à présent, tu n’as demandé qu’un b****r. Et je voulais que tu me dises ce que tu veux. Une fois de plus, le mot « tout » résonne jusqu’aux tréfonds de mon âme. — Je veux te sentir en moi. Il secoue lentement la tête. — Non. Ce n’est pas un non pour signifier qu’il refuse une fois pour toutes, mais au contraire, ce petit mot en dit long, très long. Il veut que je lui dise quoi faire pour nous emmener jusqu’à cette étape. — Je veux ta bouche sur moi, lui dis-je. — Je l’ai déjà posée sur tes lèvres, sur tes oreilles. — Plus. — Où ? Je déglutis difficilement. Mes parois internes se contractent. Je veux qu’il soit là. Mes seins me font mal. Je veux que sa bouche soit là aussi. J’ouvre la bouche, mais aucun son ne s’échappe. Il passe les mains sur le galbe de mes seins. — Ici ? J’acquiesce. Il glisse ensuite les doigts le long de mon ventre et sur mon jean, jusqu’au creux de mes cuisses. — Et ici ? Je frémis à son contact. — Oui. Ici aussi. Ses mains continuent de faire le tour de mes hanches jusqu’à mes fesses. Il les attrape et les serre. — Et ici ? Je n’ai jamais laissé la bouche de personne toucher là. L’idée me déconcerte. C’est un endroit plus intime que ma vulve. — Non, murmuré-je, la voix chevrotante. — Qui a dit que tu avais le choix ? Mon regard croise le sien, et je sais que mes yeux sont écarquillés, surpris. Il esquisse un sourire nonchalant et rassurant. — Nous ne ferons jamais rien que tu ne veuilles pas, m’assure-t-il, et je suis aussitôt soulagée. Écoutez, j’ai l’esprit ouvert. Je suis prête à vivre de nouvelles expériences. Mais je ne connais pas cet homme. Pas encore. Il glisse les bras autour de moi, presque dans une étreinte, repousse le pull torsadé et les bretelles de mon soutien-gorge, les laissant tomber par terre derrière moi. — Je connais un meilleur moyen pour t’attacher. — Je n’ai jamais… — Jamais ? Il hausse un sourcil comme s’il était surpris que tout le monde n’ait pas déjà été ligoté pendant l’amour. Je secoue la tête. — Non, jamais. — Ça te plairait ? — Je ne sais pas… Cette possibilité m’excite et m’effraie en même temps. L’idée de ne pas pouvoir fuir en cas de besoin reste assez intimidante. Le sang pulse dans mes veines et mes nerfs sont à vif. — Si tu m’attaches, je ne pourrai pas te toucher. — Tu as envie de me toucher, Lila ? Oh, p****n, oui. — Oui, Kane, j’en ai envie. Mes doigts trouvent le haut de mon jean et j’ouvre à tâtons le bouton. — Ne fais pas ça, m’arrête-t-il immédiatement en écartant mes mains. Je te déshabillerai toujours. Je prendrai soin de toi. Je m’occuperai de toi. Le « toujours » me donne le vertige. Ça et le fait que personne n’a jamais pris soin de moi ou m’a gâtée, et que je ne suis pas forcément très à l’aise avec cette idée. Il fait sauter le bouton de mon jean puis descend la fermeture éclair. Je m’agrippe à ses épaules pour garder l’équilibre tandis qu’il fait glisser le pantalon le long de mes jambes. Je lève un pied, puis l’autre, et il retire mes chaussures ainsi que mes chaussettes d’un même geste. Il est encore tout habillé lorsque je me tiens au milieu de sa chambre, juste en petite culotte. Je ne suis pas gênée parce qu’il m’a déjà dit que j’étais délicieuse, belle et parfaite. Et il n’y a rien de mieux pour redonner confiance en soi. — Enlève ta culotte, puis assieds-toi sur le lit, écarte les jambes et montre-moi où tu veux que je mette ma bouche pendant que je me déshabille. Je prends mon temps pour faire glisser ma culotte rose échancrée le long de mes cuisses jusqu’à la voir s’enrouler autour de mes pieds, puis la repousse avant de reculer jusqu’au bord du lit. Je m’assieds et écarte en grand les cuisses, sans rien lui cacher. Il reste sur place, sans bouger d’un poil, et j’ai envie de lui hurler de se déshabiller. Je veux voir son corps, je veux qu’il soit contre moi, je veux sentir son poids sur moi. Il bouge enfin et se place devant moi, sans que rien lui bloque la vue, il tend la main pour déboutonner sa chemise, glissant un premier bouton dans sa boutonnière, avant de passer au suivant. Il prend son temps, sans se hâter. Il semble apprécier la vue que je lui offre. Ses yeux fixent mon intimité, et je glisse les doigts le long de mon ventre jusqu’en bas, ouvrant mes lèvres, le laissant voir à quel point je suis mouillée et prête pour lui. Je décris quelques cercles autour de mon c******s et j'appuie, mes hanches tressaillent. Mon effort pour l’obliger à se déshabiller plus vite semble être voué à l’échec. Peu importe comment je me touche, le nombre de doigts que je glisse en moi dans des mouvements de va-et-vient, il se contente de défaire sa chemise au même rythme.
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