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Les portes du silence

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Théa, jeune femme au passé tumultueux, débarque dans un monde qui n'est pas le sien : une maison somptueuse où chaque pièce semble cacher un secret. Ethan, héritier charismatique mais arrogant, mène une vie dorée. Pourtant, des relations interdites, des affaires louches, et une mère au bord du gouffre menacent l'équilibre de cette famille à l'apparence parfaite.Malgré leurs différences, Théa et Ethan se rapprochent, attirés comme des aimants. Mais peut-on vraiment tomber amoureux en portant le poids d'un passé aussi lourds ? Alors que leurs mondes s'entrechoquent, ils découvrent qu'ils sont peut-être plus semblables qu'ils ne l'auraient cru.

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Chapitre 1
L'attente dans ma cellule est interminable. Assise sur ce lit d'appoint inconfortable, je scrute la porte guettant le moindre signe d'ouverture. Cela fait maintenant quatre heures que je poireaute, suspendue à un futur aussi flou qu'incertain. Un cliquetis de trousseau brise enfin le silence. Je relève la tête, et comme chaque jour depuis un an, Bertha la Bigleuse se pointe, fidèle à son rôle d'emmerdeuse en chef. Elle arbore son uniforme trop ajusté et bien sûr, cet infâme trait de liner mal posé sur des yeux si rapprochés qu'on jurerait qu'ils se disputent. — Bonjour, Théa. C'est l'heure d'y aller. Sans me presser, je me lève et la suis jusqu'à une pièce exiguë où elle me tend un sac en plastique contenant mes affaires. Je prends mon temps pour remettre mes piercings, enfiler mes bagues et ajuster mon pendentif. — J'espère que c'est la dernière fois qu'on te voit ici, c'est compris ? Je lui lance un regard vide, indifférente à son sermon. En fouillant dans mon sac en bandoulière noir, je trouve mon paquet de cigarettes. J'en coince une entre mes lèvres, impatiente de l'allumer. — Je ne plaisante pas, Théa. C'est déjà la troisième fois que tu... Je la coupe net en rotant bruyamment avant de caler mes écouteurs sur mes oreilles. Agacée, elle soupire et m'escorte jusqu'à la sortie sans insister. Le soleil éclatant après tant de mois enfermée, m'agresse les yeux. Je sors mes lunettes de soleil noires en forme de cœur et les enfile d'un geste théâtral. Une fois dehors, je savoure enfin la clope que j'attendais. La première bouffée m'arrache un soupir de soulagement. Un klaxon me tire brusquement de mes pensées. Je baisse légèrement mes lunettes, intriguée par le spectacle. Une femme, beaucoup trop enthousiaste pour être normale, me fait de grands signes depuis la portière d'une décapotable. Elle porte une chemise bleu ciel impeccable et un pantalon blanc assorti. Ses longs cheveux blonds flottent dans le vent. Elle hurle mon nom comme si je me trouvais dans la ville voisine. Je bascule la tête en arrière et lâche un soupir exaspéré. — Pourquoi moi ? À contrecœur, je finis par avancer vers la voiture. La femme, que je devine dans la quarantaine, saute aussitôt hors du véhicule pour me prendre dans ses bras. Je reste immobile, raide comme un piquet. Les démonstrations tactiles, très peu pour moi. — Maman j'ai faim, et les filles vont m'attendre... La voix geignarde me fait enfin remarquer la présence d'une adolescente assise à l'arrière de la décapotable. Elle ressemble à la femme qui me serre un peu trop fort, rajeunie de plusieurs décennies. Elle a laissé ses longues jambes dépasser négligemment sur la portière fermée, son attitude trahissant un ennui palpable. La femme, que je suppose être sa mère, se retourne avec un soupir agacé. — Lily, s'il te plaît, dis au moins bonjour à Théa. Lily lève les yeux au ciel avant de me saluer d'un vague geste de la main, à peine poli. La mère, imperturbable, se tourne de nouveau vers moi, débordante d'un enthousiasme presque contagieux. — Je suis si contente de te voir enfin, ma chérie ! Depuis le temps que tout le monde t'attendait... — Y a que toi, maman... La mère ignore la remarque acerbe de sa fille, gardant un sourire crispé. — Allez, monte, tu dois mourir de faim. Alice a préparé un repas et crois-moi, sa viande est la meilleure de toute la ville. Elle reprend place au volant pendant que je me glisse en silence sur le siège passager, ma cigarette toujours coincée entre mes doigts. Je tire une bouffée lente, savourant un court répit. Elle me lance un coup d'œil en coin avant de reprendre sur un ton faussement enjoué. — Eh bien, c'est une chance que le toit soit ouvert, n'est-ce pas ? Je garde le silence, le regard perdu au loin. — Au fait, je m'appelle Juliette, mais tu peux m'appeler Juju si ça t'amuse. À l'arrière, Lily grimace avec une intensité qui frôle le dramatique. — Pitié, Théa, ne fais jamais ça. Un sourire fugace se dessine sur mes lèvres. Juliette met le moteur en marche, indifférente à l'atmosphère tendue, et nous démarrons. Après ce qui m'a semblé une éternité, la voiture s'arrête devant une immense maison entourée d'arbres majestueux. Le genre d'endroit qu'on voit dans les magazines ou les films et jamais en vrai. Une petite armée de jardiniers s'affaire autour de l'allée, taillant les haies à la perfection et arrosant méticuleusement les massifs fleuris. Juliette bondit hors de la voiture, presque en train de sautiller d'excitation. Lily, plus lente, la suit d'un pas traînant. Je descends à mon tour, tirant une dernière fois sur ma cigarette avant de l'éteindre contre un muret impeccablement blanc. Quand je franchis la porte d'entrée, je suis frappée par l'immensité du lieu. L'intérieur est un mélange de grandeur et de luxe ostentatoire, des lustres scintillants suspendus à des plafonds si hauts qu'ils pourraient toucher le ciel. Les sols en marbre brillent et chaque détail de la décoration semble avoir été soigneusement sélectionné pour impressionner. Glissant mes lunettes de soleil sur le sommet de ma tête, je jette un regard circulaire, légèrement déconcertée par cette opulence. — Alors, comment trouves-tu notre décoration ? La voix de Juliette résonne, pétillante, comme si elle attendait des applaudissements. Je reste silencieuse, impressionnée malgré moi, mais déterminée à ne pas lui donner cette satisfaction. — Allez, suis-moi, je vais te faire visiter. Juliette ne me laisse pas le choix et me guide à travers la maison, débordante d'énergie. Elle commence par un salon immense, tout de blanc immaculé, si impeccable qu'on hésiterait à y poser un pied. Ensuite, elle m'entraîne vers l'arrière, où un jardin démesuré s'étale à perte de vue. Une piscine scintille sous le soleil, accompagnée d'un jacuzzi luxueux encadré de transats. — Impressionnant, non ? ajoute-t-elle fièrement, sans attendre de réponse. Nous descendons au sous-sol, où une salle de jeux suréquipée trône, avec un bar intégré et une table de billard flambant neuve. — Mon mari adore y recevoir ses amis. À l'étage, elle me montre les différentes chambres : celle de Lily, ornée de posters et d'un désordre typique d'adolescente, puis celle d'Ethan, dont la décoration est plus épurée et celle qui sera la mienne impeccablement rangée. Elle s'arrête devant une porte close. — Et voici le bureau de mon mari. Personne n'a le droit d'y entrer, même moi. Son ton se veut léger, mais je perçois un soupçon de gêne. Enfin, elle me montre la suite parentale, une pièce si grande qu'elle pourrait être un appartement à elle seule. Nous redescendons ensuite dans la cuisine, où une femme que je suppose être Alice s'affaire à la vaisselle. Son tablier est couvert de petites taches de nourriture, mais son expression est concentrée, comme si elle était dans son monde. Nous continuons jusqu'à la salle à manger. Un banquet impressionnant nous attend sur une table en bois massif, recouverte de plats plus alléchants les uns que les autres. — Allez, assieds-toi, tu dois avoir envie de tout goûter ! Je m'exécute, intriguée. Pourtant, un détail me frappe immédiatement. Malgré la taille de la maison et la mention de sa famille, nous ne sommes que deux autour de cette immense table. — Tu dois te demander où se trouve le reste de la petite famille, non ? commence-t-elle, comme si elle lisait dans mes pensées. Eh bien, Lily est sortie manger avec ses amies, Ethan aussi, et mon mari est pris par un rendez-vous d'affaires. Sa voix vacille légèrement, trahissant une pointe de tristesse qu'elle tente de dissimuler derrière un sourire. — Allez, mangeons. Elle s'assoit face à moi, ses yeux pétillants d'un enthousiasme un peu forcé. Le repas touche à sa fin et je ne peux plus rien avaler. Juliette n'avait pas menti cette viande est la meilleure que j'ai jamais mangée. Je me lève, hésitante. — Est-ce que je peux aller dans ma chambre ? Juliette relève la tête, visiblement surprise, mais son sourire revient aussitôt. — Oh, mais bien sûr ! Tu es ici chez toi, ma chérie. Je lui adresse un sourire forcé en guise de remerciement avant de quitter la salle à manger. Je grimpe lentement l'escalier. Une fois arrivée à l'étage, un détail m'échappe, je ne me souviens plus laquelle des portes est censée être ma chambre. Toutes se ressemblent, alignées comme des clones sur ce long couloir. J'hésite un instant entre deux portes. Finalement, je tente ma chance et pousse l'une d'elles. Ce que je découvre de l'autre côté, j'aurais préféré ne jamais le voir. Un garçon que je suppose être Ethan est en plein ébat avec une fille brune qui laisse échapper des gémissements incontrôlés. Puis, d'un coup, leurs regards furieux se braquent sur moi. — Dégage ! La voix d'Ethan résonne dans la pièce et avant que je ne puisse réagir, il attrape un objet et me le lance au visage. Je recule précipitamment, refermant la porte d'un coup sec. Mon cœur bat à tout rompre, et je secoue la tête, tentant désespérément de chasser ces images de mon esprit. Je me dirige vers la deuxième porte, cette fois plus prudente. Quand je l'ouvre, un soupir de soulagement m'échappe, c'est enfin la bonne. Je pose mon sac sur le sol, inspectant rapidement les lieux. Le lit trône au centre, immense et moelleux. Sans réfléchir davantage, je m'écroule dessus et plonge instantanément dans un sommeil profond. Je me réveille dans l'obscurité, un peu désorientée. La pièce est plongée dans le silence, à peine troublé par le faible tic-tac d'une horloge. Je tourne la tête et vois le réveil posé sur la table de chevet indiquant 2 h 00 du matin. Je m'assois au bord du lit, frottant mon visage d'une main lasse. La fatigue est toujours là, mais l'envie de rester allongée m'a quittée. Je me lève et m'approche de la fenêtre. La vue donne sur l'immensité du terrain, baigné par une pâle lumière lunaire. Mon regard se fixe sur la piscine, dont l'eau dégage une fine vapeur sous l'effet du chauffage. Je me dirige vers la grande armoire de la chambre et l'ouvre. Une rangée de vêtements soigneusement disposés m'attend. Une chose me frappe immédiatement, tout est rose. Je fronce les sourcils perplexe, mais décide de ne pas chercher à comprendre. J'attrape un maillot de bain deux pièces au hasard, glisse mon paquet de cigarettes dans ma main, et quitte la chambre en silence. Je descends les escaliers sans faire de bruit et atteins l'extérieur, où l'air frais de la nuit me fait frissonner. La piscine m'appelle et sans attendre, je plonge dans l'eau chaude. La sensation est instantanément apaisante. L'eau m'enveloppe comme un cocon, chassant toute pensée parasite. Je nage jusqu'à l'autre bord avant de m'adosser au rebord, le visage tourné vers les étoiles. Je tends la main vers mon paquet de cigarettes resté à proximité. J'en sors une, la coince entre mes lèvres et l'allume. Je tire une longue bouffée, laissant la nicotine se mêler à la tranquillité de la nuit. Pour la première fois depuis des lustres, je ne pense à rien d'autre qu'au moment présent. Une éclaboussure soudaine me tire de ma tranquillité. Une personne que je n'ai pas entendue arriver saute en bombe dans la piscine. Je regarde ma cigarette trempée avec une moue de dégoût avant de jeter un coup d'œil à mon paquet. Heureusement, le reste semble intact. J'en sors une nouvelle, l'allume et attends patiemment que le mystérieux perturbateur émerge de l'eau. La tête d'Ethan apparaît, ruisselante, un sourire satisfait étirant ses lèvres. — Ça, c'est pour m'avoir dérangé tout à l'heure, lance-t-il, triomphant. Je tire une bouffée, les yeux mi-clos, agacée. — On t'a jamais dit qu'il y avait des serrures aux portes ? Il commence à nager, traversant la piscine avec une fluidité nonchalante. — Si, mais... il se tourne légèrement vers moi, un sourire narquois sur le visage ... la peur de se faire prendre, c'est plus excitant. Je lève un sourcil, peu convaincue, avant de souffler un nuage de fumée. — C'est pour ça que t'étais énervé ? Ethan continue ses longueurs, mais à son troisième passage, il change de trajectoire et se rapproche lentement de moi. Lorsqu'il arrive à ma hauteur, il s'accoude sur le rebord, juste à côté, son visage beaucoup trop près du mien. — Peut-être. Ou peut-être que je n'aime juste pas que tu te mêles de mes affaires, dit-il avec un ton faussement sérieux, ses yeux pétillants de malice. Je le fixe, impassible, sans chercher à reculer. — Eh bien, reste en dehors des miennes, alors. Un silence s'installe, ponctué par le doux clapotis de l'eau autour de nous. Ethan finit par éclater de rire, repoussant l'eau de ses mains trempant une nouvelle fois ma cigarette. — Pas mal. Je crois qu'on va bien s'entendre, toi et moi. Il finit par sortir de la piscine et je lève les yeux au ciel exaspérée.

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