Chapitre 3

1900 Words
Juliette Je n’ai jamais eu aussi honte de toute ma vie. Me faire surprendre comme ça par un homme, qui plus est… Me tournant le dos, je le surveille tout en m’habillant. J’avais pris l’habitude de venir me baigner ici depuis le début de la semaine. Je ne suis pas près de recommencer… _ Vous pouvez vous retourner… _ Ce n’est pas très prudent de se baigner ici. Il y a pas mal de bêtes sauvages qui viennent s’abreuvoir ici. _ Je n’en ai pas vu jusqu’ici. _ Ce n’est pas parce que vous ne les voyez pas qu’ils ne sont pas là. Il y a un couguar à quelques kilomètres qui vit. _ Pourquoi ne pas l’avoir tué ? _ Parce qu’il est ici chez lui, lui aussi… De plus, c’est une femelle et elle a très certainement mis bas, il y a peu. _ Mais, s’ils sont dangereux ? _ Ils ne sont dangereux que s’ils se sentent menacé. Si vous croisez leur chemin, resté immobile et agité doucement les bras, comme si vous étiez un arbre. _ Vous plaisantez ?... _ Non. Je ne plaisante pas sur ce genre de sujet. Ça peut parfois être utile de connaître certaines choses. _ J’essaierai de ne pas en croiser… Écoutez monsieur Wolfgang… _ J’vous en prie. Appelez-moi Emmett. _ Ce serait très déplacé de ma part… _ Puisque je vous le demande. _ S’il vous plaît. Pourriez-vous juste éviter de parler de cet incident… À ma tante. _ Quel incident ?… _ Et bien, le fait de m’avoir vu… Me baigner et… C’était de l’humour… Il se contente de me fixer et de sourire. Mon Dieu, quel sourire !!! Et ce regard, je n’arrive toujours pas à savoir si je dois fixer son œil marron ou son œil bleu… C’est très perturbant. Et je crois qu’il en est bien conscient. _ Je crois que je vais, vous laissez… _ Ravis de vous avoir revu, Juliette. Il ne bouge pas pour autant, alors que je ne cesse de le fixer… Au bout de quelques minutes, je finis par le salut et fais demi-tour… Marchent jusque-là, ferme de mon oncle et ma tante… J’entre et monte discrètement dans ma chambre. Je retire mes habits salle et me change par des vêtements d’intérieur. Puis, je natte mes cheveux mouillés et descends rejoindre ma tante. Prenant les devants, je l’aide à préparer le repas. _ Tu t’es laver les cheveux ? _ … Oui. Je… Il y a des animaux sauvages par ici ? _ Oui… Quelques-uns. _ De quel type ? _ Il peut y avoir des ours, des couguars, des loups… _ Tant que ça !! Et moi qui allais me promener seule de temps en temps !! _ Si tu ne les embêtes pas, ils ne te feront rien. Bien au contraire, c’est eux qu’ils te craindront le plus. _ Oui je sais. Ne pas bouger et faire l’arbre. _ Oh bravo, tu connais cette astuce-là ? _ On va dire que je suis allé à bonne école. _ Ah bon… On termine de préparer le repas et ma tante me demande d’appeler les garçons. Il ne faut pas longtemps pour voir arriver Henri d’en haut et Martin de dehors. Le repas est savoureux, mais je monte vite me coucher. À peine la table et la vaisselle sont-elles finies que je monte dormir. Je me déshabille et enfile ma robe de nuit. Puis me faufilant dans le lit, remontant les couvertures jusqu’à mon menton et glisse mes mains sous les couvertures, relevant ma robe, je glisse ma main entre mes cuisses et commence à me caresser. Fermant les yeux, je pense à un certain sourire qui m’émoustille… À ce regard qui m’intimide et pourtant m’attire… Mes doigts glissant sur mon bouton rose. Enfonçant un doigt dans mon intimité, puis deux… Je fais des va-et-vient plus ou moins vite. Mon pouce continue de stimuler mon c******s alors que je sens une vague de plaisir me traversé. Me mordant la lèvre pour me retenir de gémir… _ Ah…Mmm… Quand je sens la délivrance m’envahir, je cesse tout mouvement et me laisse retomber doucement vers la terre… Je ne devrais pas faire ça. Je devrais même avoir honte de moi. Je n’aurais jamais découvert cette partie de moi, sans la sœur aînée d’une amie. Un jour, alors que je dormais chez ma copine d’école. On l’a surprise revenir avec son fiancé. Devant resté vierge jusqu’au mariage, l’homme l’avait soulevé du sol et l’avait posé sur la table du petit salon. Puis, il avait retroussé ses robes et avait baissé sa culotte… Nous dévoilant son intimité. Je me souviens de mettre figer ce jour-là et mon amie m’avait dit de rester silencieuse. Là, on avait regardé l’homme enfoncer ses doigts dans son intimité. Puis, son pouce avait glissé sur une certaine zone de celle-ci… Mes joues étaient devenues encore plus rouges quand je l’ai vu poser sa bouche sur sa pépette… Et le sucé comme si c’était une sucette. Sa sœur avait alors poussé des gémissements, tenant la tête de son fiancé pour qu’il reste où il était… Mon amie et moi étions vite retournés dans notre chambre et avions rigolé de cette étrange scène. Pourtant, je n’ai jamais pu oublier ce qu’il lui avait fait. Je n’avais que 13 ans à l’époque. Mais la curiosité m’avait poussé à reproduire ses gestes sur moi… Par la suite, j’avais appris que ce qu’il lui avait fait, s’appeler des préliminaires. Mon amie était allée voir sa sœur et l’avait menacé de le dire à leur mère, si elle n’éclairait pas nos petites lanternes curieuses. Celle-ci avait été furieuse que l’on ait osé la regarder. Elle nous avait alors dit qu’ils n’avaient rien fait de mal. Que c’était comme se donner un bisou et que cela n’avait en rien détruit sa virginité. Elle nous avait alors parlé du fameux préliminaire… Mais je n’en sais toujours pas plus aujourd’hui. En revanche, ce que je sais… C’est que je viens de me donner des préliminaires en pensant à un certain homme au regard sombre et ténébreux. Si ma mère apprenait ce que je fais, elle me fouetterait les mains et m’obligerait à aller me faire confesser… Emmett Alors que la nuit tombe, j’ai juste le temps de m’enfermer dans ma cave. J’ignore pourquoi, mais le loup en moi est beaucoup plus agité que d’habitude. J’ai même cru que j’allais me transformer avant l’heure. C’est très étrange. Mais je n’ai pas le temps de réfléchir à ça, que déjà le loup prend ma place. À peine suis-je sur mes quatre pattes, que je tourne en rond. Je dois sortir d’ici… Alors qu'habituellement, je reste calme. Cette fois, je donne des coups de griffes dans la trappe. Mords le bois afin de l’arraché. Plus les heures passent, plus la trappe devient fragile. Et ce qui devait arriver, arriva. Je parviens à sortir de la cave. Là encore, je m’attaque à la porte de sortie. Griffant, mordant. Jusqu’à ce que celle-ci cède. Et je ne peux pas empêcher le loup de quitter la sécurité de ma maison. Étant enfermé en lui, je ne suis que spectateur… Je le vois courir à travers les plaines. Hurlé à la lune. Je sens le goût du sang quand celui-ci tue un lapin et le mange tout cru. Puis, je le vois s’approcher d’une maison… « Il faut que je reprenne le contrôle avant qu’il ne soit trop tard ! » Me dis-je. J’utilise toute l’énergie dont je suis capable pour essayer de retenir le loup, alors que celui-ci allait s’approcher de la porte d’entrée. Pourquoi est-il venu ici ? Ça, je ne le sais pas encore. Mais je ferais tout pour le découvrir… En attendant, avec toute la force nécessaire, je reprends le contrôle du loup et lui fait faire demi-tour. Ça ne lui plaît pas, mais je tiens bon… Quand j’arrive enfin chez moi, la nuit touche à sa fin. Je m’effondre dans mon lit et m’endors jusqu’à je ne sais quelle heure… Ce sont des voix qui me réveillent… _ Emmett ?… Emmett, tu es là ?… Je ne réponds pas tout de suite, mais parvient à extirper ma carcasse fatiguée du lit… Fermant la porte de ma chambre dans un claquement sonore… _ Emmett ?… Tu vas bien ?? _ Ouais… Mais n’entre pas… Suis à poil. _ Oh… Une bête est venue sur mes terres durant la nuit. J’ai suivi les traces et elles m'ont mené jusque chez toi. Tu vas bien ? J’ai vu ta porte d’entrée et ta cave… _ Ouais… Ça va… Dis-je en finissant de m’habiller. J’ouvre la porte et tombe nez à nez avec Martin et Henri… Je suis épuisé, comme chaque lendemain de pleine lune. J’ai qu’une envie, c’est de retourner me coucher. Mais pour ne pas attirer l’attention, je dois faire semblant de m’inquiéter tout autant qu’eux. _ Allons voir les dégâts. Dis-je en me secouant la tête. _ Tu as une sale mine. Tu n’as pas dormi de la nuit ? _ Non… C’est… La bête, je crois… Elle m’a tenu éveillé et… _ Tu l’as vu ? _ Eu… C’est juste le couguar dont je t’ai parlé. _ Celle qui a mise bas, il y a peu ? _ Ouais… Je pense que c’est elle qui est venue… Elle a dû sentir… La viande que j’ai dans ma cave. _ Peut-être oui… T’as vraiment une sale mine. _ C’est rien… Ça ira mieux demain… T’es pas à l’école toi ? _ Emmett a raison, tu devrais y aller. _ OK… T’es sûr que ça va ? _ Mais oui, bonhomme. Je vais bien. Je m’avance vers la cuisine et regarde les dégâts que j’ai causés. C'est pas vrai. Il a tout déchiqueté !… « T’abuses là !! T’es sérieux, sac à puces !!! » _ Du café ? Dis-je en me servant une tasse. _ Volontiers. Si tu veux, j’ai pas mal de planche chez moi. Tu peux venir en chercher. Et se sera réparé en un rien de temps. _ D’accord. J’te remercie. Je passerai tout à l’heure… Buvant notre café en silence. Mon ami ne cesse de me fixer. Sûrement, est-il inquiet pour moi ? En même temps, je dois avoir une sacrée tête… _ Tu devrais aller te reposer. Tu fais peur à voir. _ Mouais… Faut d’abord que je répare tout ce bordel. J’aurais tout le temps de me reposer ce soir. Je raccompagne mon ami jusqu’à dehors et pars jusqu’à mon coin pour me laver. Je me regarde à travers le miroir et je finis par me claquer la tête dans celui-ci, l’explosant. _ T’es fière de toi !! Avec tes conneries, on s'est fait repérer !!! Dis-je en me donnant des coups de poings dans la gueule. Je ne m’arrête pas là et fais tout voltiger dans la pièce. Ce loup aura ma peau !!! Encore une fois, je claque ma tête dans le mur à plusieurs reprises. _ NE REFAIT PLUS JAMAIS ÇA !!! Hurlais-je en agrippant mes cheveux dans mes mains. J’en ai marre de cette vie. Marre de ne pas savoir qui je suis… D’où me vient ce don de transformation ?… Qu’est-ce que je suis au juste ? Un humain ou un monstre ?… Explosant de colère, je détruit tout ce qui est autour de moi et fini pr m’effondrer au sol...
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