VMénélik, qui montrait tant de tendresse pour la fille de Choaregga, ne songea point à mander auprès de soi son petit-fils Liedj-Iassou, c’est-à-dire l’Enfant Jésus. Il l’envoya grandir à l’écart, dans la forteresse d’Ankober, entre des instructeurs militaires et des précepteurs religieux. Cette quasi-séquestration est de règle pendant la période de vie où un héritier du trône d’Éthiopie s’éduque. Elle s’explique par des défiances de politique asiatique et par des raisons de superstition. Lorsqu’on voit qu’un prince héritier de Perse est maintenu sur les frontières mêmes de l’empire dans quelque prison plus ou moins dorée jusqu’à la minute où le shah régnant rend le dernier soupir, il faut convenir que le soupçon oriental, les inquiétudes tragiques du pouvoir sont à la base d’une précaut