Le lundi matin s’annonçait gris et pluvieux, comme si le ciel reflétait l’humeur maussade avec laquelle je m’étais réveillée. Le week-end avait été une montagne russe d’émotions, et malgré tous mes efforts pour me concentrer sur mes études, l’image de Peter et Kéllia, l’un à côté de l’autre, restait gravée dans mon esprit. J’essayai de me secouer, de me dire que cette nouvelle semaine était une opportunité de repartir à zéro, de me concentrer uniquement sur mes objectifs académiques. Mais une étrange appréhension alourdissait mon cœur, comme si quelque chose de plus grand m’attendait.
Après avoir rapidement avalé un petit-déjeuner et m’être préparée, je me dirigeai vers l’université. Les rues étaient détrempées par la pluie nocturne, et les étudiants se pressaient sous leurs parapluies, créant un ballet de couleurs sombres. À mon arrivée sur le campus, je constatai que l’agitation habituelle était encore plus palpable ce matin-là. Les cours reprenaient, et avec eux, la routine impitoyable des révisions, des projets, et des examens à venir.
Je me dirigeai vers l’amphithéâtre pour mon premier cours de la journée. Comme d’habitude, je choisis une place au milieu de la salle, suffisamment éloignée pour ne pas attirer l’attention, mais assez proche pour suivre le cours. Tandis que je sortais mes affaires, je jetai un regard distrait autour de moi. C’est alors que mon cœur fit un bond dans ma poitrine.
Il était assis quelques rangées devant moi, absorbé par la lecture de ses notes. Je me figeai sur place, l’esprit en ébullition, incapable de détacher mon regard de lui. Comment se faisait-il que je ne l’avais jamais remarqué avant ? Était-il toujours dans ce cours, ou venait-il de s’inscrire ? Et pourquoi semblait-il si... différent ?
Peter ne ressemblait à personne d’autre. Ses cheveux bruns, légèrement décoiffés, semblaient crier cette nonchalance sexy que peu de gens pouvaient se permettre. Chaque geste qu’il faisait, que ce soit le simple fait de tourner une page ou de passer une main dans ses cheveux, dégageait une sensualité naturelle qui me laissait littéralement en apnée. Il y avait chez lui une puissance tranquille, un charisme brut qui émanait de chaque pore de sa peau.
Je me surpris à détailler la courbe de sa mâchoire, la force subtile de ses épaules, la manière dont son corps semblait taillé dans le marbre, un mélange parfait de force et de grâce. Ses yeux, même à cette distance, me revenaient en mémoire, ce bleu intense qui semblait avoir le pouvoir de percer toutes les défenses. C’était comme s’il pouvait lire en moi, me mettre à nu d’un simple regard. Cette pensée me fit frissonner.
Pourquoi ne l’avais-je jamais vu sous cet angle avant ? Comment avais-je pu ignorer un homme comme lui ? Peter n’était pas seulement beau, il était captivant, magnétique, irrésistible. Un mélange dévastateur de douceur et de danger, le genre de combinaison qui pouvait faire perdre la tête à n’importe qui. Et moi, j’étais là, le cœur battant à tout rompre, prise au piège de cette attraction sauvage et inattendue.
Tout mon être semblait tendu vers lui, assoiffé de sa présence, comme si le simple fait de le regarder ne suffisait pas. Je me sentais brûlante, mes pensées envahies par des images de nous deux, si proches que nos souffles se mêlaient. Chaque fibre de mon corps réclamait son attention, son contact, comme un besoin primal impossible à réprimer. Il y avait quelque chose d’électrique, de profondément sensuel, dans l’air entre nous, même s’il ne savait pas encore que j’étais là, à le contempler, enflammée par le désir.
Cette attraction irrésistible me consuma, me laissant à la fois terrifiée et exaltée. Peter n’était pas seulement un homme séduisant ; il était une tempête, un feu qui pouvait tout ravager sur son passage.
Le cours commença, et je m’efforçai de me concentrer sur les explications du professeur. Mais mes pensées continuaient de dériver vers Peter, vers ce qui pourrait bien se passer si nos chemins se croisaient à nouveau. Et ce moment ne tarda pas.
À la fin du cours, alors que je rangeais mes affaires, je le vis se lever et se diriger vers la sortie. Mon cœur battait à tout rompre. Devais-je l’aborder ? Le laisser partir sans rien dire ? Mais le destin, une fois de plus, sembla avoir ses propres plans. Alors que je me dirigeais vers la sortie, un mouvement dans la foule me fit trébucher légèrement. Je perdis l’équilibre et faillis lâcher mes livres. Avant que je ne puisse réagir, une main ferme saisit mon bras pour me stabiliser.
Je relevai les yeux et me retrouvai face à face avec Peter. Son regard croisa le mien, et pendant une seconde, le temps sembla suspendu. Un sourire, mi-embarrassé, mi-amusé, apparut sur ses lèvres.
« Clara, tout va bien ? » demanda-t-il, sa voix douce et pleine de sollicitude.
Je hochai la tête, encore sous le choc de cette rencontre imprévue. « Oui, merci... je... je ne t’avais pas vu là. »
« Je suis désolé pour hier, » dit-il soudainement, ses yeux s’assombrissant. « Kéllia n’aurait pas dû te parler comme ça. »
Ses excuses inattendues me laissèrent sans voix pendant un moment. Il semblait sincère, et cela rendait les choses encore plus compliquées.
« Ce n’est pas ta faute, » finis-je par dire, essayant de cacher mon trouble.
Il hocha la tête, comme soulagé par ma réponse. « Tu sais, je suis souvent dans ce cours. Je suis en deuxième année, mais j’ai des options qui se croisent avec celles des premières années. Si jamais tu as besoin d’aide ou... enfin, si tu veux parler, je suis là. »
Son offre me surprit. Il n’avait aucune obligation de me proposer son aide, surtout après ce qui s’était passé. Mais le fait qu’il le fasse montrait qu’il y avait peut-être plus en lui que ce que je croyais.
« Merci, Peter, » dis-je finalement, un peu hésitante.
Il me fit un sourire encourageant avant de s’éloigner, me laissant seule avec mes pensées.