IIIl y a dans une aile de la Résidence, à Nonnenbourg, une retraite à presque tous interdite, où le roi pénètre seul, avec quelques pages familiers. Pour ceux-là même qui rôdent tout le jour sous les fenêtres du palais, elle est si mystérieuse qu’elle leur semble lointaine. Entre la ville affairée et vivante et le parc tout remuant de feuillages et d’oiseaux, elle apparaît à l’esprit, au fond d’une brume de rêve, comme un séjour de féeries, comme une île de prodiges, où rien de ce qui est la nature ne doit chanter ni verdir, où rien ne doit exister de ce qui est la vie. C’est à peu près un autre monde au milieu de celui-ci, un Paradis au coin d’une rue. Et cet Éden, que l’on prévoit délicieux, éveille en même temps, à force de vague et d’inconnu, l’idée d’une chose terrible, comme le pour