ILors de mon premier voyage en Éthiopie, j’ai eu souvent l’occasion de rencontrer dans les jardins du Guébi la fille de l’infortunée Choaregga, la petite princesse Pluie-d’Or. Elle était autant dire le sourire de cette maison sévère, depuis le jour où, apprenant que l’Empereur réclamait la tendre orpheline pour l’élever à l’ombre du Trône, le Ras Mikaël l’avait mise, en joignant les mains, dans la route d’Addis-Ababâ. Tous les détails de ces heures de l’épreuve m’ont été fidèlement rapportés par une dame d’honneur qui, à ce moment-là, fut désignée pour accompagner l’orpheline jusque chez son grand-père. Et aussi bien ces menus faits illustrent-ils avec grâce un chronique dont ils sont toute la douceur. Le Ras Mikaël ne voulait pas que Pluie-d’Or fût exposée aux secousses de la mule. En