CHAPITRE XII Des apparences Pendant plusieurs jours nous nous parlons à peine, Eugénie et moi ; presque toute la journée elle reste dans sa chambre et moi dans mon cabinet. De cette façon, on ne se dispute pas ; oui ; mais cette façon d’exister est triste, ce n’est pas pour vivre comme cela avec ma femme que je me suis marié ; et si cela devait durer, à coup sûr je regretterais mon existence de garçon. J’ai été chez Ernest. Ah ! quelle différence !… Qu’ils sont heureux là !… Ils sont toujours amants ! De l’amour, du plaisir, du bonheur, voilà ce qu’ils se donnent l’un à l’autre ; et ils sont encore aussi gais, aussi enfants que lorsqu’ils habitaient la mansarde. Ernest me demande par politesse des nouvelles de ma femme ; mais je crois qu’il n’est pas pressé de la revoir : moi-même je n’