« Je t’expliquerai… ». Cette phrase-là, Pierlot l’a déjà entendue, ressassée bien souvent, et reprise à son propre compte. Il devine qu’au-delà d’un mystère ou un secret, elle marque surtout l’embarras, un doute dont la pensée n’a pas encore pu s’affranchir, ni sereine ni accablée. Brûlante braise, goût de cendre.
La porte fermée, on dirait que le silence de Zimmer a laissé dans la pièce une horde de fantômes. Chacun a les siens. On les traîne derrière soi, bienveillants ou non. Parfois on en prête quelques-uns aux amis qui vous veulent du bien, confidences prodigues d’embarras. Dissimulés derrière leurs voiles diaphanes, sans visages ni paroles, c’est par leurs mouvements étourdissants qu’ils hantent l’esprit, entraînant l’imagination dans des courses extravagantes, vertigineuses, au bor
