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La Mare au Diable

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"La Mare au Diable" est un roman écrit par George Sand qui est d’abord paru sous forme d’un feuilleton dans la revue Le courrier français du 6 au 18 février 1846, puis en volume la même année.Roman complexe, "La Mare au Diable" est à la fois un roman champêtre, sentimental et romantique. Il assure à Sand la notoriété en tant que romancière : de nombreux écrivains font l’éloge de ce livre que Sainte-Beuve qualifie de « petit chef-d’œuvre». L’action se passe dans le Berry et la romancière s’attache à louer la simplicité et la beauté de la vie paysanne à travers son héros, le laboureur Germain. Celui-ci part rencontrer sa future femme avec Marie, une jeune voisine. Leur voyage est non seulement géographique, mais également métaphorique et initiatique : les personnages ne savent plus où ils sont ni où ils en sont…Résumé:Germain ne peut se consoler de la mort de sa femme qui l'a laissé seul avec trois enfants. Son beau-père l'engage à ne plus pleurer et à se remarier. Germain accepte, pour le bien de ses enfants. Une veuve d'une région voisine cherche à se remarier. Germain part lui rendre visite accompagné par Marie, une jeune fille du pays dont lui a confié la garde. Elle doit se placer dans une ferme proche du lieu où vit la veuve. Un des fils de Germain est aussi du voyage, en passager clandestin. Un orage les presse de quitter leur route pour se réfugier dans une forêt. Ils campent toute la nuit près d'une mare. C'est un lieu enchanté qui les rapproche irrésistiblement les uns des autres. Marie confie qu'elle préfère les hommes plus âgés qu'elle. Au matin, on reprend la route, la magie de la nuit s'étant dissipée. Ayant atteint le but de leur voyage, Germain et Marie doivent tous les deux faire face à de cruelles déconvenues. Germain n'est pas le seul prétendant auprès de la veuve qui joue les coquettes. Il est celui qu'elle préfère, mais il ne veut pas participer à une compétition qu'il juge humiliante. Il part chercher son fils qu'il a confié à Marie. Mais la jeune fille et l'enfant ont fui la ferme où le propriétaire a tenté d'abuser de Marie. Germain les retrouve dans les bois. Chacun rentre chez soi. Il faudra bien du temps à Germain pour s'avouer qu'il est amoureux...

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Notice
Notice Quand j’ai commencé, par la Mare au Diable, une série de romans champêtres que je me proposais de réunir sous le titre de Veillées du Chanvreur, je n’ai eu aucun système, aucune prétention révolutionnaire en littérature. Personne ne fait une révolution à soi tout seul, et il en est, surtout dans les arts, que l’humanité accomplit sans trop savoir comment, parce que c’est tout le monde qui s’en charge. Mais ceci n’est pas applicable au roman de mœurs rustiques : il a existé de tout temps et sous toutes les formes, tantôt pompeuses, tantôt maniérées, tantôt naïves. Je l’ai dit, et dois le répéter ici, le rêve de la vie champêtre a été de tout temps l’idéal des villes et même celui des cours. Je n’ai rien fait de neuf en suivant la pente qui ramène l’homme civilisé aux charmes de la vie primitive. Je n’ai voulu ni faire une nouvelle langue, ni me chercher une nouvelle manière. On me l’a cependant affirmé dans bon nombre de feuilletons, mais je sais mieux que personne à quoi m’en tenir sur mes propres desseins, et je m’étonne toujours que la critique en cherche si long, quand l’idée la plus simple, la circonstance la plus vulgaire, sont les seules inspirations auxquelles les productions de l’art doivent l’être. Pour la Mare au Diable en particulier, le fait que j’ai rapporté dans l’avant-propos, une gravure d’Holbein, qui m’avait frappé, une scène réelle que j’eus sous les yeux dans le même moment, au temps des semailles, voilà tout ce qui m’a poussé à écrire cette histoire modeste, placée au milieu des humbles paysages que je parcourais chaque jour. Si on me demande ce que j’ai voulu faire, je répondrai que j’ai voulu faire une chose très touchante et très simple, et que je n’ai pas réussi à mon gré. J’ai bien vu, j’ai bien senti le beau dans le simple, mais voir et peindre sont deux ! Tout ce que l’artiste peut espérer de mieux, c’est d’engager ceux qui ont des yeux à regarder aussi. Voyez donc la simplicité, vous autres, voyez le ciel et les champs, et les arbres, et les paysans surtout dans ce qu’ils ont de bon et de vrai : vous les verrez un peu dans mon livre, vous les verrez beaucoup mieux dans la nature. Nohant, 12 avril 1851. George Sand.

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