Chapitre22

2269 Words
Liam Je m'étais levé et m'étais rendu à la porte pour l'ouvrir. Lucile se tenait sur le pas de la porte. - Chéri, t'as laissé la clé sur la porte, me reprocha Lucile en me montrant les clés dans sa paume de main. J'eus un mouvement de recul à ces mots. Encore heureux que j'avais laissé la clé sur la porte, pensai-je. Lucile ayant les clés de mon appartement serait naturellement entrée. Rien que d'y penser, j'en avais le tournis. Je me mis sur le côté pour céder le passage à Lucile. Je me tournai pour quêter la reaction de Tiziana et m'aperçus avec soulagement que sa place était vide. - T'étais en train de manger, je vois, mais avec qui ? demanda Lucile quand elle remarqua le deuxième couvert. - Je t'étais en train de manger avec Tiziana, lui répondis-je. - Où est-elle ? demanda Lucile - Euh, son téléphone a sonné pendant que nous mangions et elle est allée dans la chambre pour répondre. - Et Caroline ? - Elle est sortie avec ses anciens camarades de classe, as-tu déjà mangé ? demandai-je en me rasseyant à table. - Non pas encore, répondit Lucile en s'installant à table à son tour. Elle attendait certainement que je lui prenne des couverts, mais je n’en avais aucunement l'intention. Nous étions en couple depuis près de sept ans et je pense que c'était tout à fait normal qu'elle puisse accéder librement à ma cuisine. Elle attendit un bref moment et se leva pour aller à la cuisine. Elle m'avait promis de faire des efforts dans ce sens et je la croyais, je pensais juste qu'elle avait plutôt besoin que je la guide. - Désolée encore pour mon départ précipité de la fête chéri, dit Lucile en me touchant le bras en signe d'excuse. - Ça va, répondis-je d'un ton légèrement boudeur. Le départ précipité de la fête n'était pas un problème en tant que tel, ce qui me dérangeait était le fait que Lucile n'ait participé à aucune des cérémonies de la journée. Nous étions invités à ce mariage depuis des mois et je pense que si Lucile avait vraiment voulu y participer, elle l'aurait fait. Nous étions en couple depuis de nombreuses années et je ressentais déjà le besoin de me caser. J'avais fini mes études depuis quelques années, Caroline était autonome en Italie, maman s'en sortait très bien avec ses petites activités au village, il aurait été logique de le faire avec elle vu que nous nous fréquentions depuis très longtemps. Mais je ne saurais expliquer pourquoi je ne lui avais pas encore fait ma demande officiellement. J'avais pourtant acheté la bague de fiançailles depuis des mois, mais quelque chose me retenait de la lui donner. Je voulais être sûr de moi et je ne voulais surtout pas faire quelque chose que je pourrais regretter. - Véronique avait été bousculée par une voiture dans la rue, mais heureusement, ce n'était rien de bien grave. - Elle va bien j'espère, demandai-je hypocritement. Je n'en avais rien à cirer de cette fille. Elle ne m'inspirait rien de bon. - Oui, ça va beaucoup mieux. Elle a juste été tenue en observation pour la nuit. - D'accord. On continua notre repas en papotant. - Tu penses que Tiziana est encore au téléphone ? demanda Lucile d'un air surpris. - Euh, je ne sais pas, mais je ne pense pas. Elle s'est certainement endormie. Je devais admettre que j'étais soulagée qu'elle ait décidé de rester dans la chambre, mais je me sentais tout aussi honteux. Je ne comprenais pas ce qui m'avait pris bon sang ! Elle devait certainement me prendre pour un porc, un mec qui n'hésitait pas à embrasser la copine de sa sœur malgré que le fait qu'il soit en couple. Il est bien vrai que j'avais ressenti cette espèce d'alchimie dès le premier jour à l'aéroport, mais je n'avais pas d'excuses ! J'avais une copine avec qui je me sentais bien malgré nos petits désaccords qui de toute façon ne manquent jamais dans une relation. Je n'avais vraiment pas d'excuses. Le repas terminé, j'entrepris de débarrasser la table. Lucile alla s'asseoir sur le canapé au salon et je la regardai un long moment espérant qu'elle ne lève la tête vers moi, mais rien à faire, elle était déjà scotchée à son téléphone. Je me rendis dans la cuisine et disposai tous les plats dans l'évier. Je couvris avec un sentiment d'amertume le reste du repas de Tiziana. J'avais vraiment merdé ! - Je vais aller me coucher un moment, je suis vraiment fatigué. J'ai dû me lever tôt pour accompagner maman à la station des bus ce matin. - D'accord chéri, moi aussi, j'ai besoin de repos. J'ai passé la nuit à l’hôpital avec Véronique. Je me rendis dans ma chambre suivi de Lucile. Je me mis à défaire le lit afin de changer les draps. Lucile pendant ce temps me faisait simplement de la conversation. J'avais vraiment conscience qu'il fallait beaucoup travailler pour que cette dernière participe aux différentes tâches. Je changeai les draps et me mis au lit avec Lucile. - La soirée s'est-elle bien passée ? demanda Lucile. - Oui, très bien, répondis-je en bâillant. Lucile se blottit dans mes bras et entreprit de me caresser. J'étais extrêmement fatigué et avec le b****r que j'avais échangé tout à l'heure avec Tiziana, je me sentais coupable vis-à-vis de Lucile et je ressentais le besoin de lui faire plaisir. Je répondis à ses caresses en enfilant la main à l'intérieur de son t-shirt et me saisis d'un sein. Je me mis à le caresser pendant que je saisissais ses lèvres dans un b****r exigeant. Lucile se mit à haleter. Je relâchai ses lèvres et entrepris de la déshabiller. Je dégrafai son soutien-gorge et pris un sein en bouche. - Oh oui bébé, ouiiii, se mit à gémir Lucile en ondulant du bassin. Je continuai à lui s***r les seins pendant que je lui enlevais sa jupe. - Oui chéri, ouiiiiii, haleta Lucile. Je descendis une main vers son mont de Venus et me mis à caresser son intimité de manière subtile. La chambre s'emplit de gémissements de Lucile tandis que j'avais de la peine à me retenir. J'avais envie de lui faire plaisir aujourd'hui. Je voulais oublier ce foutu b****r que j'avais échangé avec la copine de ma sœur. J'étais en couple avec Lucile et elle était ce dont j’avais besoin. . Je lâchai enfin ses seins et descendis lentement en parsemant son corps de légers baisers. Je la sentais frissonner au fur et à mesure que j'évoluais. Je m’arrêtai au cœur de son intimité qui était délicatement recouvert d'un minuscule string. Je décalai d'une main son string et ma langue happa férocement son bouton de rose tandis qu'elle lâchait un hurlement en se tordant dans le lit. - Oh Liam, oh bébé, oui vas-y, hurla Lucile. Je continuai ainsi un long moment avant de me relever. J'enlevai à la hâte mes vêtements et enfilai un préservatif. Je pénétrai lentement Lucile et commença ainsi un corps à corps qui nous transporta très haut jusqu'à l'extase. Nous retombâmes ensuite sur le lit et quelques minutes après, le sommeil nous emporta. Je me réveillai des heures plus tard et m'aperçus que Lucile était encore endormie. Je me perdis dans mes pensées et très vite, elles me portèrent vers la personne qui se trouvait dans la chambre d'en face. Un sentiment de honte m'envahit immédiatement. Il fallait vraiment que j’essaie d'avoir une discussion avec elle. Il me fallait m'excuser pour ce geste déplacé de ma part. Je n'avais aucunement le droit de l'embrasser. Il est bien vrai que le regard de Tiziana assombri par le désir ne m'avait pas facilité la tâche, mais je ne pense pas qu'elle se serait jetée sur moi si je ne l'avais pas embrassée en premier. Je me dégageai délicatement des bras de Lucile et me rendis aux toilettes. Je fis une douche rapide et sortis enfin des toilettes. Il me fallait affronter maintenant le regard de Tiziana. J'entendis les voix de Caroline et Tiziana depuis la cuisine. Je fis une grande inspiration et me décidai à ouvrir la porte après avoir toqué de brèves secondes. - Bonsoir les filles, lançai-je d'un ton que j'espérais désinvolte. Je cherchai inconsciemment du regard Tiziana. Nos regards s'accrochèrent pendant de brèves secondes et cette dernière baissa immédiatement la tête, j'eus cependant le temps de voir une infinité d'émotions dans ses yeux. - T'es rentrée depuis longtemps ? demandai-je en portant mon regard sur Caroline. - Eh oui, je me suis arrêtée au marché Mokolo faire quelques achats avant de rentrer. J'ai promis à Tiziana de lui faire goûter du poulet DG en Italie sans jamais avoir le temps de le lui préparer. - Mais où puises-tu toute cette énergie ? lui demandai-je en riant, même si je me sentais tellement embarrassé. Nous avons tous passé la même journée hier. - Haha, que veux-tu ? Peut-être la course de l'Europe, ce n'est pas facile d'étudier et de jobber en même temps, répondit Caroline en éclatant de rire. Je tournai la tête vers Tiziana et cette dernière évitait soigneusement mon regard. - Bon beh, je vais vous laisser continuer alors, lançai-je avant de sortir. Je poussai un ouf de soulagement en refermant la porte. Apparemment Tiziana avait tu notre b****r à Caroline et j'en étais soulagé. Qu'aurait pensé ma sœur de moi si elle avait été au courant ? Elle amène son amie dans ma maison et je me permets de l'embrasser ayant une copine de longue date connue de tous. Elle aurait peut-être pensé que je n'étais qu'un pervers qui avait envie de "goûter" à la peau blanche et le fait que Tiziana soit son amie n'avait apparemment pas suffi à m'arrêter. Je n'étais aucunement ce genre d'homme ! Je m'installai au salon et allumai le téléviseur. Une demi-heure plus tard, je fus rejoint par Lucile. - T'es debout depuis ? demanda Lucile en se lovant contre moi. - Pas très longtemps, t'es-tu bien reposée ? - Oui, assez, j'en avais vraiment besoin, dit Lucile en s'étirant. Caroline sortit de la cuisine sur ces faits. - Salut Lucile, lança Caroline en apprêtant la table. - Salut Caroline, répondit Lucile. Caroline retourna à la cuisine et en ressortit près de dix minutes plus tard. Elle était suivie de Tiziana. Quand mon regard croisa celui de Tiziana, un énorme sentiment de honte m'envahit immédiatement. J'avais presque envie de me libérer de l'étreinte de Lucile. - C'est prêt, lança Caroline en s'installant. Tiziana fit de même pendant que Lucile et moi nous levions pour les rejoindre. - Bonsoir Tiziana, dit Lucile en s'installant à table. - Bonsoir Lucile, répondit Tiziana. Elle avait le visage totalement rouge et de l'embarras s'y lisait aisément. Je me demandais si j'étais le seul à m'en apercevoir. On mangea dans la bonne humeur, bref pour Caroline et Lucile. - Dès demain, je commence les visites à la famille. Je pense aller passer le weekend à Kribi avec Tiziana et on reviendra la veille de son retour. - D'accord, répondis-je simplement. Le dîner prit enfin fin. Caroline et Tiziana se chargèrent de débarrasser la table tandis que Lucile s'installait sur le divan avec son meilleur ami en main, c'est-à-dire son téléphone. Pff cette fille, il y avait vraiment du chemin à faire. Caroline et Tiziana nous rejoignirent quelques minutes plus tard, mais Tiziana prit immédiatement congé de nous, elle se plaignait d'un mal de tête atroce, mais je savais bien que c'était toute cette situation qui la mettait mal à l'aise. Lucile décida de passer la nuit chez moi. Nous nous levâmes tôt le lendemain matin et chacun vaqua à ses occupations. Quatre jours étaient passés depuis le fameux b****r. La situation ne s'était pas vraiment améliorée avec Tiziana. Elle m’évitait comme la peste et passait la majeure partie de son temps enfermée dans la chambre et moi aussi de mon côté, j'avais passé deux nuits chez Lucile. J'étais revenu un peu plus tôt aujourd'hui à la maison. J'avais besoin de parler avec Tiziana. Je tenais à lui présenter mes excuses vu que demain matin très tôt, elle et Caroline avaient le bus en partance pour Kribi, une magnifique ville balnéaire du Cameroun. Elles reviendraient dimanche soir et Tiziana retournerait en Italie le lundi matin. C’était le moment ou jamais. Je la savais seule à la maison. Elle avait essayé de suivre Caroline pendant ses différentes visites aux membres de la famille, mais y avait très vite renoncé parce qu'on s'exprimait principalement en dialecte et elle ne participait donc pas à la conversation. Caroline revenait généralement le soir et elles en profitaient pour se faire un "Yaoundé-by-night". Il arrivait parfois que je les accompagne, mais je me sentais de trop, surtout que je me rendais bien compte que Tiziana n'était pas très à l'aise en ma présence. J'ouvris la porte de la maison et Tiziana ne se trouvait pas au salon. Je décidai d'aller toquer à la porte de la chambre qu'elle occupait avec caroline. Je sentais mon cœur battre avec frénésie dans ma poitrine pendant que j'entendais des pas se rapprocher de la porte. Cette dernière s'ouvrit enfin et mon regard se perdit dans les prunelles sombres de Tiziana et j'eus tout à coup de la peine à respirer. Elle était la tentation personnifiée. Sa lèvre inférieure se mit à trembler et mon cerveau me sembla hors usage. Je me rendis compte tout à coup que Tiziana me regardait avec incompréhension. - Euh, euh, balbutiai-je comme en adolescent, réalisant qu'aucune phrase cohérente ne me venait à l'esprit.

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