Chapitre21

1918 Words
Caroline Nous étions revenues il y a peu du vin d'honneur qui avait eu lieu avant la célébration du mariage religieux. J'étais entrée dans la chambre avec Tiziana dans l'intention de faire une petite sieste. Tiziana s'était presque immédiatement endormie tandis que j'avais de la peine à trouver le sommeil. Je décidai de prendre mon téléphone pour passer un peu de temps sur les réseaux sociaux. Je l'avais à peine déverrouillé qu'une petite vibration me signala l'arrivée d'un message. Je l'ouvris et vis qu'il provenait d'Alessandro. "Coucou chérie, ça va ? Nous avons de la peine à communiquer depuis ton départ. Tout va bien ?" Un sentiment de culpabilité m'envahit en lisant son message. Depuis mon arrivée, j'avais évité de causer avec lui, je lui envoyais généralement des messages vocaux comme réponse. Nous avions parlé une seule fois depuis mon arrivée au Cameroun et je m'étais arrangée pour que la conversation soit brève. Je décidai donc de l'appeler, il ne méritait pas cette réticence que j'avais vis-à-vis de notre couple, d'autant plus que je savais qu'il s'était engagé corps et âme dans cette relation. Alessandro décrocha dès la première sonnerie. - Wow chérie, je ne pensais pas que tu lirais mon message immédiatement. C'est bien aujourd'hui le mariage de ta cousine non ? - Oui, mais nous sommes à peine rentrés à la maison, nous voulons nous reposer un peu avant le départ pour la salle de fête, lui répondis-je. - Je vois, marmonna Alessandro. On resta en silence un long moment. - Caroline, que se passe-t-il ? demanda Alessandro d'une voix confuse. Je te sens étrange depuis un moment. Tu ne m’appelles pas, tu réponds à mes messages après des heures, tu ne m’écris jamais la première pour prendre de mes nouvelles. Je ne te manque donc pas ? - Alessandro, euh, c’est simplement parce que je suis très prise avec les préparatifs du mariage, mentis-je avec un nœud dans la gorge. Je remerciais le ciel que Tiziana soit profondément endormie quand j’avais sorti ce gros mensonge. - Caro, je vois bien que quelque chose te tourmente, tu ne veux pas m'en parler ? demanda Alessandro d'une voix douce. - Il n'y a rien du tout, je te dis, lui répondis-je d'une voix que j'espérais convaincante. Alessandro soupira un bon moment. Un silence encore plus long s'installa sur la ligne. Que pouvais-je lui répondre ? Que notre relation n'avait pas d'avenir ? Que ma mère ne l'aurait jamais accepté, que ma mère était toute ma vie et que je n'avais aucunement l'intention d'aller à l'encontre de ses désirs ? - Écoute Alessandro, je dois me reposer pour la soirée. On se parle certainement demain, dis-je pour rompre ce silence embarrassant et mettre un terme à l'appel. - D'accord, marmonna Alessandro d'une voix déçue. Amusez-vous bien et à demain alors. Il raccrocha et je fis de même. J'avais un gros nœud à la gorge. J'étais désemparée. Une larme silencieuse se mit à couler le long de ma joue. Comment leur expliquer ? Tiziana avait remarqué à plusieurs reprises cette fermeture que j'avais vis-à-vis d'Alessandro. Nous avions une belle amitié et je savais presque tout de sa relation avec Giorgio. Si elle ne me faisait pas complètement confiance, elle ne m'aurait jamais suivi dans un autre continent. J'aurais voulu lui rendre cette confiance aveugle qu'elle avait vis-à-vis de moi, c'était même d'ailleurs le cas, mais comment lui dire que le problème avec Alessandro était lié à son appartenance sans qu'elle ne juge négativement ma mère ? Ma mère n'avait aucun problème avec les personnes étrangères, d'ailleurs, elle avait accueilli à bras ouverts Tiziana et était même prévenante et attentionnée avec elle. Je me laissai tomber sur le lit et fixai le plafond d'un air perdu. Je réussis enfin à m'endormir, mais d'un sommeil agité. Je tournai et retournai dans le lit avant de me décider à ouvrir les yeux. Je jetai un bref regard à mon téléphone et m'aperçus qu'il était plus que temps de se lever si nous avions l'intention d'être prête à 20 heures. Je secouai gentiment Tiziana et nous nous apprêtames pour la soirée. La soirée battait son plein. Je m'étais défoulée un long moment sur la piste de danse avec Tiziana avant de rejoindre enfin nos places. À notre retour à table, madame ma belle sœur était portée disparue. Cette fille était trop étrange à mon goût et je me demandais comment Liam faisait pour ne pas s'en apercevoir, surtout avec l'insistance de maman. J'étais en train de papoter avec Tiziana quand j'entendis quelqu'un me tapoter gentiment l'épaule. Liam - Caroline, Caro, ça fait vraiment un bail, lança mon cousin Gérard en faisant des bises à Caroline. Il salua ensuite Tiziana et invita Caroline sur la piste de danse. Nous étions maintenant tous les deux à notre table. Après une brève hésitation, je décidai d'inviter Tiziana à danser. Le DJ avait à peine lancé une musique douce, un slow. Elle sembla hésiter un bref moment avant de se lever. Je lui pris la main et une drôle de sensation m'envahit à son contact. Je levai le regard vers elle et son visage tout cramoisi m'informa qu'elle avait, elle aussi, ressenti cette petite secousse. Je la pris dans mes bras en maintenant une petite distance de "sécurité" entre nous. Sa respiration me semblait saccadée au fur et à mesure que les secondes s'égrenaient. J'essayai de capter son regard et ce que j'y lus me bouleversa. Ses prunelles s'étaient assombries par le désir et je savais que les miennes étaient l'exact reflet des siennes. Je la serrai inconsciemment fort contre moi et ma grande surprise, elle se laissa totalement aller. S'ensuivit une danse sensuelle qui nous transporta dans un autre monde. J'eus de la peine à me séparer d'elle quand le DJ changea le rythme de musique. - Euh, euh, je vais aller m'asseoir, lança Tiziana d'un air embarrassé. - Moi aussi, répondis-je. Nous regagnâmes nos places respectives dans le silence le plus absolu. Caroline nous rejoignit quelques minutes plus tard. Tiziana évita mon regard le reste de la soirée. Il était 4h du matin et nous étions maintenant sur le chemin de retour. - Liam Nganso, ta femme est où ? me demanda Maman d'un air ironique. - Elle a eu une urgence maman, répondis-je. Son amie a été amenée d'urgence à l’hôpital - Et elle est le médecin qui devait la soigner ? demanda maman. - Maman ! m'exclamai-je sans rien ajouter. Caroline fit de gros yeux à maman et cette dernière changea de sujet pour mon plus grand bonheur. - Tu sais que tu dois m'amener à la station des bus demain non ? J'aimerais être à Bagangté avant 18 h. J'ai une réunion importante. - Ce n'était pas mieux de te reposer demain et rentrer lundi ? demandai-je. - Liam a raison maman, intervint Caro. - C'est non, répondit maman d'une voix cassante. - Haha, c’est comme tu veux maman, c'était pour toi que je le disais, je n'ai pas de problème moi ! lancai-je d'une voix rieuse. Nous rentrâmes à la maison et chacun regagna ses locaux, moi le canapé. J'étais simplement éreinté. Je m'endormis à peine ma tête toucha l'oreiller. J'eus de la peine à ouvrir les yeux malgré la sonnerie incessante de mon reveil, mais il le fallait, je devais accompagner maman à la gare. On papota gaiement pendant le trajet jusqu'à ce que maman ne prenne un visage sérieux tout à coup. - Nganso, je suis ta mère et je vais toujours parler si je vois quelque chose qui n'est pas bien. Je te l'ai déjà dit mille fois et je te le redis, réfléchis bien si tu veux vraiment faire ta vie avec cette fille, dit maman d'une voix grave. - J'ai compris maman, répondis-je simplement, je ne savais quoi d'autre ajouter. Je restai à la gare plus d'une heure avec maman à attendre le départ de son bus. Il semblait pourtant plein quand nous sommes arrivés et le caissier nous avait dit qu'il partirait d'un moment à l'autre. Je rentrai à la maison dans un état de fatigue extrême. Je trouvai Tiziana seule au salon à regarder la télévision. - Caro n'est pas là ? demandai-je. - Non, elle est sortie il y a près de deux heures, un de ses anciens camarades de classe l'a contactée et elle a décidé d'aller le retrouver. J'ai préféré rester à la maison. - Je vois, répondis-je simplement. - Tu as déjà mangé ? demandai-je. - Euh pas encore, répondit-elle d'un air embarrassé. Elle n'osait pas me regarder dans les yeux. - Je voulais grignoter quelque chose avant de me reposer. Tu veux manger toi aussi ? - Euh oui, pourquoi pas. Je me rendis à la cuisine et mis le reste de la nourriture de la veille à chauffer. Elle me rejoignit. - Je pourrai faire quelque chose ? demanda-t-elle en se tenant à distance. - Juste les plats pour la table, lui répondis-je. Elle devait passer devant moi pour les prendre et je lisais l'hésitation dans ses yeux. Je décidai donc de les prendre et de les lui passer. Au moment où nos mains se touchèrent, je sentis une espèce de vibration me parcourir. Je la cherchai du regard, mais elle maintenait la tête baissée, mais je perçus tout de même ce petit tremblement de ses mains. Elle sortit précipitamment et disposa la table. Quelques minutes plus tard, j'apportais le repas. On s'assit et on mangea dans un silence de tombe. Tiziana s'était servie très peu, certainement dans le but de finir son repas le plus rapidement possible afin de pouvoir s'échapper. - Pourrais-tu me passe la bouteille d'eau, s'il te plaît ? - Bien-sûr, répondit Tiziana. Elle se saisit de la bouteille et me la tendis, mais je ne sus décrire ce qui se passa dans ma tête à ce moment précis, mais au lieu de saisir la bouteille, je me saisis de sa main. Je levai la tête vers elle et ancrai mon regard au sien. Je pus y lire une myriade d'expressions. Je ne savais pas ce qui m'arrivait, ni pourquoi je le faisais, mais j'avais une furieuse envie de l'embrasser et je n'avais aucunement l'intention d'y résister. Je savais déjà que j'allais le regretter, mais cela ne suffisait pas pour m'arrêter. Je la tirai lentement vers moi, le temps de lui donner la possibilité d'échapper à mon emprise si elle en avait vraiment l'intention, mais Tiziana semblait paralysée. Elle se contentait de fixer mes lèvres avec envie. Alors, n'y tenant plus, je baissai la tête et m'abattis sur ses lèvres. Je me mis à l'embrasser à en perdre haleine. Tiziana haletait pendant que j’explorais sa bouche avec fougue. Après quelques secondes de passivité, elle se mit à répondre activement à mon b****r. Elle se saisit carrément de mon cou pour accentuer le b****r. Je continuai à dévorer ses lèvres avec passion. Ce petit moment de folie fut interrompu par de violents coups qui résonnaient à la porte. Je me détachai vivement d'elle et m'adossai un bref moment à ma chaise. Ma respiration était saccadée et j'avais de la peine à reprendre mon souffle. Je levai le regard vers Tiziana et vis qu'elle était dans le même état que moi. Nos regards se croisèrent et elle baissa immédiatement la tête. Les coups redoublèrent à la porte, me faisant sortir totalement de ma torpeur. Je me levai péniblement et me rendis à la porte. Je l'ouvris et eus un choc en découvrant l'identité de mon visiteur.
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