ILe visage du colonel avait réfléchi comme un miroir toutes ses impressions. Après avoir obtenu à son début un succès de curiosité, l’histoire de Mme R… avait fini par nous attendrir, et quelques minutes d’un silence sympathique, et en quelque sorte respectueux pour l’émotion du narrateur, avaient accueilli le terrible et singulier dénouement de son récit. Ce silence fut tout naturellement rompu par l’avocat. – Je ne vous plains pas, colonel, lui dit-il ; votre histoire, si lamentable qu’elle puisse paraître tout d’abord, est en somme une des moins désolantes qu’on puisse tirer des abîmes du cœur humain. L’amour peut finir plus mal que par la mort de l’être qu’on aime, et je sais des aventures infiniment moins tragiques qui pourraient laisser sur les lèvres de celui qui aurait à les rac