V En route pour l’Italie Sylvain et sa sœur avaient passé dans la grange une nuit fort agitée par des rêves pénibles : l’un s’était cru, à plusieurs reprises, précipité de trapèzes situés à des hauteurs incommensurables, tandis que l’autre n’avait cessé d’être obsédée par les refrains monotones d’un véritable orchestre d’orgues de Barbarie. Les deux enfants furent réveillés en sursaut par la grosse voix de Mosco qui leur criait aux oreilles : « Allons, debout, fainéants ! » Ils se frottèrent les yeux dans un premier moment de surprise, étonnés de se trouver couchés sur la paille, dans une grange inconnue qu’éclairait à peine de ses lueurs rougeâtres la lanterne fumeuse allumée par le saltimbanque. Il fallut un nouvel appel de Mosco pour les rappeler à la réalité, et tous deux se levèren