L'amour à contrecœur

Chapitre 4

Evana

Je regarde Kenaï et lui souris. Sans en attendre davantage, je m’approche de lui et noue mes bras autour de son cou. L’embrassant avec passion… Il resserre ses bras autour de ma taille et approfondit notre b****r.

_ Je veux toujours être votre épouse Kenaï.

_ Vous m’en voyez ravi.

Je ne me contente pas de ça et affrontant ma peur, j’ai envie de savoir ce que ça fait de s’unir à un homme autre qu’une brute… J’embrasse Kenaï avec passion et retire ma robe…

_ Vous n’êtes pas obligé de faire ça.

_ J’en ai envie… J’ai envie de savoir ce que ça fait de le faire avec plaisir et non avec la force.

_ Hum… Alors, je serais doux.

Tirant sur son kilt, il le pose au sol afin de nous en servir de couverture. Puis m’invitant à m’allonger, je me retrouve sous lui. Mais pour une fois, je n’ai aucune crainte. Aucune peur… Kenaï m’embrasse tendrement. Me caresse la peau… Les seins… Sa bouche dévore ma poitrine qui me fait l’effet des plus étrange.

_ Kenaï…

Ses mains parcourant mon ventre, descendant jusqu’à mon entrecuisse. Là où habituellement, je ne ressens que douleur et dégoût. C’est autre chose quand ce sont les doigts de Kenaï qui les caresse. Des frissons parcourant mon corps.

_ Est-ce que ça va ?

_ … Oui.

_ Vous en êtes sûr ? Vous savez, nous ne sommes pas obligés d'aller jusque-là.

_ S'il vous plaît, Kenaï… Nous allons être mariés d’ici peu. Mais avant, j’ai besoin de dépasser le stade de la peur avec… Avec un homme. Est-ce qu’il y a quelque chose de mal là-dedans ?

_ Non… Aucun…

Kenaï m’embrasse et se place au-dessus de moi. Durant quelques secondes, je sens mon cœur battre plus vite. Les images de mon mari, sur moi… Me forçant à l’accepter. Écartant mes cuisses de force. S’enfonçant douloureusement en moi. M’arrachant un cri de douleur. Me déchirant les entrailles…

_ Si vous voulez que j’arrête. Dites-le moi. Nous pouvons attendre.

Je plonge mes yeux dans le regard d’océan de mon nouveau fiancé… Et lui sourit tendrement… L’attirant à moi, je l’embrasse langoureusement. Le laissant prendre possession de mon corps. Et pour une fois, ce n’est pas la douleur que je ressens… Mais du plaisir… Beaucoup de plaisir… Allongé dans ses bras, je regarde les étoiles.

_ Est-ce que ça va ? Tu n’as pas eu trop mal ?

_ Oui… Ça va même très bien.

Je redresse la tête et tombe sur son visage. Allongé tranquillement, une main derrière sa tête, il ne bouge pas et me fixe. Cherchant une réponse dans mes yeux…

_ Je vais être honnête avec toi… C’est la première fois que j’apprécie et ressens autant de plaisir avec un homme.

_ Ton mari ne te satisfaisait pas ?

_ Jamais… Toujours lui avant moi et… C’était… Très désagréable.

_ Tu m’en vois navré… Alors, permets-moi de consacrer le reste de ma vie à te donner du plaisir.

Alors qu’il me dit ça, il se redresse et m’embrasse. Puis, se mettant debout, il commence à se rhabiller. Puis, nous retournons à la grotte…

_ Vous avez fini vos batifolages.

_ Saïka, mêle-toi de ce qui te regarde. Ne fais pas attention à lui, il est jaloux.

_ Oh vraiment ? Vous en voulez autant ? Lui proposais-je d’un ton mielleux.

_ Hein ?… Quoi ??

Ils me regardent tous deux étrangement. Et je me retiens de rire.

_ Je… Eu…

_ Oh allons, il n’y a pas de mal à ça. Ce n’est pas compliqué. Vous prenez votre main et vous vous astiquez le manche.

J’ai à peine fini ma phrase que Kenaï part dans un éclat de rire alors que son jeune frère vire au rouge écarlate… Je bats des cils innocemment alors qu’il me fixe sans plus bouger.

_ Aller Saïka, remets-toi. Où la dame risque de penser que tu es encore puceau.

_ Oh ça ne va pas la tête !! Bien sûr que j’ai déjà couché avec des filles !! Et plus d’une !!

_ Oh, mais je vous crois. Vous faites ce que vous voulez avec votre… Enfin bref, je suis fatigué. Bonne nuit Saïka.

_ Grrr…

Là encore, je me retiens de rire. Il est trop chou et son innocence m’amuse. Il doit avoir à peu près le même âge que lady Liana.

_ J’ai cru un instant que vous vouliez… Que vous alliez lui proposer…

_ Kenaï, si vous avez cru ça. C’est que vous êtes naïve.

_ Désolé…

Je me tourne vers lui et me rends compte qu’il semble sérieux. Il croit vraiment que j’aurais pu coucher avec son frère. Cette fois, je ressens de la colère. Je le pointe du doigt et commence à le cogner contre son torse…

_ Je te préviens, je ne veux pas d’un mari jaloux ! J’aime bien taquiner les gens de temps en temps. Mais ça s’arrête là !! Ton petit frère est aussi jeune que Lady Liana.

_ Il a 20 ans. L’âge d’avoir une épouse.

_ Et moi, j’en ai vingt-quatre !! Et j’ai déjà eu un mari qui a profité de moi pendant neuf ans ! Neuf ans à être battu, rabaissé et v***é par cet homme !! Neuf ans à tout faire pour survivre !! Dont trois à tout faire pour protéger mon fils avant et après sa naissance. Parce que rien ne l’arrêtait !! Alors, si tu crois que je suis le genre de femme à coucher à droite à gauche, dis-le-moi tout de suite et on annule tout !

Je lui sors tout sans en prenant garde de ne pas réveiller les autres qui dorment encore dans le fond de la grotte... Mais le ton de ma voix ne laisse place à aucun doute, je suis en colère. Et pour la première fois de ma vie, je ne me rabaisse pas et lui tiens tête. Kenaï ne m’a pas quitté des yeux. Sa mâchoire se contractant à ce qu’il entend et plus je lui raconte ce que j’ai vécu. Plus je sens la colère montée en lui. Si je dois partager ma vie avec lui, je veux qu’il sache tout de moi. Alors, je lui raconte ma triste histoire. Le fait que l'on m’ait mariée de force alors que je n’avais que 15 ans. Cet homme n’a pas cherché à être tendre, même pour ma première fois. Il m’a prise de force, ignorant mes supplices. Ignorant mes pleurs. À peine étions-nous mariés et que la nuit de noces à commencer, il m’a attrapée et a déchiré ma robe et m'a violée alors que je le suppliais de me laisser un peu de temps. Je lui demandais d’être gentil. Il m’a ri au nez et m’a hurlé dessus.

_ Qu’est-ce que tu crois, que je t'ai épousée pour tes beaux yeux ? Pour te regarder en me vidant les bourses !! Tu vas t’allonger et me donner ce qui m’est dû !!!

Alors que je cherchais à lui résister, il m’a frappée. Me faisant tomber à la renverse. Il s’est jeté immédiatement sur moi, alors que j’étais encore sonnée par le coup. Arrangeant ma robe de jeune mariée, il m’a tenu les mains avec une main et m’a forcée à écarter mes jambes de l’autre. S’enfoncent en moi d’un coup assez puissant pour me broyer les entrailles. La douleur était si forte que j’étais à la limite de m’évanouir. J’en avais saigné durant trois jours de suite. Et j’avais des bleus aux cuisses et au bras. Mais ce n’est pas pour ça qu’il avait cessé de me v****r. Quand j’étais indisponible, il m’attrapait par les cheveux, me hurlant qu’il y avait toujours d’autres passages. Me forçant à le prendre en bouche. Mais le pire moment était quand il a m’a forcé en passant dans mon anus. J’en avais tellement hurlé de douleur que j’ai crue que la mort allait m’emporter. Au fil des ans, j’avais fini par m’éteindre… Subissant et attendant qu’il avait fini… À tous ces souvenirs, j’en frissons et les larmes me montent aux yeux. Au fil de mon récit, Kenaï s’était avancé et m’avait prise dans ses bras.

_ Je suis désolé…

Je pose ma tête contre son torse et ferme les yeux. Les larmes coulent en silence, comme j’en ai pris l’habitude depuis toutes ses années. Toujours tout subir en silence… Kenaï dépose un b****r sur le haut de mon crâne et je cherchais à me remémorer quand était la dernière fois ont quelqu’un a eu un geste tendre à mon égard. Mis à part ma mère, je n’en ai jamais eu…

_ Je te promets de tout faire pour te rendre heureuse une fois mariés. Je te promets de ne jamais lever la main sur toi. Ni sur Ewen… Je te promets de ne jamais te forcer à faire quoi que ce soit que tu refuses de faire et je te promets que tu pourras toujours avoir confiance en moi. Je te promets aussi d’être un bon père pour ton fils… Ou du moins, j’essaierai, car ce sera une première pour moi. Mais je te promets que tu n’auras jamais rien à craindre de moi.

Mes yeux sont encore plus humides alors qu’il me fait toutes ces belles promesses. J’ai envie d’y croire. De lui accorder ma confiance… Mais une part de moi, celle qui a trop souffert, ne parvient pas à le croire et garde une pointe de méfiance. Pas seulement envers Kenaï… Mais une méfiance avec tout homme.