V Donatien, ramassé, trapu, avait une chevelure d’un blond fauve. On ne pouvait trouver en lui aucun des signes extérieurs dont la réunion constitue cet indéfinissable ensemble de qualités que l’on est convenu d’appeler la distinction. Honteux de sa force physique, il aurait voulu avoir les épaules moins larges et les mains plus fines. Dans le cours de ses études, au quartier Latin, il avait contracté des allures cavalières qui le gênaient dans le monde. L’extrême délicatesse de ses sentiments intimes n’apparaissait qu’aux yeux des physionomistes exercés. L’œil d’un gris bleu, mobile et vif, sous un sourcil proéminent, semblait plutôt malin que tendre ou rêveur. La bouche grande, la lèvre charnue, sans netteté dans les contours, eût indiqué une certaine bonté native, avec des tendances se