La valse des sentiments

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Chapitre 3: Un passé très présent

Dans la tête de Maira

Jason est un vrai sorcier quoi ? Il s’est arrangé à ce que Karl et moi ne nous parlions pas vraiment en étant toujours là et à se mêler de tout. Vu la façon dont Karl me regarde là, je crois que je lui plais bien aussi et je suis sûre que Jason l’a remarqué. En tout cas, on a passé un excellent après-midi entre baignades, rires, jets-skis, cocktails et grillades. Tout cela dans la bonne humeur. Jason était toujours partout empêchant Karl et moi de s’approcher l’un de l’autre. Tricia se foutait trop de ma gueule car elle pouvait voir combien j’étais déçue de la tournure des évènements. Nous sommes rentrés sur Abidjan dans la soirée et je me suis directe affalée sur mon lit en me disant que demain sera meilleur qu’aujourd’hui. 

Ce matin, je me lève de très bonne humeur. Je prends ma douche et envoie un sms à mon frère, Tricia et mes parents pour leur souhaiter une bonne journée et leur dire que je les aime. Je sais que tout le monde est au boulot en ce moment. D’ailleurs, j’ai décidé de candidater à certaines offres d’emplois me paraissant intéressantes. Je regarde les annonces en ligne et je décide de me lancer après avoir actualisé mon CV. En fait, je travaille déjà à New-York mais si je trouve une meilleure offre d’emploi ici, je resterai à Abidjan auprès de ma famille. Je fais tout cela en prenant mon petit déjeuner. Je suis plongée à fond dans mon travail lorsque j’entends mon portable sonner. Je décroche même sans y prêter attention. 

-« Allô »

-« Bonjour Mlle ! Serait-il possible de parler à Maira svp »

-« C’est elle-même. A qui ai-je l’honneur s’il vous plaît ? »

-« Vous ne me reconnaissez pas ? C’est vexant ça »

-« Non ! Voilà pourquoi je vous demande à qui ai-je l’honneur »

-« MMhhh… C’est Karl »

Mon cerveau a juste buggé : Karl……

-« Mais comment avez-vous eu mon numéro ? »

-« Ca c’est un secret jeune fille. Sinon comment allez-vous? »

-« Bien et vous ? »

-« Mieux depuis que je vous parle…Enfin »

-« Alors que faites-vous de beau ? »

-« Rien de très intéressant. Je suis au boulot et c’est comment dirais-je ? La routine de tous les jours »

-« Bon courage à vous alors »

-« En fait, je vous appelais pour savoir si ça vous dirait qu’on dîne ensemble un de ces soirs »

-« Oui. Pourquoi pas ? »

-« Quel jour vous irait ? »

-« Samedi »

-« Très bien. Je passerai vous prendre à 8 heures »

-« Euh en fait, je serai chez une amie ce week-end. C’est là-bas qu’il faudra venir me chercher et non chez mes parents »

-« Très bien. Je vous appelle vendredi pour que vous me confirmiez bien que vous serez chez votre amie et ainsi vous pourriez m’indiquer le chemin »

-« Ca marche ! A samedi alors »

-« A samedi ! Maira ? »

-« Oui »

-« Prenez soin de vous »

-« Merci. Vous aussi. A vendredi »

-« A vendredi »

Il coupa la communication mais j’étais scotchée : comment a-t-il eu mon numéro de téléphone ? De toute façon, peu importe pour l’instant. Je me demande ce qu’il attend exactement de moi : veut-il juste de l’amitié ou cherche-t-il bien plus ? Moi je sais ce que je veux faire avec lui mais je ne prendrai pas le risque de me précipiter et de me prendre un râteau commensurable devant. Mon passé m’a appris à savoir bien analyser les choses et à bien observer avant de me lancer dans quoi que ce soit. Et puis là je vous vois hein ? Vous croyez que je suis bête ou quoi ? Il ne peut pas venir me chercher à la maison car si on tombe sur Jason là, il va encore vouloir me faire du sale. J’irai chez Tricia ce week-end donc. Je décide de continuer ce que je fais. Je ne sais rien de ce mec qu’il me perturbe déjà comme ça tchip.

Je suis en voiture avec Jason et on va manger au restaurant en tête-à-tête comme au bon vieux temps. Il a décidé de satisfaire nos estomacs au restaurant « le Saakan », aux 2 plateaux. Abidjan est trop magnifique la nuit. Je me rends compte à quel point mon pays me manque hein. On nous installe à notre table et tout ce que je peux dire est que le restaurant est bondé. On finit par prendre nos commandes.

-« Alors ma petite ? Ca été la journée ? »

-« Ca va. RAS (rien à signaler). Et toi ?»

-« Journée longue et crevante mais ça va. Alors qu’as-tu fait de beau ? »

-« Rien d’intéressant. J’ai envoyé des CV un peu partout en espérant que je trouverai mieux que ce que j’ai à New-York »

-« Ca ira par la Grâce de Dieu ! »

-« Amen »

-« Sinon ça te dit un tour sur l’île de Gorée ? »

-« Quand ? »

-« Le week-end surprochain »

-« Parfait. J’ai hâte d’y être »

C’est ainsi qu’on passa la soirée. Je m’endormis très vite ce soir-là car j’étais vraiment morte de fatigue. Deux jours plus tard, je suis dans ma chambre quand j’entends mon portable sonner. C’était un appel de Maman Lyne qui voulait savoir comment je me portais. Elle est trop gentille. Quand je pense que la femme qui me sert de mère n’a jamais fait ça pour moi. MMhhh ? La vie des fois quoi ? Elle est trop bizarre. Si j’avais eu la possibilité de choisir mes parents avant de naître, je n’aurai pas choisi cette femme comme mère ça c’est sûr et certain. Je lui ai répondu et on a discuté un peu avant de se décider à raccrocher. Je consulte mes boites e-mails vite fait et appelle des amis aussi. J’ai déjà prévenu Tricia pour le week-end. Je reçois encore un appel, mais cette fois-ci de Jason. Il m’annonça de ne pas espérer le voir ce soir car il doit voir une de ses nombreuses conquêtes. Je lui ai juste dit ok et de bien s’amuser seulement.

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Le lendemain-

Je m’apprête à sortir ce soir. Tricia m’a invitée au Pink Club à Marcory et on s’y rend avec deux de ses cousines qui ont le même âge que nous. Jason me regarde m’habiller seulement et me demande pourquoi je suis habillée de façon aussi sexy. Lui aussi c’est quel genre de question ça ? Il faut qu’il se rende compte que je suis une jeune femme de 25 ans et non une gamine de 10 ans hein. Je le vois venir seulement celui-là. Je viens de quitter la maison et j’appelle Tricia pour lui dire que je suis en route pour chez elle. Elle me dit qu’elles sont déjà prêtes donc on ne perdra pas de temps. J’arrive quelques minutes après à la Riviera 2 (quartier abidjanais) et me gare devant chez ses parents. Je l’appelle pour lui dire que je suis là et elle me dit qu’elles arrivent. Quand je les vois, un truc me frappe, nous sommes toutes habillées en blanc comme si on s’était accordées sur la couleur à porter ce soir. Tricia est toute en beauté, Myria et Nora, ses cousines, ne sont pas en reste non plus. Elles montent dans la voiture et c’est parti pour une nuit de folie.

Je suis sur la piste entrain de danser face aux miroirs quand je sens des bras se refermer autour de ma taille. Je regarde à travers le miroir et la bouille du mec ne me dit rien du tout. Je veux me dégager de cette étreinte qui me met mal à l’aise mais celui se trouvant derrière moi ne semble pas du même avis que moi. Je m’arrête de danser mais il essaye de me forcer à faire des mouvements. Je sens l’énervement qui commence à monter en moi et je sens que cela risque de se terminer très mal. Je m’apprête à user de la force pour me sortir de ce guet-apens quand je vois…..

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Dans la tête de Karl

J’étais encore chez moi à siroter un cocktail que je venais de réaliser quand la sonnerie de ma villa retentit. Avant que vous ne voyez le mal partout ou que vous ne fassiez de fausses déductions : cette villa est un cadeau de mon papa pour ma brillante réussite à mon MBA. J’ai été major de ma promotion et il en a été trop fier. Voilà pourquoi je me retrouve, à mon âge, avec une villa. Je me lève et vais répondre à la sonnerie : c’étaient Eric et Nathan, deux potes à moi. Je leur ai préparé des cocktails (c’est un de mes hobbies ; mais c’est un secret) et j’ai dû me mettre aussi derrière les fourneaux car il allait être 20 heures aussi. Oui, je prépare oh et même très bien. J’ai tout posé quand j’ai fini sur la table basse du salon car le match Real Madrid-FC Barcelona allait commencer d’une minute à l’autre. On s’extasiait devant le match au point d’en faire des commentaires comme si on était même de vrais pros. Le match se termine avec une victoire du Barca. Nathan propose une sortie nocturne mais il faut que j’avoue que je n’ai pas très envie de sortir. Ils finissent par me convaincre après tout mais je les avertis que je ne pourrai pas durer car je bosse demain. Nous somme partis sur ce deal. J’ai pris une douche bien froide avant et nous sommes partis avec ma voiture.  

Je viens de garer au Pink Club à Marcory, idée d’Eric. Je me demandais pourquoi ici mais en fait, je me rends compte que c’est une très bonne idée. Pourquoi ? J’ai remarqué la présence d’une voiture sur le parking : une porsche cayenne grise métallisée. Les seules personnes que j’ai vues au volant de cette voiture sont André KOUASSI et sa fille Maira. Je sais qu’il est impossible que ce soit le premier qui soit là. Je mise donc sur la présence de Maira KOUASSI en ces lieux. Je fais tout pour aller me garer pas loin de sa voiture. Dès que je suis entré dans la boîte, je l’ai vue, toujours aussi belle, en plus le fait d’être habillée tout en blanc, donne l’impression de faire face à un ange. Elle est magnifique cette jeune femme. Quoi ? Je sais que c’est la petite sœur à mon pote mais je suis très intéressée par elle et je crois que je l’intéresse aussi vu la façon dont elle m’a regardé la dernière fois. Soudain, j’ai l’impression qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. D’ailleurs c’est qui ce mec derrière elle et qui l’attrape comme ça. Elle ne réagit pas et je la vois qui a l’air de s’énerver à travers le miroir. Jason m’a toujours dit que depuis que sa sœur a fait son accident, vaut mieux ne pas la chercher car elle a des réactions plutôt violentes mais qu’elle s’est un peu calmée ça va faire un an et demie. Je me dirige vers eux pour la sortir de là sans qu’elle ne puisse créer de scandales.

-« Chérie que se passe-t-il ? » demandai-je

Le mec relâcha automatiquement son étreinte à mon plus grand bonheur. Elle me regardait avant de me sauter à mon cou. Cette réaction était inattendue pour moi. Elle me souffla un merci à l’oreille avant de relâcher son étreinte. Elle s’accrocha à moi et me sourit. Le mec de tout à l’heure n’était même plus dans les parages. Je crois qu’il avait vraiment cru à notre jeu. Avec mes amis, on rejoignit le salon des filles. On passait un agréable moment. Quelque chose cependant m’intriguait. Eric regardait un peu trop Maira à mon goût et je n’appréciais pas ce genre de regard. Il essayait de lui faire la conversation mais elle n’avait pas vraiment l’air emballé. Finalement, je crois que je resterai un peu plus longtemps que prévu à cette soirée. Je finis par l’inviter à danser et tout ce que je peux dire est qu’elle est une véritable bombe. Waouh. Vu la façon dont elle se déhanchait sur moi, j’vais presque l’impression qu’elle jouait à un jeu. Mais si c’est vraiment ça, qu’elle ne me tente même pas sinon elle va pleurer. Avec les autres filles d’habitude, je fais ce que je veux mais je me retiens avec elle. J’ignore pourquoi ? J’ai l’impression qu’il y a une carapace autour d’elle. Je ne sais pas pourquoi je ressens ça. Après un round de dancehall, le DJ finit par entamer une session zouk. Je l’attire à moi tout doucement et pose mes mains sur ses hanches. On se met à danser tout doucement et sensuellement. Cette fille est née avec la danse comme don ou quoi ? Elle est vraiment dangereuse. Je jetai un regard vers Éric et je vis qu’il s’était rabattu sur Nora. Je me rapprochai un peu plus de Maira et je commençais à avoir beaucoup trop chaud. Il s’est passé quelque chose là mais je ne sais pas quoi. Un truc pas normal. J’ai l’impression de ressentir des décharges électriques dans mon corps. C’est trop bizarre. On finit par aller prendre de l’air à l’extérieur et elle s’adossa contre un mur avec moi face à elle mais tout en étant très proche l’un de l’autre.

-« Merci pour la soirée. C’était plus agréable de la passer avec toi »

-« Really ? J’en suis honorée »

-« J’espère que tu n’as pas oublié que tu dois me confirmer dans la journée notre rendez-vous de samedi »

-« Je te le confirme maintenant »

-« Très bien »

-« Quel âge as-tu ? »

-« Pourquoi ? »

-« Juste pour savoir »

-« Viens au rendez-vous et tu auras les réponses à toutes les questions que tu te poses sur moi »

-« Marché conclu »

-« En retour, tu devras aussi répondre à toutes mes questions »

-« D’accord »

-« Dernière chose »

-« Oui »

Tout au long de notre conversation, mon regard allait de ses lèvres à ses yeux et vice-versa. Je me baissai vers ses lèvres que je regardais depuis un moment et je l’ai bloqué contre le mur de sorte qu’elle ne puisse s’enfuir.

-« Pardonne-moi »

-« Pourquoi ? »

-« Pour ça »

Je me suis baissé lentement vers elle et je l’ai embrassée. Quand je relâchai mon étreinte, elle semblait perdue et j’étais satisfait du résultat. Je venais encore de recommencer à l’embrasser et cette fois-ci, je la saisis au niveau de la taille et le b****r était plus sensuel que le précédent lorsque je fus interrompu par une voix que je n’appréciais pas du tout.

-« Je vous dérange ? » demandait la voix qui semblait irritéee.

On se retourna vers le propriétaire de la voix.

-« Ross ? » dit-elle

Mais c’est encore qui celui-là.