La mort d’OdjighÀ J.-H. Rosny. Dans ce temps la race humaine semblait près de périr. L’orbe du soleil avait la froideur de la lune. Un hiver éternel faisait craqueler le sol. Les montagnes qui avaient surgi, vomissant vers le ciel les entrailles flamboyantes de la terre, étaient grises de lave glacée. Les contrées étaient parcourues de rainures parallèles ou étoilées ; des crevasses prodigieuses, soudainement ouvertes, abîmaient les choses supérieures avec un effondrement, et on voyait se diriger vers elles, dans une lente glissade, de longues files de blocs erratiques. L’air obscur était pailleté d’aiguillettes transparentes ; une sinistre blancheur couvrait la campagne ; le rayonnement d’argent universel paraissait stériliser le monde. Il n’y avait plus de végétation, sinon quelques tr