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Les Rejetés

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Heng Lee rend visite à la chamane locale, qui se trouve également être sa tante, après avoir commencé à tout d'un coup se sentir très bizarre. Elle effectue quelques tests et en conclut qu'il n'a plus de sang. Comment va-t-il pouvoir l'annoncer à sa famille, et comment ceux-ci vont-ils réagir ?

PUBLISHER: TEKTIME

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Table des Matières LES REJETÉS (Senza titolo) 1 LE PROBLÈME DE MONSIEUR LEE (Senza titolo) 2 LE DILEMME DE LA FAMILLE LEE (Senza titolo) 3 HENG LE PEE POB (Senza titolo) 4 LE CHEMIN DE LA GUÉRISON 5 EST-CE UN HOMME ? EST-CE UN OISEAU ? (Senza titolo) 6 HENG RETOURNE TRAVAILLER 7 HENG DIVERSIFIE SON ALIMENTATION (Senza titolo) 8 LES EXPÉRIENCES DE HENG (Senza titolo) 9 LES INVITÉES (Senza titolo) 10 UNE NOUVELLE AFFAIRE FAMILIALE (Senza titolo) 11 LA ROUTE DES HIPPIES (Senza titolo) 12 INTERMÈDE (Senza titolo) 13 BAT MAN ET BAT GIRL 14 LA COMMUNAUTÉ VAMPIRIQUE GRANDIT (Senza titolo) 15 LE PREMIER CONSEIL DES CHAUVES-SOURIS (Senza titolo) GLOSSAIRE (Senza titolo) À PROPOS DE L’AUTEUR (Senza titolo) TIGRESSE LILY DE BANGKOK 1 LE PROBLÈME DE MONSIEUR LEEMonsieur Lee, aussi connu dans les environs sous le nom du Vieux Lee, se sentait bizarre depuis déjà plusieurs semaines, et tout le monde dans le coin le savait, la communauté locale étant petite et isolée. Il avait donc fini par décider d’aller consulter une médecin de la région – une de l’ancien genre, et non une docteure en médecine moderne –, qui l’informa que sa température corporelle n’était pas normale car quelque chose affectait son sang. La médecin en question était la Chamane locale, ainsi que la tante de Monsieur Lee, et elle n’était pas encore en mesure de dire avec certitude ce qui causait son problème. Elle lui promit cependant de le découvrir dans un délai d’environ vingt-quatre heures s’il lui laissait des échantillons à étudier et revenait la voir quand elle le convoquerait. Pour ce faire, la Chamane lui donna une touffe de mousse et une pierre. Il sut immédiatement quoi faire, car il avait déjà dû le faire par le passé. Il urina donc sur la mousse et cracha sur la pierre après s’être profondément raclé la gorge. Il lui rendit ensuite solennellement les objets, qu’elle lui prit avec précaution – en s’assurant de ne pas les toucher directement avec ses mains nues afin de ne pas les contaminer – avant de les envelopper chacun dans de la feuille de bananier afin d’en préserver l’humidité aussi longtemps que possible. « Donne-leur un jour pour pourrir et sécher, puis je les étudierai de près pour découvrir ce qu’est ton problème. — Merci, Tante Da. Pardon, Chamane Da. J’attendrai ta convocation et viendrai aussitôt que tu me le demanderas. — Ne pars pas tout de suite, mon garçon. J’ai encore à faire avec toi. » Da se saisit d’un pot en terre cuite situé sur une étagère derrière elle. Elle en retira le bouchon, prit deux gorgées de son contenu, et cracha la dernière sur le Vieux Lee. Tandis qu’elle entamait une prière à l’adresse de ses dieux, Monsieur Lee songea au fait qu’elle avait oublié sa propre « purification ». Il détestait se faire cracher dessus par qui que ce fût, mais par de vieilles dames aux dents gâtées encore plus particulièrement. « Cette aspersion à l’alcool et ma prière t’aideront jusqu’à ce que nous trouvions la solution exacte à tes soucis », lui assura-t-elle. La Chamane se releva de la position du lotus qu’elle avait adoptée sur le sol de terre nue de son sanctuaire médical, passa un bras autour des épaules de son neveu, et l’accompagna à l’extérieur tout en commençant à se rouler une cigarette en chemin. Une fois dehors, elle l’alluma, tira longuement dessus, et sentit la fumée emplir ses poumons. « Comment vont cette épouse que tu as et tes adorables enfants ? — Oh, ils vont bien, Tante Da, mais ils s’inquiètent un peu pour ma santé. Cela fait un moment que je me sens un peu mal alors que je n’ai jamais été malade de ma vie, comme tu le sais bien. — En effet. Nous, les Lee, nous sommes bien résistants. Ton père, mon cher frère, serait encore en bonne forme aujourd’hui, s’il n’était pas mort de la grippe. Il était fort comme un buffle. Tu lui ressembles, mais lui ne s’est jamais fait tirer dessus. Je pense que c’est ce qui a fini par te rattraper ; cette balle de yankee. » Monsieur Lee avait déjà vécu cette conversation des centaines d’autres fois auparavant, mais il ne parvenait jamais à en ressortir gagnant, aussi se contenta-t-il d’opiner du chef, remit un billet de cinquante bahts à sa tante, puis s’en fut en direction de sa ferme, qui se trouvait à quelques centaines de mètres du village. Il se sentait déjà mieux, aussi commença-t-il à marcher d’un pas plus vif pour le prouver à quiconque le verrait. Le Vieux Lee avait une confiance pleine et entière en sa vieille tante Da, à l’instar de chaque membre de leur communauté ; un petit village d’environ cinq-cents maisons et de quelques douzaines de fermes dans sa périphérie. Sa tante avait endossé le rôle de Chamane du village lorsqu’il n’était encore qu’un jeune garçon, et à peine une dizaine de personnes tout au plus se souvenaient de son prédécesseur. Le village n’avait jamais eu son propre docteur en médecine diplômé d’université. Cela ne voulait pas dire que les villageois n’avaient pas accès à un médecin, mais ceux-ci étaient rares dans la région. Le médecin établi de manière permanente le plus proche officiait « en ville », à soixante-quinze kilomètres de là, et aucun bus, taxi, ou train ne desservait les montagnes de l’extrême Nord-Est de la Thaïlande où ils vivaient. En plus de cela, les docteurs, ça coûtait cher, tout comme les médicaments qu’ils prescrivaient et dont tout le monde pensait qu’ils devaient leur rapporter de grosses commissions. Il y avait bien aussi une clinique quelques villages plus loin, mais son seul personnel était une unique infirmière à plein temps et un médecin itinérant à mi-temps qui n’y travaillait qu’un jour toutes les deux semaines. Les villageois comme Monsieur Lee pensaient que ces médecins étaient bons pour les riches citadins, mais ne leur servaient, à eux, pas à grand-chose. Comment un fermier aurait-il pu s’éloigner une journée entière de son travail et commissionner quelqu’un qui aurait dû en faire de même pour le conduire en voiture jusqu’en ville voir un docteur ? Il fallait déjà trouver quelqu’un possédant une voiture pour commencer, bien que quelques vieilles camionnettes ou vieux tracteurs pussent être trouvés dans un rayon de dix kilomètres. Non, se dit-il. Tout le monde trouvait que sa vieille tante suffisait amplement, et il n’y faisait pas exception. En outre, elle n’avait jamais laissé qui que ce fût mourir avant son temps et encore moins tué quelqu’un ; tout le monde en aurait juré, à n’en point douter. Tout le monde. Monsieur Lee était très fier de sa tante, et ce n’était pas comme s’il y avait eu une autre option à des kilomètres à la ronde, ou qui que ce fût d’autre avec sa vaste expérience… Vaste ? En vérité, personne ne connaissait son âge exact – pas même elle-même –, mais elle devait bien avoir quatre-vingt-dix ans à quelques jours près. Ce fut sur ces pensées que Monsieur Lee atteignit sa cour d’entrée. Il avait l’intention de discuter de cette situation avec son épouse car, bien qu’il donnât l’apparence d’être le chef de famille en société, comme cela était habituel dans chaque autre famille thaïlandaise, ce n’était bien que cela – une apparence. En réalité, chaque décision était prise par la famille entière ; du moins par ses adultes. Cette journée allait sans doute se révéler mémorable, car les Lee n’avaient jamais connu aucune « crise » auparavant, et leurs deux enfants, qui n’en étaient au demeurant plus, auraient également droit à la parole. Une page d’histoire allait être écrite, et Monsieur Lee en avait pleinement conscience. « Meuh ! » appela-t-il. C’était le surnom affectueux qu’il donnait à sa compagne depuis que leur premier-né l’avait dit en essayant de dire « mère ». « Meuh, est-ce que tu es là ? — Oui, je suis derrière. » Lee attendit quelques instants qu’elle sortît des toilettes, mais l’air était chaud et renfermé à l’intérieur, aussi ressortit-il dans la cour d’entrée et s’installa-t-il sur leur large table familiale, abritée sous un toit d’herbe, où ils se réunissaient habituellement tous pour manger ou passer leur temps libre. Le vrai prénom de Madame Lee était Wan, bien que son mari l’appelât affectueusement Meuh depuis que leur aîné l’avait involontairement surnommée ainsi alors qu’il était encore un bambin. Il était cependant le seul à le faire ; leurs enfants n’avaient pas gardé cette habitude. Elle était originaire du village de Baan Noi, tout comme Lee l’était, mais sa famille n’avait jamais connu aucune autre région, tandis que celle de son époux avait émigré depuis la Chine deux générations plus tôt, mais d’un village qui n’était toutefois pas si éloigné de celui-ci que cela. Elle était ce qu’on pouvait appeler une femme typique de ces contrées. Plus jeune, elle avait été une très jolie fille, mais les filles n’avaient alors pas autant d’opportunités qu’à ce jour et n’étaient également pas encouragées à avoir de l’ambition. À vrai dire, cela était toujours plus ou moins la même chose pour sa fille, même vingt années plus tard. Madame Lee s’était contentée de chercher un mari au sortir de l’école et, lorsque Heng Lee avait demandé sa main et montré la dot qu’il proposait à ses parents, elle s’était dit qu’il était une aussi bonne prise que n’importe quel autre garçon du coin qu’elle aurait pu trouver. Elle n’avait eu aucun désir de s’éloigner de ses amis et autres relations pour s’installer dans une grande ville et élargir ses possibilités. Elle avait même fini par éprouver de l’amour envers Heng Lee d’une certaine manière qui lui était propre, même si le feu de la passion était depuis longtemps éteint en elle, après une courte vie amoureuse. Elle était désormais plus une partenaire commerciale qu’une épouse au sein de l’affaire familiale qu’ils entretenaient pour leur survie mutuelle, ainsi que celle de leurs deux enfants. Wan n’avait jamais cherché à avoir un amant, même si on lui avait fait des avances avant et après son mariage. À l’époque, cela l’avait outrée, mais elle y repensait désormais avec une certaine tendresse. Lee avait été son premier et unique amant, et il allait sans doute demeurer son dernier, mais elle ne le regrettait pas. Son seul rêve était de voir et de s’occuper des petits-enfants que ses propres enfants finiraient sans doute par vouloir avoir quand le moment serait venu, même si elle ne désirait pas qu’ils se mariassent en hâte comme elle l’avait fait ; en particulier sa fille. Aussi certainement que deux et deux faisaient quatre, elle savait cependant que ses enfants auraient leur propre progéniture s’ils le pouvaient, car cela constituait l’unique sécurité financière qu’ils pourraient avoir une fois vieux, ainsi que leur seule chance de faire évoluer le statut de la famille. Madame Lee accordait une grande importance à la famille, au statut social, et à l’honneur, mais elle ne voulait pas particulièrement posséder plus de biens matériels qu’elle n’en avait déjà. Elle avait appris il y avait déjà bien longtemps à s’en passer et cela ne lui faisait désormais plus rien. Elle avait bien un téléphone portable et une télévision, mais les signaux étaient, pour le moins qu’on pût dire, mauvais, et elle ne pouvait rien y faire si ce n’était attendre que le gouvernement se décidât à améliorer les émetteurs locaux, ce qui finirait bien par arriver un jour, tôt ou tard. Elle ne voulait pas particulièrement de voiture non plus, car elle n’allait de toute façon nulle part, et les routes n’étaient par ailleurs pas très bonnes. De plus, les gens de son âge et de sa condition avaient pendant si longtemps pensé qu’une voiture était un luxe inatteignable qu’ils avaient cessé d’en vouloir une des décennies plus tôt. En d’autres mots, le vélo et la vieille motocyclette qui composaient la flotte familiale lui suffisaient. Elle ne rêvait pas plus d’or et de beaux habits. Avoir dû élever deux enfants avec un revenu de fermier l’avait exorcisée de tels désirs il y avait bien des années aussi. Malgré tout, Madame Lee était une femme heureuse qui aimait sa famille et était résignée à rester comme et où elle était jusqu’au jour où Bouddha lui dirait de repartir.

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