XIIHuit jours ne s’étaient pas écoulés quand je recueillis la preuve que Hailé-Mariam et moi nous avions obtenu à Addis-Alem un « Ihoun » de bonne qualité. J’ai su depuis que les moines qui se sont constitués les gardiens du livre avaient été frappés de stupeur en recevant l’ordre de communiquer à un étranger cette relique à laquelle ils attachent un prix superstitieux. Ils essayèrent une dernière défense. Ils déclarèrent qu’ils étaient justement occupés à recopier le manuscrit. Quand ce travail serait achevé, ils me remettraient bien volontiers cet exemplaire tout frais. Mais l’Empereur répéta son ordre d’une façon qui ne permettait point de tergiversation : – Vous ferez votre copie plus tard ! Et il fallut obéir. Je vis donc arriver à mon enclos d’Addis-Ababâ un haut fonctionnaire. I