VIII

669 Words

VIIIEn portant ma main sur ma poitrine pour y comprimer peut-être un soupir, je sentis à ma boutonnière un gai bouton de rose qui m’avait été offert le matin, à l’entrée de la cour des messageries, par une bouquetière matinale. Je l’en détachai. L’air de la nuit l’avait rafraîchi. Bouton encore fermé le matin, ma rose s’était ouverte, elle avait fleuri et s’était épanouie dans la journée. Pour qui, la pauvre fleur ? Pour un ingrat qui avait oublié même qu’elle fût à lui. C’est égal, je n’étais plus si seul. Ce fut comme un ami que je retrouvai dans le parfum de ma rose, et je m’endormis en le respirant. « Quel exemple les fleurs donnent aux femmes ! me disais-je tout en rêvassant ; en connaissez-vous une qui se retienne de fleurir ? » Nous voici donc partis, le parfum de ma rose et moi,

Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD