Episode 14

2527 Words
Caroline J'étais en chemin pour la fac. J'appréhendais un peu ma rencontre avec Alessandro. J'espérais qu'il me laisserait l'occasion de lui expliquer que ce b****r n'avait aucune importance. J'entrai en classe quand le professeur avait déjà commencé la leçon. Je me faufilai discrètement jusqu'à ma place près d'Alessandro. Je m'assis discrètement près de lui et essayai de croiser son regard. Il regardait résolument dans la direction du professeur. - Bonjour Alessandro, chuchotai-je courageusement. Il détourna enfin la tête et posa le regard sur moi. Nos yeux s’accrochèrent un bref moment. - Bonjour Caroline, lâcha-t-il avant de reporter son attention sur le professeur. Je le regardai de profil un bref moment avant de soupirer. Il semblait tellement rigide dans sa posture qu'il était évident qu'il n'était pas à son aise. Le premier cours se déroula dans le silence le plus absolu. Je n'osai pas lui adresser la parole. Je ne savais pas qu'Alessandro pouvait être aussi sévère. Nous restâmes à nos places à attendre le prochain professeur. Il avait l'habitude de me proposer de prendre un café durant les pauses, ce qu'il ne fit pas. Le prochain professeur arriva et le cours se déroula dans les mêmes conditions que le précédent. - Nous en avons terminé pour aujourd'hui, n'oubliez pas de relire le chapitre15 pour le prochain cours, dit le professeur en concluant le cours. Les étudiants se levèrent activement et commencèrent à sortir de l'amphi, certainement pour se rendre pour la plupart d'entre eux à la cantine. Alessandro se leva à son tour et se mit à rassembler ses effets. - Euh Alessandro, euh, si tu as deux minutes à m'accorder, j'aimerais m'entretenir avec toi. Il suspendit son geste un bref moment avant de reprendre. - Sans problème, répondit-il enfin. Son visage était tellement fermé que j'en avais quasi peur de l'affronter. - On pourrait parler dans la voiture, dit-il enfin en se tournant vers moi. - D'accord, répondis-je d'une petite voix. J’apprêtai rapidement mes effets et nous sortîmes de l'amphi. - J'ai garé juste là, derrière la file de voiture à notre droite, m'indiqua Alessandro un endroit précis. - Pas de soucis, répondis-je. Nous étions maintenant installés dans la voiture. Un lourd silence régnait dans l'habitacle. - Je t'écoute, parla enfin Alessandro, rompant ce silence embarrassant. Je pris mon souffle un long moment avant de me lancer. - Euh, euh, Ale, je tenais avant tout à m'excuser pour la scène de vendredi dernier avec Thomas. Je ne sais vraiment pas ce qui lui est passé par ... - Caroline, l'as-tu embrassé ? me coupa rudement Alessandro. - Ale, s'il te plaît laisse-moi tout t'expliquer ? En fait... - Caroline, gronda cette fois Alessandro, je t'ai posé une question et j'attends une réponse ! - En fait, euh... oui, mais s'il te plait, laisse-moi tout t'expliquer, le suppliai-je. - Je t'écoute Caroline, marmonna Alessandro d'une voix désabusée. Je pris une profonde inspiration. - Te rappelles-tu m'avoir demandé de mettre au clair ma relation avec Thomas ? Eh bien, j'avais décidé de le rencontrer pour lui demander de cesser de m'importuner. Nous nous étions rencontrés dans un bar et j'avais été claire avec lui, je lui avais demandé de me laisser en paix. Il avait semblé compréhensif, mais à la sortie du bar, il m'avait volé ce b****r par surprise. - Je vois, répondit Ale d'un air pensif. L'as-tu immédiatement repoussé ? - Euh, euh, en fait, pas immédiatement, répondis-je honteusement. Je préférais être totalement sincère avec lui. - Pourquoi ? demanda Alessandro en me fixant cette fois dans les yeux. - Disons qu'il m'a surprise dans un premier temps, mais quand je me suis remise de mes émotions, je l'ai repoussé. Alessandro resta silencieux un bref moment. - L'aimes-tu encore ? demanda-t-il enfin en fixant un point au loin. - Ale, dis-je en tournant délicatement sa tête vers moi, Thomas est de l'histoire ancienne, c'est avec toi que je veux être. Je savais que je n'avais pas vraiment répondu à sa question, mais je savais aussi au fond de moi que je ne retournerai pas avec Thomas. Je me sentais bien avec Ale. Il est d'ailleurs le seul avec qui j'éprouvais le besoin de vivre quelque chose. Ce weekend loin de lui, sans entendre sa douce voix au téléphone, ses mots d'amours, sa tendresse, m'avait semblé interminable. - Ale, je me sens bien avec toi et je ne veux pas perdre ce que nous vivons tous les deux, je te veux toi ! Je rapprochai progressivement ma tête de la sienne et je vis avec soulagement qu'il n'avait pas de mouvement de recul. Je pris doucement ses lèvres contre les miennes et après quelques secondes, je vis Alessandro répondre timidement à mon b****r. Quelques instants après, le b****r devient enflammé tandis qu'Alessandro me dévorait les lèvres avec passion. Je laissai échapper un profond soupir de bien-être et répondis à son b****r avec la même vigueur. Alessandro lâcha mes lèvres et descendit au niveau de mon cou. Il y parsema de petits baisers pendant que je me perdais dans un océan de plaisir. Je me mis à haleter honteusement. Ale reprit mes lèvres dans un b****r endiablé et nous dûmes nous séparer quelques minutes plus tard à bout de souffle. Alessandro desserra lentement son étreinte et me regarda dans le blanc des yeux. - Tu es sûre de toi ? demanda-t-il enfin. - Oui, répondis-je en hochant vigoureusement la tête. Un large sourire se forma sur ses lèvres, illuminant ainsi son visage. Comme ce sourire m'avait manqué ! On resta dans notre petite bulle durant toute la pause, nous n'avions même pas déjeuné. - On devrait retourner en cours, s'écria Ale en regardant sa montre. - T'as raison. Nous reprîmes le chemin de l'amphi main dans la main. Nous nous jetions de temps en temps des petits coups d’œil complices durant le cours. Après le cours, nous fîmes un petit tour en amoureux au centre-ville et nous arrêtâmes dîner. - Tes parents ne t'attendent pas ? - T'inquiète, j'ai envoyé un message à ma mère pour l’informer que je rentrerai plus tard ce soir, répondit allègrement Ale. On mangea dans la bonne humeur avant de se séparer quelques heures plus tard au pied de mon immeuble. On échangea un long b****r avant que je ne descende de la voiture. Je rentrai dans l'immeuble pendant qu'Alessandro démarrait et s’éloignait au loin après m'avoir envoyé un b****r de la main. Je montai les marches de mon appartement et fus tentée de m’arrêter chez Tiziana pour lui demander si tout allait bien, mais je craignais de la déranger. J'entrai enfin dans mon appartement et me dirigeai immédiatement aux toilettes pour me débarbouiller. J'enfilai le pyjama et me couchai sur mon lit. Je reçus à cet instant un message d'Ale. " Ciao amore, je suis bien arrivé à la maison et tu me manques déjà". " Haha Ale, attention de devenir accro", répondis-je en souriant. " Trop tard bébé" répondit Alessandro en ajoutant des émoticônes de cœur. Son message me réchauffa le cœur, mais je ne pus m’empêcher d'éprouver un petit malaise. Je décidai de ne pas répondre. Je me mis à parcourir ma messagerie et décidai de bloquer le numéro de Thomas. Je savais que cela ne m'empêcherait pas de le revoir, car dans la ville de Brescia, nous étions une petite communauté de camerounais, nous nous connaissions tous ou presque et nous retrouvions très souvent dans des occasions spéciales : anniversaire, soutenances, baptêmes ecc... Après ce jour, Alessandro et moi étions inséparables. Nous passions la majeure partie de notre temps ensemble, nous nous séparions généralement quand je devais aller bosser. - T'es où bébé ? demanda Alessandro d'une voix un peu inquiète. - J'arrive chéri, je ne suis plus loin. Alessandro organisait une soirée chez lui avec des amis à lui. Il avait vraiment insisté que je sois de la partie. Je n'étais pas particulièrement enthousiaste d'y participer, car je ne les connaissais pas. Je jetai un bref coup d’œil au navigateur et vis que je n'étais plus loin de chez lui. Je garai la voiture devant cette modeste villa et en descendis. Je n'eus pas le temps de sonner que je vis Alessandro débarquer. Il vint vers moi et saisit mes lèvres dans un doux b****r. - Ça va ? murmura Ale d'une voix douce en collant mon front au sien. - Ça va, répondis-je. Il prit ensuite ma main et me guida à l'intérieur de leur domicile. - Je vous présente Caroline, dit Alessandro quand nous fîmes notre entrée dans leur salon. - Salut à tous, répondis-je timidement. Il y avait près de 10 personnes présentes dans la pièce. Vu la proximité entre certaines personnes, je pouvais aisément imaginer qu'il y' en avait qui étaient en couple. Alessandro me présenta à tous : Marco, Paola, Veronica, Paolo, Patrizia, Luigi, ecc... Je ne saurai retenir les noms de tous. Certains me saluèrent froidement pendant que d'autres étaient chaleureux. - Viens, je vais te présenter aux parents, ils se sont retirés au sous-sol pour avoir un peu de tranquillité. Mon cœur se mit à battre à ces mots. Je n'avais pas pensé rencontrer ses parents et sincèrement, j'aurais préféré ne pas le faire. - D'accord, répondis-je un peu à contrecœur. Alessandro ralentit un moment et fronça les sourcils en me regardant attentivement. - Y'aurait-il un problème ? demanda-t-il sans me lâcher du regard, - Euh, pas du tout, répondis-je. Il me regarda encore un petit moment avant de poursuivre son chemin. Nous descendîmes une dizaine de marches et nous trouvâmes dans une petite pièce meublée. Ses parents étaient assis côte à côte et regardaient un film à la télé. - Papa, maman, je vous présente Caroline, dit Alessandro en me tenant fermement la main. - Bonsoir Caroline et bienvenue, me salua sa maman avec un sourire bienveillant aux lèvres. - Bonjour madame, répondis-je en m'efforçant de sourire. - Appelez-moi Emilia, me rectifia la maman d'Alessandro. - Et moi Carlo, répliqua son papa avec un large sourire aux lèvres. - D'accord, répondis-je en souriant faiblement. - On va monter rejoindre nos amis, intervint Alessandro en ce moment. - D'accord, passez une bonne soirée, et Caroline, enchantée de vous avoir connu. - Moi de même, répondis-je. Nous remontâmes rejoindre les amis d'Alessandro. Ils semblaient s'être déjà mis à l'aise. Ils avaient ouvert des bouteilles de vins et de bières et conversaient bruyamment. Alessandro prit place sur le divan et tapota la place auprès de lui. Je le rejoignis silencieusement. Il me fit un petit b****r sur les lèvres avant de se saisir d'une bière sur la table et de l'ouvrir. - T'en veux une ? demanda Alessandro. - Non merci, je préfère du coca. Alessandro me servit un verre et me le passa. On commanda par la suite des pizzas qui arrivèrent près de 45 minutes plus tard. La conversation avec ses amis se porta sur les faits divers, égayés de temps en temps par des blagues. J'avais de la peine à en rire parce que je ne les comprenais pas pour la majeure partie. J'étais certes en Italie depuis des années, mais j'avais toujours majoritairement côtoyé des africains, du coup, je me sentais un peu perdue dans le monde d'Alessandro. Ses amis et ses copines s'embrassaient parfois à pleine bouche et cela me semblait excessif. Alessandro essayait parfois de faire la même chose avec moi, mais je le repoussais gentiment, lui concédant un léger b****r sur les lèvres. Il me regardait par la suite avec des yeux interrogateurs. La soirée se déroula bien tout de même. Alessandro était heureux auprès de ses amis et c'était le plus important en fin de compte. Aux environs de minuit, certains de ses amis commencèrent à prendre congé. À une heure du matin, ils étaient tous partis après avoir donné un coup de main pour ranger les choses les plus importantes. Je restai avec Alessandro nettoyer la maison et laver le peu de couverts que nous avions utilisés. Ale se laissa tomber sur le divan et m'entraîna à sa suite. Je tombai lourdement sur lui et Alessandro me serra fortement dans ses bras. - C'était une belle soirée, tu ne trouves pas ? demanda Alessandro. Je lui dis la vérité maintenant ou j'attends encore un peu ? me demandai-je en riant sous cape. - Pas mal, répondis-je simplement. - T'as pas aimé ? me demanda Alessandro en me fixant attentivement. - Disons que c'est un peu différent de ce que j'ai l'habitude de faire avec mes amis. - Je vois, répondit simplement Alessandro. - Wowww Ale, il faut que j'y aille là, dis-je en regardant ma montre, il est déjà deux heures. - J'espérais que tu passerais la nuit ici avec moi, répondit Alessandro d'une voix douce. Je ne sus que répondre sur le coup et Alessandro me prit le visage en coupe et saisit fermement mes lèvres. Je me laissai immédiatement aller et répondis à son b****r. Alessandro accentua le b****r et inséra sa langue dans ma bouche et s'attaqua à la mienne. Je laissai échapper un profond râle. Alessandro passa sa main sur ma poitrine et se mit à me caresser un sein. Je me mis à haleter bruyamment. Il accentua la pression en pinçant un téton tandis que de l'autre main, il saisissait fermement mon cou pour approfondir le b****r. - Oh amore, haletai-je en lui prenant lui saisissant fermement le cou de mes deux mains. - Ti piace tesoro mio ? (ça te plait mon trésor ?), murmura Alessandro d'une voix rauque. - Oh Ale, balbutai-je entre deux gémissements comme réponse. Ale se sépara lentement de moi et me regarda dans les yeux. Il me fit ensuite un léger b****r sur les lèvres. - Allons dans ma chambre chérie, tu veux bien ? murmura-t-il dans mon oreille. Sa voix était un véritable appel à la luxure. Je dus me faire violence pour reprendre mes esprits. - Non Ale, non, dis-je en le repoussant un peu brusquement. - C'est quoi le problème cette fois Caroline ? demanda Ale en soupirant. Il avait encore le souffle court et avait visiblement de la peine à calmer son excitation. Je ne sus quoi le répondre. Ce n'était pas la première fois qu'Alessandro essayait d'avoir un moment d'intimité avec moi, mais je le repoussais toujours en employant des prétextes farfelus. - Euh, euh, je ne me sens pas encore prête, lâchai-je finalement. - Es-tu vierge Caroline ? demanda Alessandro d'une voix ferme. - Euh, non, répondis-je. - Tu ne veux pas de moi ? demanda Ale. - Bien sur que non, m'exclamai-je. Je ne me sens pas prête à passer ce cap avec toi. - Je vois, répondit tristement Ale. Je vais te raccompagner à ta voiture. Nous sortîmes silencieusement de leur domicile et je montai avec soulagement dans ma voiture. - Tu rentres bien et envoies un message quand t'es arrivée, dit simplement Ale. - D'accord, répondis-je en refermant la portière. Je démarrai enfin la voiture et roulai dans les rues désertes jusqu'à mon domicile. Je me demandais en fin de compte si cela avait été une bonne idée de me mettre en couple avec Alessandro sachant bien que nous n'avons pas d'avenir en commun.
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