VIII Histoire de Félicie« – À quinze ans et demi, j’eus le malheur de perdre mon père ; ma mère était morte en me donnant le jour. Je me trouvais donc, bien jeune encore, seule à Paris avec environ trois mille francs de rente que mon père m’avait laissés ; mais il avait une sœur, plus âgée que lui de sept ou huit ans et qui habitait dans les environs de Grenoble. Cette sœur ne s’était jamais mariée, et par suite d’un heureux emploi de ses fonds, elle possédait huit à neuf mille francs de revenu. Mon père m’avait dit souvent : Ma sœur Ursule amasse pour toi ; tu seras un jour son unique héritière, et si je venais à mourir avant de t’avoir mariée, il te faudrait, ma fille, te rendre sur-le-champ près de ta tante qui t’aime bien et, dans ses lettres, me témoigne toujours le plus vif désir de