Une journée au château Comment, mon cher ami, vous m’aimez assez peu pour me demander « de la copie ? » En vérité, vous me faites de la peine ! Je vous écris à l’ombre de bons vieux arbres ventrus, chevelus, tout habillés de lierre, et vous voudriez que je me rappelasse les piliers de la Bourse ? Vous n’y pensez pas ! En ce moment j’ai devant moi trois routes adorables : celle de droite conduit à un vivier couvert de nénuphars sur lesquels gambadent des sarcelles en quête de libellules ; celle du milieu conduit au château où je dors de neuf heures trente à cinq heures, sans changer un pli de mes draps, où je fais un nombre incalculable de repas, tous les bienvenus, où l’on cause, entendez-vous ? où l’on cause ; il faut aller dans les déserts pour trouver cela ; où l’on est libre, heureux