Chapitre I

2009 Words
Temps présent... - Joyeux anniversaire Zara. Zara fixa pendant plusieurs secondes le trousseau de clé que lui tendait Gamiel.Ce n'était pas ce à quoi elle s'attendait, bien évidemment. Elle s'était donc fait d'illusion ? Pourtant ces deux dernières semaines, Gamiel lui avait donné tout lieu de croire qu'il lui offrirait une bague le jour de son anniversaire. - Une clé ? Finit-elle par dire en plissant le front. - Tu as l'air déçu, constata t-il. - Non, enfin Gamiel. Je... Je ne m'attendais pas à ce que tu m'offres...une clé ? - Tu ne veux pas savoir ce qu'elle ouvre cette clé ? S'enquit-il en souriant. - Un appartement, je suppose. Hum... Je croyais avoir été clair là dessus. Je ne quitterai pas l'appartement que je partage avec ma sœur de cœur. On a toujours vécu et partager tout ensemble. - Oui, je sais Zara. Même si ton idée de rester toujours avec elle est absurde, je respect quand même ton choix. Je te rassure que cette clé n'ouvre pas un appartement. - Ah ! - Te rappelles tu de la première fois qu'on s'est rencontré ? - Et comment ? Dit-elle en rigolant. Tu as presque faillit mourir dans le métro. T'étais adorable quand tu as englouti tout mes pâtisseries. - Je me demande ce qui aurait pu se passer si tu n'avais pas été là avec ces...c'était quoi déjà ? - Des despacito mon chéri. - Oui, c'est ça. Je n'avais jamais mangé d'aussi bon. J'en voulais encore... - Que tu m'as demandé la pâtisserie dans laquelle je les avais pris, compléta t-elle. - Et tu m'avais dit que c'était des gâteaux fait maison. - Tu m'as donc suivi chez moi juste pour avoir ces pâtisseries en oubliant que tu avais un rendez-vous avec un acheteur potentiel dans ton lieu de travail. - J'ai eu droit à des sévères remontrances de mon patron. - Qu'est-ce que ça avoir avec cette clé ? Demanda t-elle en lui jetant un regard intrigué. - Confectionner des gâteaux a toujours été ton passe temps préféré. Ce qui me plairait c'est que tu en fasse ta profession. Tu n'auras plus besoin de travailler dans ce bar miteux et tu pourras non seulement te consacrer pleinement à la pâtisserie mais aussi les commercialiser. - Pour ça il faudrait que j'ouvre une pâtisserie mais avec quoi ? Le salaire que je reçois en travaillant dans ce bar couvre à peine les dépenses de l'appât. Je ne pourrai pas économiser assez pour... Attend, une minute. Cette clé... Ouvre t-elle ... ? Elle arrêta de parler et s'empara de la clé de sa main. C'était bien ce à quoi elle pensait lorsqu'elle jeta un regard sur la porte clé rectangulaire, sur laquelle était inscrit " Péché Mignon''. - Non, fit-elle en écarquillant les yeux. - Félicitation ma chérie. Tu es désormais la propriétaire du '' Péché Mignon ''. - Gamiel, elle prononça son prénom d'une voix audible en portant sur lui un regard teinté de surprise. C'est... Énorme. - Est-ce des larmes que je vois glisser sur ta joue ? Il tendit sa main vers sa joue pour les essuyer de son pouce. Alors qu'il lui la caressa ensuite Zara s'empara de sa main et déposa un b****r dessus. - Je ne sais pas comment te remercier Gamiel pour ce beau geste. - Tu n'as pas à le faire mon amour. - C'est le plus beau cadeau qui m'ait jamais été offert, dit-elle tout en fixant la clé. Je n'arrive toujours pas y croire que je sois propriétaire '' du péché Mignon '' Pince moi s'il te plait . Je veux m'assurer que je ne suis pas entrain de rêver. Gamiel éclata de rire. Il passa la main dans les cheveux en observant d'un regard amusé Zara qui fixait toujours la clé d'un air pantois. - Quand est-ce que je peux la voir Gamiel ? - Toute suite si tu veux. - Alors qu'est-ce qu'on attends ? Lança t-elle avec enthousiasme en se levant de son siège. *** Hôpital de Houston 22h du soir. - Laissez moi entrer dans cette chambre. Je vous en supplie. Laissez-moi rester près de lui, hurla Zara en poussant de force le chirurgien. - Je vous prie de m'écouter Mlle. Vous ne pouvez pas entrer. Il est impératif que vous restiez ici. Vous nous faites perdre assez de temps. Votre petit ami risque de ne pas s'en sortir si nous n'agissons pas vite. Laissez nous faire notre travail. Zara observa le chirurgien disparaitre dans le bloc opératoire... Aussi étrange que cela pouvait sembler, voir ce médecin avancer dans sa combinaison bleue avait l'air d'un adieu. Elle croyait apercevoir Gamiel progresser lentement mais décidément dans le couloir de la mort. La porte se referma... Un frisson funèbre s'empara du coup de la jeune fille. Zara ne sut quand des larmes commencèrent à se frayer un chemin sur ses joues. L'on raconte que lorsque deux âmes sont intimement unies, si l'une d'elles venait à sombrer dans un gouffre, l'autre la suivrait presque aussitôt. Est-ce vrai? Nous ne saurions le dire. Néanmoins, cela ne faisait l'ombre d'aucun doute que la demoiselle vivait Déjà le supplice. Seule! Elle se retrouve seule, perdue dans un univers étranger. Tellement de choses s'étaient produites en si peu de temps. Une frayeur sans nom emplissait son âme. Elle n'eut pas le temps de penser ... La porte se rouvrit: Le silence du chirurgien était des plus parlants quoique pénibles. La sentence tomba: Elle s'effondra avant que ce dernier n'ouvrit sa bouche. Son interlocuteur eut à peine le temps de faire un pas. C'était bien ça ! Il n'était plus. Elle ne le reverrait plus jamais. Il ne sentira plus la force de son étreinte ni le parfum propre à son bien-aimé. ... - Zara ! La jeune femme sursauta légèrement lorsqu'elle entendit son amie prononcer son prénom. Elle essuya rapidement ses larmes et referma l'écrin pour ensuite le remettre dans son sac. - Alors tu vas chaque fois me faire ce coup et me torturer d'inquiétude ? - J'avais besoin d'être seule un moment. Est-ce trop demandé ? - Rentrons, tu veux ? Il va bientôt faire nuit. - Candace j'aimerais rester encore un tout petit peu si tu me le permets. - D'accord, Je t'attends dans la voiture, soupira t-elle. Candace fit volte-face dans le silence et rejoignit sa voiture. Elle s'engouffra à l'intérieur de sa bagnole et observa attentivement son amie. Elle se demanda si c'était bien elle. Elle était devenue méconnaissable ! Comme elle aimerait faire quelque chose pour atténuer sa douleur. La mort de Gamiel avait creusé un grand fossé entre elles. Elle évitait toutes sortes de discussion avec elle et préférait se refermer sur elle-même. Candace ne comptait plus le nombre de fois que son amie l'avait rejetée lorsqu'elle avait essayé de la consoler. À force de garder la main tendue, elle avait fini par se sentir inutile. Toutes ses tentatives s'étaient avérées vaines. Lorsqu'elle croyait réussir à la ramener un peu sur terre, cela ne durait qu'une seconde ou deux. Puis elle s'y replongeait de plus belle. Ces échecs répétés l'avaient amener à perdre patience. Les choses redeviendront-elles comme avant ? - Ramène-moi à la maison. Candace hocha la tête et attendit qu'elle mette sa ceinture avant de mettre le moteur en marche. Alors que la voiture s'engagea dans la circulation, Zara jeta un dernier regard sur l'endroit où était enterré son Gamiel. C'était bien la dernière fois qu'elle y mettait les pieds. Elle avait décidé, quelques jours plutôt qu'elle allait quitter cette ville qui lui rappelait tant son homme. C'était une décision bien assez difficile mais il le fallait pour son bien; si elle voulait tourner la page. - Alors tu as trouvé l'endroit où tu aimerais t'installer ? - Atlanta, répondit-elle vaguement. - Atlanta, répéta Candace. C'est un très bel endroit pour tout recommencer à Zéro. Avec mon CV bien garni, accompagné des éloges sur mes compétences du docteur McLean je pourrai très vite me dénicher une place dans n'importe quel hôpital de cette ville. - Je te l'ai déjà dit Candace. Il est hors de question que tu abandonnes tout pour me suivre. - Tu oublies la promesse qu'on s'est faite toutes les trois lorsqu'on vivait dans cet orphelinat ? - Non, soupira t-elle. - Alors ne t'oppose pas à l'idée que je te suive ma belle. Rien de ce que tu diras ne me fera changer d'avis. - Qu'est-ce que tu peux être têtue parfois. - Je me dois d'être toujours à tes côtés quoiqu'il arrive. - Tu vas bientôt regretter cette décision Candace. Crois-moi, la prévint-elle. - Essaye toujours ma belle. Comme je viens de te le dire, rien ne me fera changer d'avis. Zara exhala un soupir face à l'entêtement de Candace. C'est vrai qu'elle avait besoin d'elle à ses côtés mais elle ne pouvait se faire à l'idée qu'elle démissionne du poste qu'elle avait dû batailler pour l'obtenir. Elle avait encore une journée pour la dissuader et elle comptait bien réussir à la faire changer d'avis ne serait-ce que pour son propre bien. Après une quinzaine de minutes de route, elles arrivèrent enfin à leur appartement. Zara sillonnait la grande pièce de leur appartement qui leur servait de salon et se rendit compte que cet endroit allait terriblement lui manquer. Cet endroit était rempli souvenirs qu'elle avait partagé avec ses deux meilleures amies. C'est avec un sourire jaune qu'elle prenait les escaliers pour rejoindre sa chambre. Après avoir refermé la porte, elle s'y adossa en portant un regard brouillé de larmes sur les cartons faits qui trônaient sur le parquet et lorsqu'elle tomba sur la photo de Gamiel qui siégeait toujours sur la commode, son cœur saigna de nouveau. Allait-elle survivre sans sa présence ? Elle s'assit au bord du lit et s'empara de la photo. Elle admira ses magnifiques traits tout en ressassant les bons moments qu'ils avait partagé ensemble. Quel vrai t*****e, songea t-elle amèrement. C'était assez douloureux pour elle de devoir se contenter de cette photo alors qu'elle était déjà habituée à sa chair, à son odeur et à ses blagues. À ces pensées, elle réalisa combien il sera difficile pour elle de devoir vivre sans lui. Maudit soit cet homme qui lui avait ôté la vie. Ce criminel lui avait enlevé tout ses espoirs, avait brisé tous ses rêves. Et la peine qu'il avait écopé pour son acte ignoble n'était pas suffisant pour payer ce qu'il avait fait. Néanmoins elle était rassurée que ce meurtrier soit derrière les barreaux. Gamiel pouvait à présent reposer en paix. C'était tout ce qu'elle avait souhaité lorsqu'elle priait pour que la police puisse mettre la main sur lui. Elle rangea la photo dans l'un des tiroirs de la commode et troqua sa robe noire contre une robe de nuit pour ensuite se glisser sous les draps. Il fallait qu'elle trouve le sommeil car demain allait être une journée bien rude. Le lendemain, Zara se leva presque de bonne humeur. En descendant dans la cuisine, elle fut surpris de trouver Candace. Celle-ci était occupée à éplucher des pommes de terre. À cette heure-ci elle devrait déjà être dans son lieu de travail. Candace leva les yeux lorsqu'elle sentit la présence de son amie. - Bien dormi ? Demanda t-elle en esquissant un sourire. - Oui. Puis-je savoir ce que tu fous dans cette cuisine alors que tu devrais déjà être sur ton lieu de travail ? - Je n'ai plus de travail puisque j'ai déjà envoyé ma lettre de démission. - Tu as fait quoi ? S'arlama t-elle en froissant le visage. - J'ai démissionné , répèta-t-elle. Pourquoi prends-tu cet air choqué ? On s'était pourtant mis d'accord sur le fait que je m'installerais avec toi à Atlanta, non ? - Je ne pensais pas que tu aurais pu démissioner aussi rapidement. Tu... - Écoute Zara. J'ai bien réfléchi avant de prendre cette décision. Ma place est avec toi à Atlanta. Et ne t'inquiète surtout pas. Je trouverai vite du boulot grâce à la lettre de recommandation du Docteur McLean. Zara s'assit sur le comptoir sans dire un mot. Du coin de l'oeil elle observa son amie et constata qu'elle se réjouissait. Mais de quoi ? D'avoir délibérément démissionner à coup de tête ? C'était vraiment stupide de sa part. - Puisque tu insistes, elle murmura du bout des lèvres en haussant les épaules.
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