3. L'aventure de l'aubergiste littérateur Il faisait ce jour-là un temps admirable pour voyager dans le Nord : un bel azur de mai, avec toutes les haies d'aubépine en fleurs, et je me demandais comment, lorsque j'étais encore un homme libre, j'avais pu rester indéfiniment à Londres, sans jouir de ce pays admirable. Je n'osai affronter le wagon-restaurant, et pris à Leeds un panier-repas que je partageai avec la grosse femme. Par la même occasion je pris les journaux du matin, qui donnaient les pronostics pour le Derby et les premières nouvelles de la saison de cricket, plus quelques entrefilets sur les affaires balkaniques et sur la visite à Kiel de l'escadre anglaise. Les journaux parcourus, je tirai le petit calepin noir de Scudder et l'examinai. Il était presque tout rempli de notes,