XII. La lionne du village Cependant, quand il eut réparé le désordre du voyage dans ses vêtements et dans l’équipage de son cheval, quand il fut monté sur la Grise et qu’on lui eut indiqué le chemin de Fourche, il pensa qu’il n’y avait plus à reculer et qu’il fallait oublier cette nuit d’agitations comme un rêve dangereux. Il trouva le père Léonard au seuil de sa maison blanche, assis sur un beau banc de bois peint en vert épinard. Il y avait six marches de pierre disposées en perron, ce qui faisait voir que la maison avait une cave. Le mur du jardin et de la chènevière était crépi à chaux et à sable. C’était une belle habitation ; il s’en fallait de peu qu’on ne la prît pour une maison de bourgeois. Le futur beau-père vint au-devant de Germain, et après lui avoir demandé, pendant cinq