ROAD of FATE (en pause)

Chapitre 9

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– C'est quoi l'urgence cette fois-ci Eric ? T'as encore effectué un achat en ligne par erreur et tu voudrais que j'y remédie avant que ton compte bancaire ne pointe au rouge ? Ethan rejoignit son collègue dans une petite salle en arrière du magasin faisant office de bureau.

Son appel d'urgence lui semblait plus comme un appel de détresse qu'autre chose, d'ailleurs, Ethan le trouva inhabituellement agité voire anxieux alors que ses yeux naviguaient frénétiquement entre les moniteurs de 49 pouces.

Même après avoir reconnu sa présence, Eric n'avait toujours pas réagi, ses lèvres d'abord serrés en une ligne fine étaient à présent ridés de perplexité alors qu'il hésitait à dire quoique ce soit. Ethan s'impatientait vraiment, une fois de plus ce mec en faisait trop, il était presque sûr que c'était encore une gaffe dûe à son incompétence en matière de réseau informatique. Après environ 30 secondes, il ouvrit la bouche.

– Tu ne me croiras jamais si je te le dis...

– Accouches déjà !

Ethan avait prit place à côté de lui et observait à son tour l'écran d'un air blasé. A en peine une seconde, le plus âgé secoua la tête comme un signe de défaite avant de froncer les sourcils. Il croisa les bras et grogna en signe de frustration.

– Tsk ! Je préfère que tu regardes par toi-même, franco, je n'ai pas envie de donner des conclusions hâtives et tu t'y connais mieux que moi.

Il soupira et ajouta avec une pointe d'anxiété

– Si c'est ce que je pense alors nous sommes foutus.

– Tu ne crois pas si bien le dire.

Ethan répliqua immédiatement sans quitter des yeux le moniteur, il avait déjà achevé sa petite inspection et pouvait donc confirmer avec certitude leur crainte.

– Il n'y a pas à tourner autour du pot ici, C'est carrément une pancarte qui indique en gros caractère Hello vous avez été chaleureusement piraté.

Eric se leva brusquement en claquant des mains sur la table, renversant la chaise dans le processus.

– p****n de m***e ! On a vraiment été piratés, je le savais !

Ethan fronça les sourcils et lui fit un coup d'œil agacé.

– Et la discrétion tu connais aussi ? Maugréa-t-il entre ses dents.

Bon sang ! Pourquoi tous les aînés autour de lui agissaient de manière si immature ?

Ethan plissa ses yeux et reporta intensément son attention sur les interfaces graphiques alors que les engrenages de son cerveau tournaient frénétiquement pour trouver une solution.

– Bref, si on ne se démerde pas pour le contrecarrer, on risque de payer cher, dans le vrai sens du terme.

Ethan n'avait pas besoin d'avoir les yeux derrière la tête pour savoir que Eric le dévisageait avec une expression absolument catastrophée, il savait aussi que celui-ci mettait inconsciemment tous ses espoirs en lui.

C'est peut-être fichu mais il y'a encore un truc capable de retourner la situation un peu comme dans les films. Tss ! Si seulement, il savait. En plus, les films c'est que de la fiction, rien y avoir en situation réelle.

« Certaines compagnies nous refilent la digitalisation de leurs données car cette entreprise est plus axée sur l'informatique technique et de gestion pour l'ensemble de la localité. Bien sûr, c'est un secret bien gardé pour beaucoup à cause de la circulation des données très importantes voire confidentiels de quelques petites et moyennes entreprises... J'ai parlé du sous-développement et du faible plateau en matière de technicité informatique et technologique qui règnent ici, eh bien, c'est ce qu'il en est.»

– Et voilà où nous en sommes ! Annonça Ethan d'un air détaché, ça risque de partir en vrille s'il y'a divulgation de données, certains secteurs commerciaux pourraient être paralysés dans leurs activités.

Pris de stupeur, Eric qui faisait les cent pas, sursauta avant de reprendre sa marche frénétique avec cette fois-ci ses ongles grattant son cuir chevelu avec nervosité. Il ne voulait pas y croire, c'était la pire des choses qui pouvait arriver. Normalement, ça ne devrait pas le faire pourtant.

– Ce truc là... La police cybernétique, elle ne devrait pas genre intervenir immédiatement ? C'est à ça que ça sert non ?

Ethan hocha la tête en approbation

– C'est exact ! La protection des données est exercée par la police cybernétique qui entreprennent la codification de chaque élément uniquement accessible après un ensemble de procédés et le pare-feu est l'une de ses gammes, de nos jours, il est contrôlé par une IA générale et la cybercriminalité n'était que peu dénoté. Pour qu'il y'ait communication, il faut qu'une IA s'identifie à une autre IA, un peu comme une empreinte digitale.

Eric ne voulait pas être plus perdu qu'il en avait l'air, c'est pourquoi il voulait au moins se rassurer d'avoir compris la moitié de ce que Ethan déblatérait.

– IA ? Tu veux dire intelligence artificielle ? Donc ce n'est pas un humain qui en est la cause ?

–Ce n'est pas ce que j'ai dit, les IA sont premièrement des logiciels programmés par des humains même si la plupart d'entre eux deviennent de plus en plus autonomes et c'est ça qui est le problème !

– ...?

– Donnez à un ordinateur un problème qu'il ne peut pas résoudre et il bug... Toutefois, il peut se reprendre à cause des mises à jour qui se font automatiquement dans le cas de la police cyb' mais cela prend du temps. Vois-tu où je veux en venir ?

Eric plaça une main en halte devant lui tandis que l'autre massa sa tempe.

– Attends je réfléchis ! Si j'essaie de comprendre tout ton charabia, tout est en fait orchestré dans le but de nous déstabiliser.

Ethan était vraiment surpris qu'il l'ait compris aussi vite, en même temps, il n'était pas si stupide.

– Dans un premier temps oui, approuva Ethan, et cela laisse juste assez de temps pour trafiquer tout et n'importe quoi sachant qu'en infos, chaque milliseconde compte.

Eric, en ce-moment précis, voulait vraiment frapper quelque chose et sans réfléchir, son point s'abattit sur le mur à proximité alors qu'il semblait tout à coup morose.

– P'tain ! Au départ je voulais juste un boulot où je pourrais être peinard... Raah ! Faut contacter le boss ! Je veux pas que tout ce bordel retombe sur ma tête.

– Toi, fais-le ! Je vais essayer de tracer la source de...

– Tu peux faire ça ? L'interrompit Eric le regard à présent plein d'espoir

Ethan lâcha un soupir ennuyé alors que ses doigts pianotaient rapidement sur les touches du clavier.

– Je vais essayer en tout cas, j'ai vu un tuto sur le net, ça ne devrait pas être trop compliqué... En fait ce n'est que comme ça que j'ai pu développé la moitié de mes compétences dans ce domaine... Avec un peu de chance, le programme est encore en cours d'exécution.

Eric qui s'était rapidement rapproché de lui fit un tapotement encourageant sur son épaule.

– Si tu le dis, je te crois ! Dit-il avec un rapide regain d'optimisme, d'ailleurs t'es le geek le plus cool que j'ai jamais rencontré

– Je ne suis pas un geek ! Rétorqua tout simplement Ethan.

L'aîné secoua la tête avec incrédulité alors qu'il se relatait tout cet exposé geek sur la police cyb, les pare-brises et la supercriminalité, des mots inquiétants pour une fichu histoire de réseau informatique, tout ça lui fit même oublier leur préoccupation première alors qu'il lui fit un sourire en coin.

– Pas la peine de râler ! Je dis juste que t'es super habile en mécanique même plus que moi qui ai étudié dans ce domaine et en plus tu connais un tas de trucs en procédés informatiques, t'es à l'aise quand tu t'y mets et ça se voit... T'appelle ça comment toi ?

Son visage se froissa d'ennuis alors que sa paupière inférieure gauche se contracta plusieurs fois, Ethan arrêta ce qu'il faisait pendant quelques secondes puis cracha avec froideur.

– Tu ne devrais pas contacter quelqu'un ? Dieu ! Va faire ce que tu as à faire et laisse moi enfin me concentrer !

Houlà ! Quand Ethan s'énervait ce n'était jamais bon signe. Eric leva rapidement ses mains en signe de reddition et recula d'un pas. Pendant un tout petit moment, il avait oublié qui il avait en face de lui. Croyez-le ou non, sa réputation le précède malgré son air désinvolte et quelque peu sympathique. Au fond, il sait qu'il n'avait rien à craindre, Ethan savait lui accorder du respect quand il fallait et au moins lui, sait faire preuve de self-control.

– Désolé mon gars, tu vois quand je suis stressé, il devient très difficile pour moi de contrôler mon flux de paroles, ma langue perd ses freins, il y'a comme une déconnexion mentale entre..

– Ouais j'ai entendu ça mais maintenant dégage d'ici avant que je ne pètes un câble et grouilles-toi !

Eric le fixa juste d'un haussement de sourcils

– ...

– Qu'est-ce que tu veux ? Chacun gère le stress comme il peut ok ? Et je suis toujours ton sous boss jusqu'à preuve du contraire

– J'aimerais pouvoir te dire que c'est toujours moi l'aîné jusqu'à preuve du contraire mais je sais que je n'ai pas à te le rappeler vu la situation.

Il leva son pouce avec la mine grave

– Démmerdes-toi aussi fort que tu le peux, je comptes sur toi le geek furieux !

– Zut ! Fous moi la paix ! Mugit Ethan entre ses dents, les poings serrés.

•••

De l'autre côté, des plaintes pouvaient être entendus en salle par des clients qui étaient accrochés aux écrans du magasin. Des lignes d'interférences brouillèrent la visibilité des médias. C'était inquiétant pour certains et ils se posèrent des questions.

Stéphanie toujours assise dans son coin avait déposé son portable sur la table alors qu'elle faisait une pause sur son mini jeu. Ethan prenait beaucoup trop de temps, à ce stade, elle ne pourra pas décrocher son RDV imminent parce-que monsieur accorde plus de temps à ses obligations.

– Qu'est-ce que c'est que ça ?

Ses yeux se posèrent sur l'écran du pc de Ethan alors qu'un courriel clignota sur la barre d'outils, elle cliqua dessus.

– Ah ! Enfin le fameux code, hum ! J'appuie sur Ok, voilà... Et je crois que c'est tout.

A peine elle cligna des yeux qu'un autre courriel apparue. Lentement un sourire malicieux s'étendirent sur ses lèvres embaumés et en ce-moment, elle ne pensait qu'à une chose.

– Uh oh ! Un autre e-mail d'un destinataire inconnu, hum~! C'est intéressant, je pourrais tout aussi jeter aussi un coup d'œil, de cette façon j'en saurai peut-être plus sur lui. Voyons ce que tu me caches Ethan chéri...

Mais soudain, elle stoppa son geste

– Oh ? Qu'est-ce.... Ethan ?

•••

Quelques minutes plus tôt...

A la surprise de Ethan, Eric revint en courant non seulement stressé et grave en panique.

– Je crois qu'il se passe un truc en salle

Ethan gardait toujours ses yeux rivés sur l'écran, à présent d'un air très sérieux.

«Si tout est hors de contrôle, ça veut forcément dire que tout est piraté à partir d'une base interne il peut être déjà trop tard pour récupérer quoi ce soit... Huh ? »

Il se leva ensuite brusquement de sa place, prit d'une soudaine nervosité et d'un mauvais, très mauvais pressentiment.

– Le générateur ! Il faut couper le générateur ! Il n'y a ainsi qu'on limiterait les dégâts et protéger tous ceux qui sont à l'intérieur.

«Cette sensation ? Non ça ne peut être un hasard. C'est pas vrai ! Qu'est-ce qui se passe ici ?»

Protéger tous ceux qui sont à l'intérieur ? Mais de quoi il parle ? Eric était pour du moins confus. Il n'eût pas le temps de lui poser plus de questions, ni de débrancher le générateur alors qu'il croyait assister à une crise de panique de son jeune collègue.

– Fait chier ! Cracha Ethan d'une voix bourrue et nettement bouleversée.

– Tu parles ! C'est vraiment une journée de m***e ! Rechigna Eric alors qu'il gratta la tête l'esprit encore troublé.

Celui-ci le devint encore plus quand un Ethan chamboula aussi vivement que l'éclair en passant à côté de lui pour franchir la porte à la volée. Après un "hein?" confus, il partit à sa suite.

Quand Eric débarqua dans la salle, la prochaine chose qu'il capta furent la voix inhabituellement tonitruante de Ethan ainsi que ces mots qui résonnèrent d'une manière inquiétante dans la salle.

– Avis à tous les clients, tous à terre vite ! Je répète TOUS A TERRE ! Faites-le immédiatement sans vous poser de questions !

Ethan se retourna avec vivacité et fixa durement Eric.

– Toi aussi ! Ordonna-t-il en exécutant lui-même ses propres commandes.

– Pourquoi tu...

Cependant Eric qui voulait inconsciemment traiter ses mots à la lettre n'eût pas le temps d'exprimer sa pensée qu'une détonation retentit dans la salle, insufflant une bourrasque qui fit voler les verres en éclat et valser les objets légers et instables de par sa portée.

BOUM !!!!