XI En rentrant chez lui, le docteur trouva une lettre de son ami Boisselin. Il l’ouvrit avec une certaine appréhension. Le contenu de la lettre justifiait amplement ses craintes. « Cher, écrivait Boisselin, j’apprends par le plus grand des hasards que tu es encore de ce monde et que tu coules des jours médiocres dans cette vallée de larmes. J’arriverai demain chez toi pour t’en féliciter. Je ne te dissimulerai pas que j’ai besoin d’un repos de quelques jours à la campagne. Le ministre m’a confié un travail important et quelques missions délicates. Je m’en suis tiré à mon honneur, et maintenant j’ai droit à un congé. Il faut que j’aille m’enterrer dans quelque retraite bien isolée. Figure-toi qu’à Paris, aussi bien qu’à Vienne ou à Saint-Pétersbourg, je ne trouverais pas où me cacher. On