IXPar un soir humide de mai, les dames de Brécé, dans le grand salon, tricotaient des brassières pour les enfants des pauvres. La vieille madame de Courtrai, debout le dos à la cheminée, troussant sa robe, se chauffait les mollets. M. de Brécé, le général Cartier de Chalmot et M. Lerond causaient en attendant de faire un whist. M. de Brécé ouvrit un journal de la veille, qui traînait sur la table. – Les hostilités n’ont pas encore sérieusement commencé, dit-il, entre l’Espagne et l’Amérique… Quelles sont vos prévisions sur l’issue de la guerre, général ? Je serais bien désireux de connaître, à ce sujet, l’opinion d’un militaire aussi éminent que vous. – Ce serait certainement, dit M. Lerond, une bonne fortune pour nous, d’avoir votre appréciation, général, sur l’état des forces qui vont