Les marraines J’arrivai à la gare de Lyon plus mort que vif. Il faut croire que j’avais l’air bien souffrant, car devant moi tous les obstacles s’aplanirent, toutes les portes s’ouvrirent à deux battants, tous les employés furent polis ; le chef de gare lui-même eut l’air attendri lorsqu’il me vit passer. Au bout de quelques minutes j’étais installé dans le meilleur coin d’un « coupé à reculons. » Baptiste faisait enregistrer mes bagages pour Nice, et je ruminais mille souvenirs plus douloureux, plus empoisonnés les uns que les autres, tout en pleurant Paris que je fuyais. Au moment où sonna la cloche du départ, la portière de mon compartiment s’ouvrit brusquement. J’allais maudire l’importun, lorsque je vis, immobile sur le marchepied, une femme jeune, élégante, souriante, bien en chai