VIL’humeur de ces souverains absolus, qui, comme le dit le proverbe arabe, ont « des caprices d’enfants et des griffes de lions », n’est ni moins redoutable ni moins mouvante que la mer. La sagesse nous commandait dans l’occasion d’attendre pour apporter notre requête qu’une brise favorable eût chassé tous les nuages du front de l’Empereur. Cette occasion, désirée, ne se fit pas trop attendre. Nous résolûmes de profiter sans retard des dispositions heureuses qu’une nouvelle téléphonée de la frontière orientale venait de développer chez le Négus. Autour des trônes orientaux et des redoutables majestés qu’ils portent, rôdent, depuis que la chronique et l’histoire ont de la mémoire, des personnages pittoresques, merveilleusement doués pour flatter les rois, pour les duper autant qu’il est n