Chapitre 6

1952 Words
Tiziana Je me rendis à la porte et l’ouvris le cœur battant. Giorgio se présenta devant moi et sa carrure envahit entièrement mon champ de vision. Mon regard croisa le sien et j’eus l’impression qu’il était un lion prêt à déchiqueter sa proie. - Où est-il ? s’écria Giorgio en me bousculant et en rentrant dans l’appartement. - Pardon ? demandai-je d’un ton stupéfait. - Où est-il ? cria à nouveau Giorgio avec le regard qui lançait des éclairs. Il se rendit dans ma chambre en grandes enjambées. Je le suivis le cœur en ébullition. Il parcourut la chambre rapidement des yeux et s’approcha de l’armoire qu’il ouvrit brusquement. Il le ferma et ouvrit frénétiquement la porte fenêtre qui menait au balcon et y jeta un bref regard. Il referma la porte et retourna au salon en me bousculant. - Je suis certain que tu n’étais pas seule quand je t’ai eue au téléphone tout à l’heure ! tonna Giorgio. Avec qui étais-tu ? dit-il en se rapprochant de moi d’un air menaçant. - Euh euh, je t’ai pourtant dit que j’étais toute seule, dis-je d’une voix tremblante. - Et moi, je ne te crois pas ! tonna Giorgio. Tu n’étais pas seule. Il était maintenant face à moi et me regardait d’un air fixe. On aurait dit qu’il voulait sonder mon âme. - Tiziana, je vais te le demander une dernière fois, AVEC QUI ÉTAIS-TU ? scanda Giorgio en saisissant énergétiquement mon poignet. Il le serra tellement fort en maintenant son regard féroce ancré au mien. - Euh, euh, balbutiai-je sans oser ajouter un mot. - Tu vas me répondre tout de suite, ne me fais pas perdre patience, hurla Giorgio en me bousculant violamment contre le mur. J’eus une grimace de douleur et cela ne sembla l’émouvoir pour rien au monde. - J'ATTENDS, reprit Giorgio. - Euh, euh, j'étais avec la voisine d'en face, lâchai-je finalement d'une voix craintive. - Quoi ? Quoi ? Que t'ai-je dit à propos de cette fille ? demanda Giorgio avec fureur. - Mais Giorgio, tu ne la connais même pas ? m'exclamai-je. En plus, c'est elle qui est venue à moi. - Que voulait-elle ? demanda-t-il en maintenant son air sévère. Tu n'avais pas à la laisser entrer ! - Que devais-je faire ? Elle s'est présentée toute souriante à ma porte avec un petit présent. Elle est venue juste pour une salutation rapide, rien de plus. D'ailleurs, elle n'avait pas beaucoup de temps, elle devait se rendre au travail. - Tu ne devais pas la laisser entrer, c'est peut-être un bandit qui fait partie d'un gang. Elle est peut-être venue en éclaireur pour ensuite venir te cambrioler avec sa b***e, dit Giorgio. - Mais Giorgio, que racontes-tu ? m'écriai-je. - Tu m'as en plus dit qu'elle était noire ! - Giorgio, quels sont ces propos ra.cistes ? Je ne te reconnais pas ! m'exclamai-je horrifiée. Giorgio lâcha à ce moment sa prise et sembla se ressaisir. Il passa une main dans ses cheveux et eut une expression honteuse au visage. - Désolé, cela m'a échappé. En fait, je n'apprécie pas le fait que tu essaies de te lier à cette fille, je n'ai rien contre elle, mais notre cercle d'amitié nous suffit. - Giorgio, t'es-tu jamais posé la question de savoir si je n'avais pas besoin d'avoir mes amis à moi ? - Qu'essaies-tu de me dire ? Que tu n'apprecies pas mes amis ? demanda giorgio d'un air dubitatif. - Ce n'est pas ce que j'ai dit Giorgio, j'essaie de te faire comprendre que je ne connais personne ici à part les tiens, j'aurais aussi besoin de me faire mes amitiés à moi, me créer mon petit monde à ... - Tu n'en as pas besoin Tiziana, tu n'en as pas besoin, me coupa Giorgio d'un ton brusque. Je suis là moi, si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis là, je saurais t'orienter d'accord ? J'hochai simplement la tête en me demandant dans quoi m'étais-je fourrée. - Bébé, je t'aime tellement et tu es toute seule ici loin de ta famille, je me sens en quelque sorte responsable de toi et je veux t'éviter de mauvaises rencontres, tu comprends ? J'hochai à nouveau la tête et ressentis à cet instant une douleur dans mon poignet que Giorgio avait serré avec force. Je me mis à le secouer délicatement pour essayer d’alléger la douleur. Le regard de Giorgio s’obscurcit à cet instant et il se rapprocha de moi et me prit dans ses bras. - Désolé chérie, je ne sais pas ce qui m'a pris, s'excusa Giorgio d'une voix contrite. Pardonne-moi bébé. - Tu avais pourtant promis, m'exclamai-je avec des larmes dans la voix. - Je sais bébé, j'ai perdu la raison quand je me suis rendu compte que tu me mentais certainement. J'ai pensé que tu étais avec ton amant. Excuse-moi bébé, mais je ne veux pas te perdre. - Tu m'avais promis Giorgio, repris-je d'une voix triste. - Pardon bébé, pardonne-moi, s'exclama Giorgio en essayant de me serrer dans ses bras. Je le repoussai violemment, mais il était bien plus fort que moi et il réussit à me serrer très fort contre lui pendant que j'éclatais en sanglots. - Pardonne-moi bébé, pardonne-moi bébé, pardonne-moi bébé, répétait incessamment Giorgio pendant que mes larmes ne voulaient pas tarir. Je réussis enfin à me calmer et Giorgio me guida vers le fauteuil au salon. - Attends-moi une minute, je reviens, dit Giorgio en se rendant vers la cuisine. Il revint dix minutes plus tard avec un morceau de glaçon recouvert par une étoffe. Il me posa délicatement sur le poignet endolori en me regardant avec les yeux doux. - Ça ira mieux, tu verras, désolé encore bébé, dit-il en alternant le glaçon et des baisemains sur le poignet endolori. Il passa l'après-midi chez moi à me demander pardon et s'en alla plus tard dans la soirée. Je restai assise sur la même place à fixer le vide. Ce n'était pas la première fois que Giorgio avait des gestes violents vis-à-vis de moi. Caroline Nous étions assis en classe, Alessandro et moi en attente du prochain cours. Il était 9 h et nous n'avions qu'un seul cours aujourd'hui. - Ça se passe bien à l'appart ? demanda Alessandro. - Oui ça va, merci encore pour tout, dis-je à Alessandro d'un ton reconnaissant. - Tu ne vas pas me remercier toute ta vie Caro, ce n'est pas comme si je te payais moi le loyer, rétorqua Alessandro. - Haha, je sais. - Je suis content que tu t'y plaises. - Tu te souviens de Tiziana ? - Bah, oui, ta voisine que j'ai rencontrée sur le pas de la porte. Je lui racontai ma visite chez Tiziana. - Étrange, marmonna Alessandro, je n'ai peut-être pas eu le temps d'échanger avec elle la dernière fois, mais si elle avait pris la peine de te donner un coup de main et ensuite t'apporter un gâteau pour te souhaiter la bienvenue, c'est tout de même bizarre qu'elle t'ait presque foutu à la porte. - Justement, elle me semblait au bord de la panique chaque fois que son téléphone se remettait à vibrer. Il avait dû vibrer pendant de longues minutes avant qu'elle ne décroche sous mon regard insistant. Je lui racontai la visite de cet homme grand de taille, telle une armoire, qu'elle avait reçue. - Hum, je ne veux pas faire de jugements hâtifs, mais il serait mieux de l'éviter, on n'est jamais assez prudents dans cette vie. - T'inquiète, j'en ai bien l'intention. Le professeur entra sur ces faits mettant ainsi un terme à notre conversation. Le cours débuta et très vite, nous nous perdîmes dans les explications de l'enseignant. - Tu bosses ce soir ? demanda Alessandro en rangeant ses effets. - Euh, pas du tout, je vais en profiter pour réviser. - Je vois, je pensais qu'on pourrait se prendre un apéritif ou carrément manger un morceau ensemble, tu es toujours super occupée. - Euh, euh, je ne sais pas. Comme tu l'as si bien dit, je suis toujours occupée et justement, quand j'ai un peu de temps libre, je préfère l'utiliser pour étudier. Alessandro eut un air tellement déçu que je me sentis presque coupable. - C'est bon, on peut y aller, mais je ne compte pas m'éterniser. Un large sourire se forma sur les lèvres d'Alessandro à ces mots. Nous sortîmes de la fac avec un groupe d'étudiants. Nous nous séparâmes bien vite et avec Alessandro, nous nous rendîmes vers le parking de l'université. Alessandro m'amena dans un local assez sympa, pas très loin de la fac. Je ne fus pas surprise de reconnaitre certains visages. - Tu te plais en Italie ? demanda Alessandro. - Hum, disons que je m'y suis habituée, mais je dois admettre être impatiente de retrouver ma terre natale. - Je vois. Tu prévois y aller ? - Oui, en fait, j'espère y aller. Ma cousine et meilleure amie se marie au mois d'août et j'espère vraiment y assister. On continua à papoter gaiement pendant presqu'une heure. Au moment de régler la note, je pris mon portefeuille et Alessandro s'y opposa fermement. - Non ma belle, c'est moi qui t'invite, j'insiste, dit Alessandro avec un sourire. On sortit du restaurant et Alessandro me prit le bras. Un petit malaise m'envahit à cet instant. Je m'entendais super bien avec Alessandro, mais j'évitais généralement de me retrouver seule à seul avec lui. Alessandro laissa enfin ma main pour m'ouvrir la voiture. Je m'y installai pendant qu'il en faisait le tour. Il s'installa sur son siège et tourna le regard vers moi. Il resta un long moment à me regarder dans les yeux sans rien dire avant de démarrer enfin la voiture. - J'ai passé un bon moment, dit enfin Alessandro en me jetant un bref regard. - Oui moi aussi, répondis-je avec un sourire forcé. Tu sais, je me sens vraiment bien en ta compagnie, j'apprécie énormément notre amitié. Après ma phrase, une atmosphère froide s'installa dans la voiture. Je me tournai vers la vitre et observai le paysage défiler. J'avais l'impression que le trajet était encore plus long qu'à aller, car il nous fallait retourner au parking de la fac pour que j'y récupère ma carcasse. Le reste du trajet se fit en silence et Alessandro gara enfin devant ma voiture. - Bon, merci encore pour l'apéritif, dis-je avec précipitation en descendant de voiture. À ma grande surprise, Alessandro descendit à son tour de la voiture et se rapprocha à grands pas de moi. Malheureusement, ma voiture datant de l'antiquité n'avait pas le déverrouillage automatique. Je devais l'ouvrir à l'aide de ma clé. J'étais en train de l'introduire dans la serrure de la voiture quand je sentis une main saisir fermement la mienne. Alessandro me prit par le poignet et me tourna vers lui. - Caro, dit-il d'une voix rauque. Caro, répéta Alessandro en ancrant son regard au mien. Il prit ensuite mon visage en coupe et comme dans un film, je le vis rapprocher lentement son visage du mien. - Ale, que.. que... fais-tu ? haletai-je pendant qu'Alessandro saisissait fermement mes lèvres dans un doux b****r. Je me laissai aller à cette douce sensation à laquelle j'avais rêvé dans mon subconscient sans jamais oser me l'avouer. Alessandro continua l'exploration de ma bouche pendant que je cherchais à me ressaisir, en vain. Je réussis avec énormément de difficulté à sortir de cette aura de volupté dans laquelle Alessandro m'avait enveloppée et le repoussai de toutes mes forces. - Non Ale... hurlai-je en reprenant totalement mes esprits. Je déverrouillai ensuite la voiture la main tremblante et m'y engouffrai sans plus jeter le moindre regard vers Alessandro.
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