Chapitre 12

2157 Words
Tiziana Je me tournai et me retournai un long moment dans mon lit avant d'ouvrir paresseusement un œil. Je me levai ensuite péniblement du lit et m'assis un petit moment. Je me mis à fixer le vide. La journée d'hier au travail avait été extrêmement pénible. J'avais eu mal aux mâchoires à force de m'efforcer à sourire pour donner le change. Je me sentais épuisée, tant physiquement que psychologiquement. Mon téléphone se mit à vibrer à cet instant, me sortant de ma torpeur. Je le fixai un long moment et décidai finalement de l'ignorer. Je savais bien évidemment la personne qui était à l'autre bout de la ligne. Je me levai enfin et me rendis aux toilettes. J'étais sur le point de m'asseoir sur le water quand j'entendis la sonnette retentir. Je décidai de laisser sonner, exactement comment hier soir après l'avoir ignoré. Il m'avait laissé des tonnes de messages depuis près d'une semaine. Je les avais ouverts sans vraiment y prêter attention, de toute façon, ils disaient tous la même chose. " Pardonne-moi mon cœur, je ne sais vraiment pas ce qui m'a pris". " Bébé, tu as toutes les raisons de m'en vouloir, mais s'il te plaît, trouve dans ton cœur le courage de me pardonner.". " Bébé, pardonne-moi je t'en prie, je sais que je t'avais promis". " Bébé, tu sais que si je me comporte ainsi, c'est simplement parce que je t'aime", ecc... Je décidai de ne pas ouvrir et retournai simplement aux toilettes. Il finira bien par se décourager. Mais c'était apparemment mal le connaitre. La sonnerie continua à retentir dans tout mon appartement pendant près d'une dizaine de minutes avant que je ne me décide à retourner près de l'interphone. - Que veux-tu ? hurlai-je avec rage. - S'il te plaît bébé, laisse-moi monter, je ne sais vraiment pas ce qui m'a pris. - Va-t-en ! lachai-je avant de raccrocher. Je retournai dans ma chambre et m'assis mon lit et mon regard tomba sur le miroir en face de moi. Je restai à fixer mon reflet un bon moment. Vu les températures qui régnaient, j'avais enfilé un pyjama qui m'arrivait à mi-cuisse et un débardeur avec de simples bretelles. Mon regard se posa sur ces marques bien visibles sur mes bras, sur mes jambes, sur... sur mon cou... Un frisson d'horreur traversa mon corps quand je repensai à la scène qui avait occasionné toutes ces marques. Flash-back Je m'étais rendue chez Giorgio en espérant passer une soirée paisible. Nous étions amoureusement lovés contre le divan quand mon téléphone s'était mis à sonner. - Qui est-ce ? s'était redressé brusquement Giorgio. Je lui avais lancé un regard d'avertissement et ce dernier s'était ensuite adossé nonchalamment contre le canapé. - Allô Matteo, dis-je en décrochant le téléphone. - Coucou Cousine, ça va ? demanda mon cousin Matteo de sa voix joyeuse que je ne me lassais jamais d'entendre. - Oui, je vais bien. Désolée, j'aurais dû te rappeler depuis, repris-je avec le sourire. - C'est pas grave cousine, j'ai quelques jours de congés à la fin du mois. Je pensais passer quelques jours avec toi à Brescia avant de continuer retrouver des amis à Milan. - Wow quelle bonne nouvelle Matteo. Je suis trop contente. Je remarquai que ma réaction fit froncer les sourcils à Giorgio, mais je ne m'en formalisai pas. - Je pensais prendre une chambre près de chez toi. Si tu me passes ton adresse, je pourrai regarder les hôtels dans la zone. - Hors de question Matteo, m'exclamai-je d'un ton catégorique. Tu viens à la maison ! - Pardon ? chuchota Giorgio avec un regard qui ne me plaisait pas. Je préférai l'ignorer. - D'accord cousine, répondit Matteo, t'es sûre qu'il y aura de la place pour moi ? - Mais quelle question Matteo ! Pas de ça entre nous, tu dormiras au salon pendant que j.. Je n'eus pas le temps de finir ma phrase que mon téléphone vola en éclats dans la pièce. Je tournai le regard verbs Giorgio et son expression faciale me fit déglutir péniblement. - Il va dormir où ? cria Giorgio d'une voix furieuse. - Giorgio, c'est mon cousin Matteo, je t'en ai déjà parlé, dis-je d'une voix douce, mais effrayée. Je ne voulais rien faire qui puisse réveiller le démon qui somnolait en lui. - Il n'est pas question qu'il dorme chez toi, rugit Giorgio. - Giorgio, tu exagères je pense, dis-je courageusement. J'ai le droit d'héberger qui je veux chez moi ! Je regrettai immédiatement mes mots quand Giorgio me bouscula rudement sur le fauteuil, me faisant heurter ma nuque contre le bord du canapé. Je levai un regard effrayé vers lui et son visage me fit comprendre qu'il était temps que je rentre chez moi. Je me levai précipitamment du canapé et pris mon sac à la volée. - Où comptes-tu aller ainsi ? vociféra Giorgio, où penses-tu aller ? Giorgio se rapprocha dangereusement de moi tandis que j'essayai de me rapprocher de la porte. Il tendit la main et tira fortement mon bras, m'obligeant à lâcher le sac que je tenais en main. J'essayai de me débattre pendant qu'il me coinçait contre un mur. Il passa une main à mon cou et se mit à le serrer. - J'ai dit que tu ne le recevras pas chez toi ! Suis-je clair ? hurla Giorgio. J'hochai simplement la tête, les larmes plein les yeux. De l'autre main, Giorgio resserra la prise sur mon bras. J'essayai de me débattre, car je commençais à manquer de l'air. J'essayai de me débattre avec mes jambes en essayant de lui donner des coups. Giorgio de ses cuisses coinça rudement mes jambes. Je me mis à pleurer sans retenue. Cela sembla le ramener sur terre, car il me relâcha tout à coup en se passant une main nerveuse dans les cheveux. - Tizi, Tizi, pardonne-moi bébé, je ne sais pas ce qui m'a pris. Je ne répondis pas et courus récupérer mon sac qui était à mes pieds et sortis de cet appartement de malheur en courant. Je montai dans ma voiture et démarrai la main tremblante. Je roulai comme une folle jusqu'à mon domicile. J'y montai rapidement et m'enfermai à double tour. Fin du flash-back Je glissai lentement à même le sol et me mis à pleurer toutes les larmes de mon corps pendant que mon téléphone recommençait à sonner. Je l'avais acheté hier et j'avais été stupide de reconduire mon numéro. Caroline Mon regard était resté fixé un long moment sur Alessandro qui s'éloignait. Je m'étais alors retournée d'un air furieux vers Thomas. - De quel droit ? m'exclamai-je. - Désolé, euh, j'avais cru comprendre hier que... - Tu n'as cru rien comprendre du tout ! C'était une erreur. Thomas, c'est fini entre nous ! - Ce n'est pas l'impression que j'ai eu hier ! s'exclama Thomas. - Thomas, ce qui s'est passé hier était une erreur. Je me demandais encore comment avais-je pu le laisser m'approcher. Flash-back Après notre fameux pique-n***e durant lequel Alessandro m'avait demandé de mettre au clair ma relation avec Thomas, j'avais décidé d’avoir une discussion avec ce dernier. Il fallait avouer que nous étions à la limite du harcèlement. Je passais difficilement une journée sans recevoir des messages ou des appels de Thomas, et cela arrivait très fréquemment quand j'étais en compagnie d'Alessandro, déjà que nous passions une bonne partie de nos journées ensemble, vu que nous fréquentions la même classe. J'avais donné rendez-vous à Thomas dans un bar pas très loin de la fac. J’étais donc assise sur une chaise en attendant Thomas. Je m'étais libérée plus tôt et étais arrivée avant lui. J'avais le regard fixé sur la porte d'entrée quand je l'avais vu arriver. Il était vraiment bel homme, 1m 90 de muscles, teint très noir, dents blanches, avec un sourire qui illuminait son visage. Je ne pus m'empecher d'admirer sa carrure. - Bonjour Caro, me salua Thomas avec une bise. J'avais l'impression qu'il envahissait tout l'espace présent. - Euh, bonjour Thomas, répondis-je d'une voix enrouée. Il s'assit en face de moi et me regarda fixement. - Ça va ? demanda-t-il avec un sourire. - Thomas, nous ne sommes pas ici pour échanger des courtoisies, je... Je dus suspendre ma phrase quand la serveuse se rapprocha de nous. - Bonjour, je vous apporte quelque chose ? demanda-t-elle. - Spritz avec Campari, dit Thomas. - Juste de l'eau pour moi, répondis-je. - Hum, tu veux garder la tête froide, je vois, dit Thomas d'un air ironique après que la serveuse se soit éloignée. Sa phrase me fit réaliser qu'il s'était rendu compte qu'il avait encore de l'emprise sur moi, mais il était temps que je lui fasse clairement comprendre que j'avais malgré tout tourné la page. J'étais avec Alessandro et je me sentais vraiment bien avec lui. Notre relation évoluait sainement et j'avais envie de la vivre pleinement, sans arrière-pensées. J'avais vraiment besoin de tirer un trait sur Thomas, et pour cela, il fallait que je sois ferme. - Écoute Thomas, il est temps que tu comprennes que notre histoire est terminée, TERMINÉE, dis-je d'une voix catégorique. Il n'y a et n'y aura plus jamais rien entre nous. - Caro, tu ne peux pas me condamner pour cette erreur. Je ne sais comment me faire pardonner ! - Thomas, c'est bien plus qu'une erreur. Vous vous êtes moqués de moi ! Je pensais qu'elle était ton amie pourtant tu couchais avec elle dans mon dos. - Caro, je sais et je te demande infiniment pardon. J'ai immédiatement mis un terme à cette relation. Je n'ai plus de contacts avec elle. - C'est trop tard Thomas, j'ai décidé de passer à autre chose. - J'ai eu vent que tu es maintenant avec ton "ami" Alessandro, dit Thomas d'un ton de reproche. - Thomas, ma vie privée ne te regarde en rien, tu as perdu ce droit-là en couchant avec ta soi-disant amie ! La serveuse nous interrompit encore à cet instant en posant nos boissons sur la table. Je pris mon verre d'eau et le bus d'un trait tandis que Thomas sirotait son cocktail. - Je te prierai à l'avenir de ne plus m'écrire à longueur de journée. Thomas ne répondit rien, mais se contenta de me fixer en sirotant son verre. On dirait qu'il voulait sonder mon âme. - Je vais y aller, dis-je en essayant de me lever. - Caro, permets-moi au moins de vider mon verre, dit Thomas. Je me rassis. Ce n'était effectivement pas poli de ma part. Thomas vida enfin son verre et insista pour régler la note. On sortit enfin du bar et nous retrouvâmes face à face. - Caroline, tu ne peux pas avoir tout oublié ainsi, du jour au lendemain, murmura Thomas d'une voix rauque en se rapprochant de moi. J'eus de la peine à déglutir après cette phrase. - Thomas, je t'ai dit que c'est fini ! - Caro, tu n'as quand même pas oublié comment nous nous entendions, marmonna Thomas d'une voix rauque près de mon oreille. Tu n'as pas oublié le plaisir que nous partageons l'un avec l'autre. - Tho... Thomas... Je n'eus pas le temps de finir ma phrase que les lèvres de Thomas s'abattirent sur les miennes. Je me laissai aller un bref moment avant de le repousser brusquement. - J'ai dit c'est fini, C'EST FINI ! m'écriai-je avant de m'éloigner au pas de course. FIN DU FLASH-BACK Le regard de Thomas me ramena à la brusque réalité. Il s'était rendu compte que je ressassais notre b****r d'hier. - Thomas, il est temps que tu comprennes que c'est fini entre nous. J'ai quelqu'un d'autre maintenant et je me sens bien avec lui. Toi et moi, c'est terminé. - Caroline, s'esclama Thomas. - Thomas, c'est fini, dis-je en le regardant dans le blanc des yeux, j'ai dit, c'est terminé et vu que tu as la peine à l'accepter, je vais devoir bloquer ton numéro ! Aussitôt dit, aussitôt fait ! Je m'étais rendue compte hier que Thomas avait encore de l'emprise sur moi, mais j'étais décidée à aller de l'avant. Alessandro était celui avec qui je voulais être. Je me sentais bien avec lui, j'avais toujours ignoré l'attraction que j'éprouvais pour lui. J'avais toujours évité de me retrouver dans des situations intimes avec lui de peur de céder à cette attraction. Après notre premier b****r, Alessandro avait décidé de prendre ses distances avec moi, ce qui avait suscité un manque en moi, me faisant réaliser que je n'étais pas prête à le perdre. Après m'être séparée de Thomas, je lançai l'appel vers le numéro d'Alessandro, mais ce dernier ne répondit pas. J'insistai sans succès. À un moment, l'appel était immédiatement interrompu sans sonner, signe qu'Alessandro avait probablement éteint son téléphone. Je ne sus que faire. Je n'avais aucune idée du domicile d'Alessandro. Nous étions vendredi et je ne le reverrai que lundi pendant les cours, comment aurais-je fait pour résister durant tout le week-end ?
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